GMO Monsato
© AFP PHOTO DDP/MICHAEL KAPPELERUne manifestation contre les maïs OGM de Monsanto en Allemagne en 2006
Aux Etats-Unis, 250 000 personnes ont déjà signé une pétition baptisée "Food democracy now". Elle se dresse contre une loi, récemment votée, accusée de faire le jeu des géants de l'agrochimie, Monsanto en tête: la justice ne pourra désormais plus s'opposer à la plantation d'OGM.

Le "Plant Protection Act" a été voté la semaine passée à Washington. Mais cette loi temporaire (elle aura cours jusqu'en septembre) réglementant l'agriculture éveille les passions : elle est accusée de faire le jeu des OGM et de leurs producteurs. Les détracteurs reprochent un amendement discrètement glissé, dans une loi qui en compte presque 2000, qui précise que "sur simple demande d'un cultivateur, exploitant ou producteur, le ministère de l'agriculture doit accorder une autorisation, ou une dérogation, même si l'autorisation a été précédemment annulée ou invalidée".

En d'autres termes, d'après Greenpeace Canada, "la signature de cette loi ne permettra plus aux tribunaux américains à s'opposer à la vente ou la plantation de plantes OGM même si elles n'ont pas été approuvées par le processus officiels".

Les démocrates comme le Tea Party inquiets

A l'image de Greenpeace, les milieux écologistes et démocrates se mobilisent contre cette loi, à tel point qu'une pétition a déjà récolté 250 000 signatures. Jon Tester, le sénateur démocrate du Monatana, craint un dangereux précédent et estime qu'avec cette loi le gouvernement contraindra son propre ministère de l'agriculture à "ignorer une décision d'un tribunal qui interdit la plantation de cultures OGM illégales". Mais le très à droite Tea Party fait aussi part de sa colère en voyant dans ce que ses détracteurs appellent le "Monsanto Protection Act" une victoire des lobbyistes aux dépens de la libre-concurrence.

Monsanto, de son coté, dément toutes ces accusations et souligne que la loi "ne contient aucune référence, protection ou bénéfice pour Monsanto". Reste que la société de Saint Louis, qui vient d'annoncer des bénéfices en hausse de 22% au deuxième trimestre, alimente à lui seul 93% du Soja, 88% du coton et 86% du marché du maïs au Etats-Unis.