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Les journalistes russes de LifeNews, Oleg Sidiakine et Marat Saïtchenko, ont regagné dimanche Moscou après avoir passé une semaine en captivité en Ukraine.

Leur libération a été négociée par des émissaires du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov qui ont passé plusieurs jours à Kiev. Cette nuit, les journalistes ont finalement été ramenés à Grozny.

Marat Saïtchenko a donné le récit de leurs aventures en Ukraine. Les reporters se sont dirigés vers une base aérienne près de Kramatorsk pour s'assurer que les militaires ukrainiens l'avaient quittée, comme l'affirmaient les habitants locaux. Visés par des agents des forces de l'ordre, ils ont levé les mains en l'air en criant qu'ils étaient journalistes. Cependant ils ont été ligotés, mis dans un hélicoptère et amené dans les quartiers de l'armée.

« Nous avons été mis dans une fosse creusée dans la terre, à notre sens. Nous ne pouvions nous fier qu'à notre ouïe et au toucher, car on nous a mis des sacs sur la tête, nos mains étaient liées derrière le dos et les jambes, ligotées avec du ruban adhésif, poursuit le journaliste. Nous avons été ensuite chargés dans une caisse métallique pour un trajet qui a été très long.»

Les cinq derniers jours en captivité ont passé dans un local à Kiev, sous la garde de deux combattants de l'unité spéciale Alpha. Les représentants des services spéciaux, contactés par les journalistes à Kiev, cherchaient à intimider ces derniers, les accusant de contrebande d'armes.

« Naturellement, nous n'avions pas d'armes sur nous, seul le matériel vidéo. Mais pendant qu'on attendait l'hélicoptère, on nous a montré un missil sol-air Igla en disant : vous êtes russes et c'est une arme russe. En montant dans l'hélicoptère, j'ai remarqué que ce missile, enveloppé d'une couverture, était chargé à bord. Les militaires étaient sûrs qu'ils avaient capturés des terroristes séparatistes en possession de cet objet », dit Saïtchenko.

Il a remercié la direction russe et Ramzan Kadyrov pour ne pas rester indifférents à leur sort. « Nous savions qu'on ne nous abandonnerait pas, que cette affaire serait portée au sommet. Nous étions sûr que le président Vladimir Poutine et d'autres leaders nous aideront », a dit Saïtchenko.