La migraine est un mal de tête sévère souvent accompagné de nausées et de vomissements ainsi que d'une aversion à la lumière et au son. Dans la migraine avec aura, le mal de tête est précédé par des symptômes neurologiques, le plus souvent des symptômes visuels tels que l'apparition de lumières clignotantes. La migraine peut être déclenchée par différents facteurs selon les individus, u aliment même ou une boisson, le stress, l'exercice, les règles chez les femmes. Enfin d'autres déclencheurs environnementaux ont déjà été identifiés, comme les lumières vives, les changements de température et un environnement étouffant ou enfumé.
Cette étude, financée par le laboratoire GlaxoSmithKline (GSK) et menée par des chercheurs de l'Université de Cincinnati (Ohio) a porté sur un échantillon de 90 personnes, âgées en moyenne de 44 ans, souffrant de migraines qui prenaient part à deux essais portant sur différents traitements de la migraine. Les participants devaient tenir un journal de leurs maux de tête, durant 3 à 6 mois, en documentant leurs maux de tête, leur sévérité, leur durée, et les symptômes associés. Les chercheurs ont rapproché ces crises des bulletins météo de leurs régions respectives.
Les auteurs constatent bien une association en foudre et maux de tête, avec un risque de céphalées augmenté de 30% par temps orageux :
En moyenne, les participants ont déclaré souffrir de maux de tête non migraineux (comme des céphalées de tension par exemple) durant environ 11 jours par mois, et de migraines durant 7 jours par mois. Les 2 régions d'études ont connu des orages durant environ 21% de la période d'étude. Par rapport aux jours sans foudre, durant les journées orageuses avec foudre, les participants ont montré,
· 31% de probabilités en plus de déclarer une céphalée (tous types de maux de tête confondus) (OR : 1,31 IC : 95% de 1,07 à 1,66)Les autres variables météorologiques peuvent réduire cette association qui reste néanmoins toujours significative. La foudre serait donc bien un élément déclencheur de maux de tête et de migraines, si l'on en croit cette association, la relation causale n'ayant pas été démontrée. Sont-ce les ondes électromagnétiques ou la production de bio-aérosols comme l'ozone ou encore l'augmentation de la circulation des spores fongiques ? Des résultats à confirmer par de plus larges études.
· 28% de probabilités en plus de déclarer une migraine (OR 1,28)
Source: Cephalalgia online January 24 2013 doi: 10.1177/0333102412474502 Lightning and its association with the frequency of headache in migraineurs: An observational cohort study
Voici ce que dit notre astronome du 19 siècle quant aux migraines par temps d'orage, entre autres...
« [...] Comme nous allons entrer dans l'investigation des épidémies et des phénomènes qui les accompagnent, il ne sera pas inutile de remarquer qu'il y a trois manières par lesquelles les conditions de l'air peuvent agir sur le corps : 1° par l'électricité, 2° par l'oxygénation plus ou mois forte, et 3° par le moyen de ces mélanges innombrables de substances étrangères, dérivées des comètes ou autrement, qui agissent sur le système nerveux, ou au moins sur la vie animale et végétale d'une manière jusqu'à présent inconnue. Encore, si un de ces mélanges malsains peut agir seul, deux ou plusieurs peuvent se combiner et agir ensemble ; et, si l'on réfléchit sur le nombre immense de ces combinaisons morbifiques qui agissent sur des constitutions animales varieusement prédisposées, il serait facile de concevoir des causes suffisantes à produire toutes les variétés des épidémies. J'ai déjà fait assez d'observations et d'expériences pour m'assurer de l'opération de ces trois classes de causes excitantes.
Par le moyen de cet instrument ingénieux, l'électroscope de M. de Luc, ainsi que par des électromètres très délicats, j'ai prouvé que certaines maladies commencent au moment des changements électriques, et que, si ces changements arrivent au temps de la nouvelle ou de la pleine Lune, les exacerbations des conséquentes maladies sont plus fortes. Ce que M. Gall et les médecins allemands appellent les périodes d'irritabilité, semblent dépendre de cette influence lunaire. L'effet produit par le vent d'Est, dans presque toutes les parties du monde, sur certaines personnes, est aussi remarquable que son action électrique sur les électromètres. Ce vent fait monter le sang vers la tête, donne des migraines, et en desséchant la peau, rend le malade fiévreux. Mais ce n'est pas tout : les cheveux deviennent plus petits et plus secs, et on ce coupe pas la barbe avec la facilité ordinaire ;un léger brouillard se mêle avec l'air, que j'ai trouvé constamment ou sans électricité, ou électrisé négativement. Les douleurs que des malades éprouvent avant la formation ou l'approche d'un nimbus orageux, et le soulagement que, bientôt après, leur apporte la pluie tombante, prouvent incontestablement l'influence électrique sur les organes et les parties les plus faibles de la machine animale. Les expériences nombreuses de l'inspiration de l'oxygène, de l'oxyde d'azote gazeuse et d'autres airs malsains démontrent une seconde sorte d'influence morbifique que peut exercer l'atmosphère sur les fonctions nerveuses et pulmonaires ; pendant que mille observations sur les gaz malsains qui se mêlent dans l'air prouvent incontestablement le nombre et la variété de leur influence. Quand deux ou plusieurs de ces causes se réunissent on a dû supposer que les effets seraient plus forts et désastreux ; [...] »
Thomas Forster, Observations sur l'influence des comètes sur l'atmosphère terrestre, 1836, p. 37, 38
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