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Un policier et un civil ont été tués jeudi à Caracas lors d'affrontements entre manifestants radicaux et forces de l'ordre dans l'ouest de la capitale, portant à 20 morts le bilan d'un mois de troubles au Venezuela, ont indiqué les autorités.

"Le membre de la Garde nationale a perdu la vie au bloc opératoire après avoir reçu un tir dans la poitrine et un homme à moto, peut-être étranger (aux faits), est également mort", a indiqué à la télévision la procureure générale de l'Etat, Luisa Ortega Diaz.

D'après les autorités, l'incident s'est déroulé quand un groupe d'hommes à motos a tenté de déloger une barricade dans l'est de la capitale, où les barrages improvisés se multiplient depuis des jours. Selon des témoignages, les coups de feu provenaient des rangs des contestataires. Le président de l'Assemblée nationale, et numéro deux du pouvoir, Diosdado Cabello, a rejeté la responsabilité de ces morts sur des "francs-tireurs" postés sur un immeuble.

Secoué depuis début février par une révolte d'une partie des étudiants, soutenus par l'opposition au président socialiste Nicolas Maduro, le Venezuela est en proie à des manifestations et à des affrontements entre groupes radicaux, forces de l'ordre et hommes armés non identifiés.

Le mécontentement porte sur une insécurité en hausse, des pénuries alimentaires et l'inflation (plus de 56% en 2013), dans un pays disposant des plus importantes réserves de pétrole au monde.

En signe d'ouverture, le président Maduro, élu de justesse en avril 2013 après le décès de son mentor et prédécesseur Hugo Chavez, a annoncé l'organisation de "tables de dialogue" avec la société civile, politique, religieuse et économique.

Mais le rôle et le contenu de ces réunions, dont l'une s'est déroulée la semaine dernière à Caracas et la suivante jeudi à San Cristobal (ouest), berceau de la contestation, demeurent vagues.

Nicolas Maduro a par ailleurs réitéré jeudi son appel à une réunion des présidents des pays membres de l'Union sud-américaine des nations (Unasur) afin d'évoquer "les attaques" dont le Venezuela serait la cible.