Les urgences bondées appartiendront peut-être un jour à un passé révolu : des ingénieurs américains développent des robots censés remplacer les médecins débordés, comme l'explique l'un d'eux à Futura-Sciences. Accueil, surveillance et même diagnostic feront gagner un temps précieux au personnel médical.
La coopération de médecins urgentistes et d'ingénieurs en informatique de l'université Vanderbilt donnera peut-être naissance à un bébé original : un ensemble de robots capables d'aider efficacement les médecins à prendre en charge les patients arrivant en urgence dans les services.
Il est vrai que les urgences sont souvent surchargées, avec parfois des temps d'attente de plusieurs heures. Si les patients les plus en danger (gravement accidentés, en arrêt cardiaque) sont pris en charge immédiatement, les patients en souffrance mais dont la survie n'est pas directement menacée peuvent trouver le temps bien long avant qu'un médecin ne s'intéresse à leur cas. Des solutions pour améliorer le système (si le nombre de médecins n'augmente pas) sont donc toutes les bienvenues.
Plusieurs robots, chacun son rôle
Parmi les solutions proposées, une retient particulièrement l'attention. Présentés le 6 décembre 2010 à une conférence nommée Humanoids 2010 tenue à Nashville, des robots pourraient être capables de recueillir des informations médicales, de réaliser des mesures basiques, voire de poser un diagnostic. Ces capacités pourraient permettre de gagner du temps mais aussi d'éviter les erreurs médicales qui sont parfois dues au manque de temps du personnel.
En quoi consiste cette solution robotique ? « Actuellement, le système n'est qu'en phase de conception », concède Mitch Wilkes, une des têtes pensantes du projet, interrogé par Futura-Sciences. « TriageBot sera un système de robots (assistant d'enregistrement, de surveillance et de triage des patients) additionné d'un système d'ordinateur superviseur ».
En clair, un robot sera chargé de l'accueil des malades et prendra l'apparence d'une « borne munie d'un large écran interactif. Le patient pourra s'asseoir en face de l'écran, répondre à des questions simples ». Pour avoir une meilleure idée de l'état du patient, seront attachés à la borne « des sondes qui mesureront les signes vitaux comme le pouls, la pression sanguine, la saturation en oxygène du sang, le poids, etc. ».
Un autre robot sera chargé de la surveillance des patients. Celui-ci sera « un robot mobile capable d'observer et d'interagir avec les patients dans la salle d'attente. Une de ses fonctions sera d'observer continuellement les patients et de mesurer périodiquement les signes vitaux pour suivre l'état de santé des patients. » Enfin, l'assistant de triage sera probablement « un siège instrumentalisé dans la zone médicalisée, qui pourra continuellement effectuer des mesures diagnostiques ».
Les décisions continueront d'être prises par les médecins
Ces trois robots ne prendront donc pas la place des infirmières ou des médecins, puisque « les mesures ne sont pas invasives ». Il ne sera donc pas question de prélever des échantillons de sang. Mais pour des raisons pratiques, « l'interface inclura probablement la capacité de dialoguer avec les patients ». Ainsi, les robots seront capables « d'interagir avec le patient pour lui indiquer des informations pertinentes ».
Les robots seront reliés à une unité centrale, le superviseur, qui aura accès aux données médicales des patients. « Ils seront capables d'effectuer des diagnostiques basiques et de faire des recommandations ou d'envoyer des alertes au personnel médical. Néanmoins, les décisions pour la prise en charge du patient seront toujours prises par un médecin humain. »
Selon Mitch Wilkes, « à l'heure actuelle il est difficile de dire quand un tel système sera en fonction dans un hôpital. Nous avons encore quelques années avant la réalisation de tests et d'évaluations dans un service d'urgence ». Quoi qu'il en soit, les robots ont certainement de l'avenir, que ce soit dans notre maison ou pour notre santé...
Commentaires des Lecteurs
Lettre d'Information