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Ils dénoncent les coupes dans leurs retraites, décidées par le gouvernement au nom de la rigueur.

Des milliers de retraités ont défilé samedi à Lisbonne et dans les principales villes portugaises pour protester contre de nouvelles coupes dans leurs retraites décidées par le gouvernement. «Basta!», «non au vol de nos retraites!» «gouvernement dehors»: ont scandé à Lisbonne les manifestants qui ont répondu à l'appel de l'association de retraités Murpi, qui avait appelé à défiler contre «la politique d'appauvrissement du gouvernement».

Des manifestations de retraités ont également eu lieu à Guimaraes, Porto (nord), Coimbra, Covilha (centre) et Faro (sud). Les organisateurs attendaient entre 10 et 12.000 manifestants sur l'ensemble du territoire.

«On a travaillé et cotisé toute une vie pour nos retraites. Il n'est pas juste que le gouvernement ne cesse de nous taxer», confie Mario Gonçalves, un retraité de Sines, à environ 200 kilomètres au sud de Lisbonne, qui défile avec un groupe d'amis.

Les manifestants ont protesté notamment contre la nouvelle mesure du gouvernement qui a décidé d'élargir l'assiette de la taxe de solidarité sur les retraites.

Cette contribution, dont le taux varie entre 3,5 et 10% pour les retraites supérieures à 1.350 euros, s'applique désormais à l'ensemble des pensions supérieures à 1.000 euros bruts.

«On en a marre!», soupire Durval Ferreira, qui tient une pancarte sur laquelle on peut lire: «On en a assez d'être volés!». «J'ai déjà perdu près de 300 euros sur une retraite d'environ 1.500 euros», précise cet ancien fonctionnaire, qui porte un béret noir sur la tête.

«Le gouvernement doit nous écouter», lance un peu plus loin un ancien ouvrier de la sidérurgie qui arbore un oeillet rouge à la boutonnière, symbole de la Révolution qui a renversé il y a 40 ans, le 25 Avril 1974, la dictature salazariste.

«On ne peut baisser les bras. Il faut continuer de se battre pour les acquis d'avril, sinon on va finir par tout nous retirer», conclut ce septuagénaire.