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Le groupe de santé Capio, qui s'apprête à réunir ses quatre cliniques bayonnaises (Lafourcade, Lafargue, Paulmy et Saint-Etienne) en un seul établissement sur le site du Prissé à l'horizon 2015, a présenté la semaine dernière l'avancement des recherches préalables à l'ouverture du chantier.


La loi de 2001 relative à l'archéologie préventive instaure en effet l'obligation pour l'aménageur de financer les diagnostics et les fouilles sur un espace pouvant receler des trésors du passé. Or, rappelle le responsable scientifique de l'opération David Colonge, "l'extrémité du plateau de Saint-Pierre d'Irube a fait l'objet d'une fouille dans les années 1960, au rond-point du Basté. En 2008, une fouille préventive a été réalisée juste à côté, avant la construction de l'OPH 64".

Des fouilles à 325 000 euros

Dans ce contexte, Capio a été contraint de repousser de quelques mois le démarrage et la livraison de son projet et de prendre à sa charge l'étude (325 000 euros HT). Pilotée par l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques et préventives), elle a commencé le 20 août et s'achèvera le 9 novembre. Une équipe de 6 à 8 archéologues travaille sur l'emprise de 5 000 m2 contenant des signes de présences humaines (chasseurs, cueilleurs, nomades) du paléolithique à l'époque gallo-romaine.

Un échantillon des quelque 3 500 pièces déjà recensées et dévolues au Centre d'archéologie d'Aquitaine, a été exposé vendredi. "Des boîtes de cailloux", évoquant la vie humaine d'il y a très longtemps.

200 000 ans avant notre ère, l'artisan de l'Acheuléen façonnait des bifaces (pierre à deux faces) et débitait de grands éclats, en silex ou en matériaux pyrénéens. Ils utilisaient notamment des silex de la colline d'Ibarbide de Mouguerre.

Vestiges du Vasconien

Entre 100 000 et 60 000 ans, l'homme de Néandertal fabriquait des bifaces dont il conservait "deux bords pour la préhension". De 50 000 à 40 000 ans, les derniers Néandertaliens utilisaient la méthode dite "discoïde" pour obtenir des éclats triangulaires. Les pièces de cette période retrouvées sont spécifiques du Pays Basque et des Asturies : le Vasconien.

Au paléolithique supérieur, vers 30 000 ans, des grattoirs témoignent d'une fréquentation de l'homme anatomiquement moderne (Homo Sapiens-Sapiens).
Plus récemment, des galets et quelques outils en silex indiquent une installation d'agriculteurs du Néolithique, vers moins 2 000 ans.
Au Ier siècle, la mise en valeur agricole du plateau est marquée par des drains et des silos, reliés à un petit habitat installé plus au nord. Un vase de production locale a été retrouvé. Compte tenu du délai court, les fouilles ont été mécanisées et non "faites à la main, comme on peut voir sur Arte", précise David Colonge.