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Les enfants sont menacés et forcés à faire de fausses confes­sions par les soldats israé­liens en Cis­jor­danie selon des allé­ga­tions qui seront dif­fusées cette nuit dans le pro­gramme "Four Corners" d'ABC. Une enquête conjointe de Four Corners et du journal The Aus­tralian s'est penchée sur le trai­tement des enfants dans le système de justice mili­taire en Israël. Plus de 720 000 hommes, femmes, et enfants pales­ti­niens sont passés par ce système depuis qu'Israël a com­mencé à occuper les ter­ri­toires pales­ti­niens en 1967. Four Corners a examiné les affir­ma­tions selon les­quelles l'armée israé­lienne arrête des cen­taines d'enfants pales­ti­niens lors de raids de nuit au nom de crimes sup­posés, comme de lancer des pierres sur des soldats et des colons israé­liens. Les ser­vices de sécurité israé­liens ont aussi été accusés par des avocats et par des tra­vailleurs auprès des jeunes, d'utiliser des enfants pales­ti­niens pour recueillir des ren­sei­gne­ments. Le porte-​​parole des ser­vices à l'international Yigal Palmor a confirmé, après cette accu­sation spé­ci­fique, qu'il existait un plan pour essayer de faire recueillir des ren­sei­gne­ments aux enfants, mais il a dit que c'était « par­fai­tement légitime ».

Des enfants palestiniens prétendent qu'ils ont reçus de chocs électriques

Qsai Zamara, 14 ans, raconte qu'il a été sorti de son lit lors d'un raid de nuit sur la maison fami­liale dans un village pales­tinien et emmené en prison par l'armée israé­lienne. Il a raconté à Four Corners qu'on l'avait battu et menacé pour lui faire avouer qu'il avait jeté des pierres sur l'armée alors que c'était faux. "Il y avait une grosse machine avec des tas de fils élec­triques, connectée à l'électricité. Il voulait m'infliger des chocs élec­triques avec," a-​​t-​​il affirmé. Fathi Mahfouz dit qu'il a été arrêté lorsqu'il avait 15 ans pour quelque chose qu'il n'avait pas fait, et emmené en prison où on l'a soumis à des chocs élec­triques. "Comme je n'avouais pas, il m'a envoyé dans une pièce où il y avait une croix à laquelle il m'a pendu. J'étais pendu et il conti­nuait à me cogner". L'avocat aus­tralien Gerard Horton a interrogé des cen­taines d'enfants pales­ti­niens pour son orga­ni­sation Military Court Watch et il indique qu'on lui a parlé de tor­tures et du cal­vaire de l'interrogation. "[Lors de l'un des cas] quelqu'un a mis de la nour­riture sur ses parties géni­tales et on a fait manger cette nour­riture à un chien à cet endroit du pan­talon" a indiqué Mr Horton.

"[Un] certain inter­ro­gateur est spé­cialisé dans les menaces de viol des enfants, et il fait des allu­sions très expli­cites. Il appelle quelqu'un qui attend appa­remment à l'extérieur de la salle d'interrogation et qui va, si l'enfant n'avoue pas, entrer et le violer."

