La chaîne de télévision américaine CBS accuse le département d'Etat américain dans des affaires présumées de prostitution et de trafic de drogue impliquant des diplomates et agents à l'étranger. Elles concernent l'époque où Hillary Clinton était secrétaire d'Etat.

Des affaires de prostitution et trafic de drogue présumées éclaboussent le département d'Etat américain. La chaîne de télévision s'appuie sur un rapport au vitriol rédigé fin 2012 par l'inspection générale du ministère des Affaires étrangères. Ce rapport met au jour des actes présumés criminels ou délictuels commis par des fonctionnaires, qui auraient été de surcroît couverts par leur hiérarchie et la sûreté diplomatique du ministère.

Des agents de la sûreté diplomatique protégeant Hillary Clinton à la tête du département d'Etat entre 2009 et 2013 sont accusés d'avoir "engagé des prostituées durant des voyages officiels à l'étranger". Le mémorandum de l'inspection générale, cité par CBS, dénonce même une "pratique endémique".

L'ambassadeur américain en Belgique accusé d'être client de prostituées

Une autre possible affaire de prostitution vise l'ambassadeur des Etats-Unis en Belgique. Mais bien que CBS se soit bornée à parler d'"un ambassadeur soupçonné d'être client de prostituées dans un jardin public", l'ambassadeur Howard Gutman a tenu à se dévoiler pour nier avoir jamais sollicité de prostituées à Bruxelles, où il est depuis août 2009.
Il s'est déclaré "en colère et attristé par les allégations sans fondement faites dans la presse" et a jugé "dévastateur de voir souillées les quatre années durant lesquelles (il a) servi fièrement en Belgique", dans un courrier électronique repoussé par son ministère.

"Je vis dans un magnifique parc à Bruxelles que l'on doit traverser pour se rendre à plusieurs endroits (de la ville) et je n'ai jamais eu de comportement indécent", s'est défendu le diplomate. La télévision américaine affirme en revanche qu'on aurait demandé à des fonctionnaires du département d'Etat d'arrêter en 2012 d'enquêter en interne sur les agissements de l'ambassadeur.

L'ambassade de Bagdad serait impliquée dans un trafic de drogue Le rapport de l'inspection générale dénonce également un "réseau clandestin de trafic de drogue" autour de l'ambassade à Bagdad consistant à fournir des produits stupéfiants à des employés contractuels travaillant pour la sûreté diplomatique. "Nous prenons très au sérieux les allégations de mauvaise conduite.
Toutes les affaires mentionnées dans le reportage de CBS ont fait ou font l'objet d'une enquête minutieuse", a répondu la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki, tout en pointant un certain nombre "d'accusations sans preuve".

Mais cela n'a pas suffit au président républicain de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, Ed Royce. Il a écrit au secrétaire d'Etat John Kerry pour "exiger une explication sur ces allégations de mauvaise conduite au sein du département d'Etat et d'ingérence de hauts responsables ministériels dans les enquêtes".