A l'issue de recherches effectuées sur des rats, des scientifiques américains ont découvert le rôle encore méconnu de l'hormone IGF-II dans la formation de la mémoire.

Selon une étude récemment publiée dans la revue Nature, l'hormone IGF-II (Insuline-like Growth Factor) aurait la capacité de stimuler notre mémoire et de favoriser sa rétention. Jusqu'ici cette protéine était plutôt connue pour son rôle clé dans le développement et la croissance foetale. Mais des chercheurs américains se sont aperçus que celle-ci intervenait aussi dans la consolidation de la mémoire, précisément dans la zone du cerveau impliquée dans la mémoire épisodique : l'hippocampe.
Pour cela, ils ont étudié le comportement de rats et la quantité d'IGF-II présente dans leur hippocampe, à l'issue d'exercices faisant appel à la mémoire. Puis, les chercheurs leur ont injecté une substance pour bloquer l'action de l'hormone, avant de leur faire refaire l'exercice plusieurs fois. Les rats sont alors devenus manifestement incapables de mémoriser de nouvelles informations.

"Il y a peu de facteurs qui ont la capacité de renforcer la mémoire. Il est beaucoup plus facile de la perturber que de la stimuler", indique le professeur C. Albertini qui a dirigé l'équipe de recherches. Une découverte d'autant plus importante que si IGF-II parvient à booster la mémoire, les scientifiques ont également réalisé que cet effet était de longue durée.

Ainsi, bien que le mécanisme d'action de l'hormone reste encore inconnu, ce résultat pourrait fournir une nouvelle piste de traitement pour des troubles affectant la mémoire comme la maladie d'Alzheimer ou les démences. "En terme d'applications cliniques, IGF-II pourrait représenter un réel avantage", souligne le Professeur Albertini. En effet, ce type d'hormones circule librement dans l'organisme et peut facilement atteindre le cerveau. On pourrait alors envisager des méthodes d'administration aussi simples que des injections nasales, si celles-ci démontrent leur efficacité au cours des recherches futures.