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© AFP / JAPAN POOLLe système de décontamination d'eau APLS à Fukushima le 19 septembre 2013. Celui-ci est à l'arrêt depuis mardi 18 mars.
Plus de 3 ans après l'accident de Fukushima, la centrale fuit toujours. Pour tenter d'arrêter la radioactivité, les Japonais vont construire un gigantesque mur de glace.

Un mur souterrain d'un kilomètre et demi de long va être bâti autour des 4 réacteurs. Ce sera en fait une tranchée très profonde dans laquelle va être injectée en permanence de la neige carbonique. Même en plein été. Et cette neige va créer une couche de glace dans le sol, le but étant d'empêcher l'eau radioactive de passer.

Car tous les jours, pour refroidir les réacteurs, les Japonais les arrosent avec des milliers de litres d'eau. Une partie s'échappe dans la nature et va contaminer l'océan Pacifique. On ne peut toujours pas manger les poissons pêchés au large de Fukushima.

350.000 litres d'eau déversés chaque jour

Cette eau sera contenue, si tout va bien, grâce à cette barrière de glace. Le projet montre que les conséquences de l'accident ne sont toujours pas maîtrisées. Le chantier va durer 2 ans et coûter 300 millions d'euros. Cette technique est utilisée parfois autour des mines d'uranium, mais jamais un mur aussi grand n'a été construit.

Et c'est risqué, disent les experts français, d'autant que les Japonais n'ont pas l'air très doués dans les techniques de traitement de l'eau... Tous les jours, ils sont obligés de déverser 350.000 litres d'eau sur les réacteurs. Ils en récupèrent une bonne partie, mais comme ils ne savent pas la traiter, ils la stockent et il y a autour de la centrale l'équivalent de 150 piscines olympiques dans des containers, construits à la hâte, qui parfois menacent de déborder.

Fukushima est en quelque sorte devenue une passoire. Avec ce mur de glace, les autorités japonaises vont tenter de colmater un peu les fuites.