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© Reuters11 mai : des citoyens font la queue pour voter à Donetsk
Qu'on le veuille ou non, les référendums organisés dans l'est ukrainien ont eu lieu. Que la presse mainstream occidentale essaie de montrer de ci de là quelques photos d'hommes en armes (si possible cagoulés) n'enlève rien au fait que ces scrutins se sont plutôt bien déroulés. Qu'ils soient vérifiables ou non par les observateurs occidentaux qui les condamnaient par avance, les résultats sont là.

Et ces résultats, consacrant la victoire de l'autonomie des régions (et non leur rattachement à la Russie), risquent fort d'être sans appel. Je veux dire sans appel au niveau de l'opinion publique mondiale. Car le dernier carré des suppôts de l'Otan pourra bien hurler à l'illégitimité, c'est le contraire que percevra très probablement cette opinion publique.

Des pressions sur ces votes ? Il y en eut en effet : à Slaviansk où les forces de Kiev ouvrirent le feu à l'arme lourde ; et à Krasnoarmeisk où des troupes pro Kiev armés tentèrent d'arrêter le scrutin par la force.

L'Union européenne déteste les référendums

Quant aux dirigeants européens, leurs sermons frôlent le grotesque, tant ils mirent eux-mêmes de zèle à retoquer tous les résultats qui ne leur convenaient pas dans les référendums qu'ils organisèrent, Au point même d'en rayer purement et simplement le principe dans leurs tablettes.

Le blogueur BA donne sur mon site perso une liste impressionnante de référendums européens aux résultats bafoués (et pourtant aisément vérifiables) :
  • Maastricht 1992 : les Danois votèrent non, on les obligea à revoter.
  • Nice 2001 : les Irlandais votèrent non, on les obligea à revoter.
  • Constitution européenne 2005 : les Français et les Hollandais votèrent non, on contourna leur avis et on supprima les autres référendums prévus en Grande-Bretagne, Irlande, Danemark, Portugal, République tchèque.
  • Lisbonne 2007 : un seul pays, l'Irlande, organisa un référendum et vota non, on l'obligea à revoter.
Il est vrai que nos scrutins sont désormais si organisés, bétonnés, que leurs résultats sont vérifiables avant même qu'ils se déroulent (merci les instituts de sondages, merci les experts, merci les médias). Au point même de décourager les gens d'y participer comme on va encore le voir lors des prochaines européennes.

Pas parfaits, les référendums de l'est ukrainien. Et alors ? N'ont-ils pas le mérite d'exister et de satisfaire à l'article 1 de la Charte des Nations unies sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ? Où voit-on aujourd'hui des gens faire la queue pour s'exprimer ?

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© REUTERS Marko Djurica