La maladie à virus Ébola est l'une des maladies virales les plus graves connues chez l'homme
Le taux de létalité (mortalité) peut atteindre 90 %. Les flambées de fièvre hémorragique provoquées par le virus Ébola surviennent principalement en Afrique. Il en est de même de la fièvre hémorragique dite de Marburg, très proche.
Le virus Ébola se transmet à l'homme à partir des animaux sauvages (primates, chauve-souris frugivores, que l'on trouve par milliers dans les villages à la frontière de la forêt et que les populations chassent pour se nourrir de leur viande. Il se propage ensuite par transmission interhumaine : par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus des sujets et animaux infectés. Il n'existe aucun traitement ni vaccin et la prise en charge repose généralement sur un traitement symptomatique.
L'épidémie n'est pas nouvelle
Elle a commencé à sévir en Afrique dès 1976, où elle a entrainé de nombreux morts. Mais, pour des raisons peu comprises (atténuation spontanée du virus ?), elle avait apparemment disparu des premiers pays touchés, pour reparaitre ailleurs. A ce jour, aucune diminution de virulence du virus n'est observée. Les virologues ont découvert plus de 300 mutations génétiques, ce qui pourrait distinguer cette épidémie des précédentes. Des mutations spécifiques pourraient être liées à la gravité de l'épidémie actuelle. De nouvelles mutations ne risquent-elles pas d'apparaître, alors que la population de virus s'étend considérablement ? Elles pourraient soit diminuer, soit augmenter sa virulence.
Il n'existe ni vaccin ni sérum permettant de lutter contre l'infection
Cependant, certains médicaments et vaccins sont actuellement en cours d'évaluation ou au stade des essais. Le 12 août 2014, un comité d'experts nommé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS ) a jugé éthique l'utilisation exceptionnelle de ces médicaments et vaccins expérimentaux dans le contexte de l'épidémie en cours. Deux médecins américains atteints en Afrique, puis rapatriés aux États-Unis, ont été soignés avec succès de cette façon. Après les espoirs du sérum Zmapp, des essais de vaccins codéveloppés par GlaxoSmithKline (GSK) vont être menés de manière accélérée à partir du mois de septembre. Ces vaccins pourraient être administrés à des volontaires sains au Royaume-Uni, en Gambie et au Mali, a annoncé jeudi l'association britannique caritative Wellcome Trust.
Dans l'immédiat, l'épidémie Ébola continue à progresser de « manière accélérée » (selon l'OMS)
Le dernier bilan de l'OMS, publié jeudi 28 août, dénombre 1 552 morts pour 3 069 cas. Huit jours plus tôt, les chiffres faisaient état de 2 615 cas, dont 1 427 morts. Pour l'OMS, le nombre total de cas pourrait à terme dépasser 20 000. L'OMS précise que « plus de 40 % du nombre total des cas sont survenus au cours de trois dernières semaines » . La majeure partie est concentrée « dans quelques localités » de la Guinée, de la Sierra Leone et du Liberia. Mais de nouvelles victimes apparaissent au Nigéria et en République démocratique du Congo.
Dès le 24 juin, MSF avait annoncé que l'épidémie était hors de contrôle
Le docteur Bart Janssens, directeur des opérations de l'organisation Médecins sans frontières (voir MSF France), ne cache pas son inquiétude. L'Organisation est en première ligne sur le terrain de la lutte. Plusieurs de ses volontaires sont déjà morts. Selon Bart Janssens, les grands États et les organisations internationales, dont en premier lieu l'OMS, trop bureaucratique, n'ont pas pris la mesure du danger et ne mobilisent pas les moyens appropriés. Pour sa part, le Dr Mergo Terzian, président de MSF France, est encore plus sévère. Invité de France Inter le 29 août, il a rappelé que MSF avait, dès le 24 juin, annoncé que l'épidémie était hors de contrôle. La communauté internationale n'a pas pris au sérieux cet avertissement. Selon lui, les mesures actuellement mises en oeuvre sont désordonnées, non réfléchies à fond et non coordonnées. Dans ces conditions, l'épidémie ne pourra que progresser, en touchant un nombre croissant de pays.
Sept questions angoissantes... sans réponse claire
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Commentaire : Une autre question : Le virus Ébola ne serait-il pas un bon outil pour éliminer des millions de personnes et contrôler les frontières d'un pays ?