Vêtements sacerdotaux
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Selon le quotidien italien La Repubblica, la décision de Benoît XVI de renoncer à son poste pourrait être liée à un rapport - potentiellement explosif - sur l'existence d'un réseau gay au sein des cardinaux du Vatican. Pourtant, ces polémiques ne sont pas nouvelles. La presse à scandale italienne a déjà mis au jour des affaires d'homosexualité au Vatican.

« Lobby gay » ou pas, le thème de l'homosexualité au Vatican n'est pas nouveau dans les médias italiens. Il a fait l'objet de romans et de best-sellers sulfureux, parfois exagérés. C'est un fait connu depuis longtemps des vaticanistes que des religieux et des prêtres travaillant au Vatican ont des liens homosexuels à l'extérieur du petit État : un réseau de religieux, prêtres, voire prélats gays pourrait exister, conservant le silence. Ces dernières années, sous Benoît XVI, deux affaires ont notamment éclaboussé le Vatican.

Un enfant de choeur « rabatteur » pour un proche du Pape

En 2010, la presse italienne raconte qu'un choriste vient d'être congédié par le Saint Siège pour avoir fourni des partenaires sexuels masculins à un membre de l'entourage du pape. Angelo Balducci, honoré du titre de « Gentilhomme de Sa Sainteté », est l'homme auquel les partenaires étaient fournis. Parmi les enregistrements de ses conversations dont la police dispose, certaines montrent que Balducci engageait le services de rabatteurs pour avoir des rapports homosexuels. Parmi ses rabatteurs, un jeune choriste nigérian, Thomas Chinedu Ehiem.

Au cours de ces conversations, Balducci précise les caractéristiques physiques qu'il recherche chez ses partenaires, et l'on peut entendre le rabatteur lui décrire les « recrues » : « Angelo... Je ne t'en dis pas plus. Il mesure deux mètres, pèse 97 kg, il a 33 ans, très actif ». Mais il y a aussi des jeunes religieux : « Mais lui, à quelle heure est-ce qu'il doit retourner au séminaire ? », demande Balducci.

Chinedu Ehiem a avoué. Il a donné à l'hebdomadaire Panorama sa version des faits. « C'est un ami qui était escorte qui me l'a présenté, il y a plus de 10 ans ». Le choriste était alors serveur, il était plus jeune, plus pauvre, devait aider deux soeurs et quatre frères... Il a fini par céder aux avances de Balducci, et à le fournir. Il prétend qu'il ne l'a pas toujours fait de bon gré, et que tous étaient majeurs et consentants. « Pour Balducci, un homme de 26, 27 ans était déjà trop jeune. Il préférait les hommes matures, à partir de 40 ».

Des orgies homosexuelles ?

L'auteur du livre à scandale Sexe au Vatican*, Carmelo Abbate, s'est plongé en immersion dans le milieu des prêtres homosexuels du Vatican. Son reportage choc sur le milieu des prêtres gays à Rome avait provoqué un scandale mondial en 2010. Car selon lui, leurs rencontres étaient loin d'être très catholiques. En effet, ceux-ci se retrouvaient dans des clubs privés ou des saunas dans lesquels le journaliste s'est rendu muni d'une caméra cachée. Les parties fines de ces prêtres ont donc été enregistrées (voir une vidéo ici). Le journaliste l'assurait alors : la majorité des prêtres du Vatican sont homosexuels.

Extrait :
« Il lui a fait visiter l'appartement, et ils ont admiré le panorama : depuis la chambre on voyait la coupole de Saint-Pierre. Ils discutaient quand soudain le prêtre a fermé la fenêtre et a ordonné à son invité de le suivre dans le petit salon. C'est à ce moment-là que Raffaele est devenu son esclave. (...) Dans l'armoire, il a pris un collier. Il l'a passé au cou de son « esclave » et l'a fermé avec un cadenas en disant : « A partir de maintenant, tu m'appartiens ». Il lui a expliqué qu'il existait un code dans le sadomasochisme. Vert : la torture est supportable. Jaune : niveau d'alerte. Rouge : ça suffit, ce n'est plus tenable. Raffaele devait se servir de ces couleurs pour lui signifier son niveau de satisfaction, et lui dire s'il pouvait endurer le jeu ».
d'autres extraits de son livre.

Note

*Sexe au Vatican, éditions Michel Lafont, 17,95 euros, avril 2010.