L'affaire Dieudonné aura été triplement révélatrice. D'abord, du niveau de soumission de l'establishment politique au lobby sioniste, où l'on a (re)découvert un gouvernement totalement inféodé à Israël, la maison-mère, par CRIF et LICRA interposés. Ensuite, du talent et de la personnalité de Dieudonné, capable de renverser à son avantage une situation pour le moins défavorable par son humour et son courage politique hors du commun. Et enfin, last but not least, cet épisode peu glorieux aura mis en lumière la lâcheté profonde de la communauté des artistes français et le degré de pénétration de l'idéologie sioniste dans cet univers. Comme un seul homme, les pairs humoristes de Dieudonné ont sans exception pris le parti du Ministre de l'Intérieur, à quelques nuances près. Convictions pro-sionistes ou veulerie politique ? Sans doute beaucoup des deux...© Inconnu
Les historiens de l'avenir retiendront cette journée du 9 janvier comme celle de l'enterrement de la liberté d'expression en France. Le précédent que créé la
jurisprudence Dieudonné est lourd de conséquences en permettant aux autorités publiques d'interdire préventivement une réunion (spectacle artistique ou rassemblement politique) si celle-ci est susceptible d'entraîner des troubles à l'ordre public ou « d'affecter le respect de la dignité humaine »
. Or ces notions sont hautement subjectives et
ouvrent la voie à toutes les décisions arbitraires : comment caractériser une atteinte à l'ordre public ou à la dignité humaine,
a fortiori si elles n'ont pas encore eu lieu ? La porte est désormais ouverte à tous les abus et elle n'est pas prêt d'être refermée.
Cette décision inique et liberticide, qui fait voler en éclats la (relative) protection dont bénéficiait le domaine artistique vis-à-vis de la censure d'État, aurait dû provoquer une levée de boucliers de la part des humoristes et des artistes de scène, les premiers concernés. Il n'en a rien été. Il est vrai que Dieudonné est devenu un paria parmi ses pairs depuis
son sketch (plutôt réussi) de décembre 2003 mettant en scène un colon israélien, qui avait provoqué la fureur de la LICRA et de l'UEJF et lui avait valu une condamnation pour « injure à caractère racial », la première d'une longue série... Le considérer publiquement comme antisémite est devenu depuis un rituel d'allégeance au système et une figure imposée pour qui veut réussir. On se souvient sans doute que lors de
l'annulation de son spectacle à l'Olympia en février 2004, ses soutiens humoristes se comptaient déjà sur les doigts d'une main, parmi eux figurait notamment
Daniel Prévost.
D'autre part, il faut aussi compter avec les convictions majoritairement pro-sionistes des personnalités du show business, qui s'expriment clairement dans
les propos extrémistes de Gad Elmaleh ou
ceux de Stéphane Guillon appelant purement et simplement à l'interdiction des spectacles de Dieudonné et à sa condamnation pénale pour antisémitisme. Dans ce registre, on peut citer Patrick Timsit qui le compare (sans rire)
à Hitler ou prétend le démolir dans un
sketch assez laborieux ou encore Jérôme Ferrari dont
les attaques bêtes et méchantes contre Dieudonné lui ont valu d'être encensé par les médias aux ordres - rappelons quand même au journaliste du
Nouvel obs' (cf
lien précédent) que le courage se mesure surtout aux coups que l'on prend...
Mais cette position radicale est somme toute minoritaire car il n'est jamais bon de s'afficher trop clairement dans le camp du pouvoir quand on prétend être impertinent. En réalité, les artistes de scène sont face à une équation simple : comment faire allégeance au système en critiquant Dieudonné tout en faisant mine d'encenser la liberté d'expression, valeur sacrée du domaine artistique ? La solution la plus fréquente a le mérite de la simplicité : affirmer sans l'ébauche d'une preuve que l'humoriste, métamorphosé en militant politique, ne ferait plus rire personne - oubliant au passage qu'il n'a jamais eu autant de succès que depuis un an. Dany Boon,
sur la sellette, répond juste à cette question - et aux autres que lui pose Ardisson pour tester sa judéïté nouvellement acquise. Mais, comme on n'est jamais trahi que par ses amis, les meilleurs dans cet exercice restent ceux qui ont été pendant un temps les « potes » de Dieudonné comme
Bruno Solo qui prend bien le soin de souligner les distances prises depuis pour cause d'infréquentabilité,
Jamel Debbouze pour qui la domination sioniste est un « fantasme » ou encore
Elie Semoun à l'occasion d'un sketch (inter)minable - lui,
ne fait vraiment plus rire personne.
Autre tactique : critiquer la méthode employée par l'ex-ministre de l'Intérieur, jugée contre-productive, tout en reconnaissant la nécessité de donner un coup d'arrêt aux « dérapages » de Dieudonné. L'interdiction de ses spectacles fortement médiatisée aurait fait de la publicité à l'humoriste. C'est à cette simple idée que se résume
l'analyse d'Anne Roumanoff pour qui Dieudonné est une « tumeur » que Manuel Valls aurait malheureusement « transformé en gros cancer ».
En définitive, la cabale politico-médiatique contre l'humoriste aura été la meilleure démonstration de la validité de ses thèses sur le deux poids/deux mesures. Mention spéciale à Nicolas Bedos dont
le sketch ouvertement raciste mettant en scène un jeune de banlieue fan de Dieudo et donc (forcément) antisémite a été encensé par les journalistes pro-système. Il suffit de se rappeler un instant le feu des critiques que le même sketch mais inversé - un juif colon raciste - mis en scène par Dieudonné avait essuyé pour mesurer le degré de partialité et de soumission des médias dominants.
Vrai trublion et humoriste hors pair, dans la lignée de
Pierre Desproges ou de
Coluche qui en leur temps - où la liberté d'expression était respectée - n'ont pas ménagé les juifs - comme les autres communautés religieuses - sans pour autant s'attirer les foudres des autorités politiques, Dieudonné est
le pourfendeur de la mauvaise conscience du système, de son hypocrisie insondable et de ses tares : sioniste, néo-colonialiste, impérialiste et raciste. C'est avant tout cette remise en cause radicale qui lui vaut le déchaînement politico-médiatique dont il est victime ainsi que l'accusation infamante d'antisémite que l'
establishment réserve à ceux qui combattent l'emprise du sionisme sur notre pays.
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