VERSAILLES - Guillaume de Villiers, fils du député européen Philippe de Villiers, accusé de viols sur son frère cadet Laurent dans leur enfance, ne sera pas jugé, à la suite d'un non-lieu rendu vendredi par la cour d'appel de Versailles.

Après cette décision de justice, Guillaume de Villiers a accusé Laurent de Villiers de l'avoir "calomnié" depuis une première plainte pour "viols" déposée en 2006, tandis que ce dernier a dénoncé un "arrêt totalement partial".

Cet arrêt de non-lieu de la chambre de l'instruction de Versailles, consulté par l'AFP, dispose "qu'il n'existe pas charges suffisantes" contre Guillaume de Villiers.

"La justice vient de proclamer mon innocence", s'est réjoui Guillaume de Villiers dans un communiqué, se disant "soulagé par cette décision claire et définitive (...) après que mon nomeut été sali par des allégations mensongères et sans fondements".

Son avocat, Me Alexandre Varaut, a estimé que Laurent de Villiers était "contredit à tout moment quand on examine les témoignages et les expertises" du dossier.

"Malgré ce succès, ce n'est pas un sentiment de triomphe que nous ressentons mais un sentiment de tristesse pour une famille qui a été roulée dans la boue et pour Laurent, un jeune homme fragile et manipulé, et pour tout ce qu'a perdu Guillaume depuis le début de cette affaire", a-t-il ajouté.

Toutefois, Guillaume de Villiers, âgé de 32 ans, s'est déclaré "très triste et très gravement blessé que mon propre frère ait pu, avec le soutien explicite degensmalveillants, me calomnier de la sorte et renier sa famille".

Laurent de Villiers, âgé de 26 ans et installé au Nebraska (Etats-Unis), a fustigé, dans un entretien téléphonique avec l'AFP, un "arrêt totalement partial".

"C'est une sacrée injustice qu'avec une lettre d'aveux écrite par mon frère où il me demande +pardon+ (...) il y ait un non-lieu", a-t-il lancé.

"Est-ce parce qu'il s'appelle Laurent de Villiers et que ce procès aurait eu un certain nombre d'échos violents? Si c'est le cas, cela donnera lieu à un pourvoi en cassation", a annoncé son avocat Me Jean-Marc Fedida, ajoutant que que son client était "anéanti".

Avant l'arrêt de Versailles, Laurent de Villiers avait prévenu qu'il changerait de nom si son frère ne comparaissait pas aux assises.

"S'il y a un non-lieu, je responsabiliserai mon père et ma mère, je responsabiliserai ma famille et tous ceux qui portent le nom que je porte et je me détacherai de cette responsabilité en changeant de nom de famille (...) Le nom de famille est la dernière chose qui me retient", avait-il averti sur Europe 1.

Le fils cadet du président du Mouvement pour la France (MPF) avait déposé plainte pour "viols" en 2006 contre Guillaume de Villiers, qui avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. En juin 2007, Laurent de Villiers avait souhaité retirer sa plainte avant de réitérer ses accusations en novembre 2008.

Une ordonnance de mise en accusation pour des viols présumés entre janvier 1995 et décembre 1996, renvoyant Guillaume de Villiers devant la cour d'assises des mineurs des Yvelines, avait été rendue en mai par un juge d'instruction de Versailles.

Mais Guillaume de Villiers, ainsi que le parquet de Versailles qui avait précédemment requis un non-lieu dans cette affaire, avaient interjeté appel de cette ordonnance.

Fin octobre, l'ancien candidat à l'Elysée Philippe de Villiers, père de Guillaume et Laurent, a abandonné son fauteuil de président du Conseil général de Vendée, où il a été élu pendant 22 ans. Il est toujours eurodéputé.