L'information aide à prévenir la violence dit un porte-​​parole israélien

Le célèbre avocat Gaby Lasky, qui est spé­cialisé dans les cas d'enfants pales­ti­niens devant les tri­bunaux mili­taires israé­liens, a affirmé que dans le cadre de la recherche de ren­sei­gne­ments l'armée israé­lienne a com­mencé à "ficher" les enfants. Cela com­prend réveiller les enfants la nuit, les pho­to­gra­phier, vérifier leurs papiers d'identité et leur demander dans quel lit ils dorment. Mr. Lasky indique que les forces de sécurité com­mencent fré­quemment leur inter­ro­ga­toire par des ques­tions autour d'accusations de jets de pierres, puis ils creusent plus lar­gement pour obtenir des ren­sei­gne­ments. L'enquête conjointe Four Corners - The Aus­tralian a obtenu des images de soldats israé­liens en train de ficher des enfants. "Il faut avoir un maillage parce que les inter­ro­ga­teurs vont vouloir ras­sembler des ren­sei­gne­ments sur les risques d'explosion de vio­lence en cer­tains endroits ou de la part de cer­taines per­sonnes," a indiqué à Four Corners Yigal Palmor, le porte-​​parole à l'international d'Israël. "Et je pense qu'il est tout-​​à-​​fait légitime d(interroger les gens qui sont arrêtés pour par­ti­ci­pation à des actions vio­lentes, de leur demander d'où ils viennent, pourquoi ils ont été impliqués dans ces actions vio­lentes, qui les a envoyés et si il y a d'autres gens issus du même endroit qui ont les mêmes inten­tions". Il a affirmé que les enfants ont été uti­lisés par des acti­vistes ou par des ter­ro­ristes pales­ti­niens pour mener des attaques vio­lentes. "Et quand ils sont arrêtés on les ques­tionne sur les moti­va­tions de ceux qui les ont envoyés, sur les acti­vités en général de ceux qui les ont envoyés, pour pré­venir d'autres acti­vités de même type, pour empêcher que d'autres mineurs ne soient impliqués dans la vio­lence" a-​​t-​​il ajouté.

Annonces qu'Israël a essayé de recruter des enfants pales­ti­niens comme informateurs

Mme Lasky a affirmé que des enfants étaient uti­liser pour incri­miner les diri­geants du mou­vement d'opposition non-​​violente en Cis­jor­danie parce qu'ils étaient "le maillon faible" A une question demandant si les ser­vices de sécurité israé­liens uti­lisent des enfants pour recueillir des ren­sei­gne­ments, Mme Lasky a répondu "Oui à 100%". Cette affir­mation a été confirmée par Nader Abu Amsh, directeur de YMCA près de Béthléem, qui a affaire à beaucoup des 700 enfants pales­ti­niens empri­sonnés chaque année par l'armée israé­lienne. Il assure que des enfants ont été uti­lisés pour espionner et que cela "brise les enfants pour tou­jours". Les asser­tions de Mme Lasky sont aussi confirmées par Mr. Horton. Celui-​​ci, qui a recueilli des cen­taines de témoi­gnages d'enfants, dit que dans cer­tains cas il y a eu des ten­ta­tives de les recruter comme infor­ma­teurs. Il ajoute que lors de cer­tains inter­ro­ga­toires, les ser­vices de sécurité ont essayé non seulement de découvrir qui serait sus­cep­tible jeter des pierres dans le village  -  raison donnée pour l'arrestation des enfants  -  mais qu'ils ont bien fait com­prendre aux enfants que ceux-​​ci pour­raient être immé­dia­tement remis en liberté "si, juste de temps en temps, vous nous donnez un peu d'information sur l'identité des fau­teurs de troubles dans le village". "Ou parfois, on leur offre de l'argent, en général pas beaucoup, mais on peut offrir à l'enfant de l'argent, un télé­phone por­table, pour l'amener à fournir des infor­ma­tions dans le futur, et le menacer parfois pour le cas où il ne le ferait pas." Enfants pales­ti­niens brisés par les inter­ro­ga­toires : YMCA

Nader Abu Amsha d'YMCA a indiqué qu'interroger les enfants sur leur com­mu­nauté leur causait des dom­mages psy­cho­lo­giques. "Ils (les ser­vices de sécurité israé­liens) essaient d'obtenir des infor­ma­tions sur le village et sur la vie des gens, les atti­tudes de la com­mu­nauté. La chose la plus vicieuse et la plus hor­rible [est] de pousser les gens à col­la­borer comme col­la­bo­ra­teurs des occu­pants, de les sou­mettre au régime du bâton et de la carotte. Si vous rejetez cete idée, si voulez la refuser, vous serez puni, vous res­terez plus long­temps en prison et si vous acceptez d'être un col­la­bo­rateur, vous serez récom­pensé, on vous traitera dif­fé­remment et vous serez heureux. C'est pourquoi cette façon de trans­former un enfant, qui n'est pas res­pon­sable de son acte, à devenir un col­la­bo­rateur n'aide pas seulement les Israé­liens à ras­sembler des infor­ma­tions, cela brise les enfants pour toujours."

Traduction AFPS/​RP