wetiko
Né en 1956, Paul Levy est diplômé en art et en économie et porte un intérêt intense de longue date aux travaux de C. G. Jung. À la suite d'un traumatisme personnel intense en 1981, il a entamé un processus d'éveil spirituel qui l'a mené à une « descente chamanique » et une quête pour comprendre la nature fondamentale de notre réalité.

Paul est l'auteur de The Madness of George Bush: A Reflection of Our Collective Psychosis et de Dispelling Wetiko: Breaking the Curse of Evil

Dans ses livres, Paul explore et explique que nous « renions » nos pensées et nos sentiments les plus profonds et les plus sombres, et les projetons à l'extérieur sur les autres et le monde, un processus qu'il compare au concept amérindien de « wetiko ». Paul a déclaré qu'il existe « une maladie de l'âme psychospirituelle contagieuse, un parasite de l'esprit, qui fait actuellement l'objet d'un passage à l'acte en masse sur la scène mondiale par le biais d'une psychose collective de proportions titanesques. Ce virus de l'esprit opère en secret au travers des angles morts de la psyché humaine, rendant les gens inconscients de leur propre folie et les poussant à agir à l'encontre de leurs meilleurs intérêts. »

Voici la transcription (en français) :

Niall : Bonjour et bienvenue sur la Radio Interactive SOTT. Je suis Niall Bradley et pour présenter l'émission avec moi ce soir, il y a Joe Quinn.

Joe : Salut.

Niall : Et nous serons accompagnés aujourd'hui par Jason Martin.

Jason : Bonjour.

Niall : Et Laura.

Laura : Salut.

Joe : Laura Knight-Jadczyk,

Niall : Laura Knight-Jadczyk.

Joe : Juste pour la forme.

Laura : Il suppose que tout le monde sait qui je suis.

Joe : Eh bien, on ne sait jamais !

Laura : Je ne pense pas que ce soit le cas. [Rires]

Niall : Bien, le sujet de l'émission de ce soir est le « virus wetiko » et la psychose collective. Nous interviewerons un invité très spécial, Paul Levy. Paul est l'auteur de quelques livres dont nous parlerons aujourd'hui. Il est diplômé en art et en économie et porte depuis longtemps un intérêt intense aux travaux de Carl Jung. À la suite d'un traumatisme personnel intense en 1981, il a entamé un processus d'éveil spirituel qui l'a mené à une « descente chamanique » et une quête pour comprendre la nature fondamentale de notre réalité.

Paul est l'auteur de deux livres : The Madness of George Bush : A Reflection of Our Collective Psychosis, ainsi que Dispelling Wetiko : Breaking the Curse of Evil. Vous en trouverez plus sur son travail sur son site web Realitysandwich.com. Maintenant, dans ses livres, Paul explique que nous « renions » nos pensées et nos sentiments les plus profonds et les plus sombres et les projetons à l'extérieur sur les autres et le monde, un processus qu'il compare au concept amérindien de « Wetiko ». Vous en saurez plus dans une minute.

Pour vous donner une idée de la direction que va prendre l'émission de ce soir, je vais citer ce que Paul a écrit :

« Il existe une maladie de l'âme psychospirituelle contagieuse, un parasite de l'esprit qui fait actuellement l'objet d'un passage à l'acte en masse sur la scène mondiale par le biais d'une psychose collective de proportions titanesques. Ce virus de l'esprit opère en secret au travers des angles morts de la psyché humaine, rendant les gens inconscients de leur propre folie et les poussant à agir à l'encontre de leurs meilleurs intérêts. »

Donc, un accueil chaleureux à Paul Levy !

Laura : Salut Paul !

Paul : Salut. Je suis tellement content d'être ici, j'apprécie vraiment d'être votre invité, alors merci.

Joe : Je vous en prie.

Laura : Est-ce que je peux juste rebondir sur ce que Niall vient de lire, quand vous parlez de cette psychose collective de proportions titanesques ? Diriez-vous que c'est un peu en train d'empirer en ce moment ? Que nous projetons réellement notre « ombre » sur la Russie et créons une situation qui est totalement explosive ? Que c'est comme un baril de poudre prêt à nous exploser à la figure ?

Paul : Oui. Je serais d'accord pour dire qu'avec le temps, il semble que la psychose collective devienne de plus en plus intense. Et du point de vue onirique... ce que je veux dire c'est qu'on peut envisager ce qui se passe dans le monde comme si c'était un rêve, comme la nuit quand on fait un rêve, on peut l'envisager et le comprendre de manière symbolique. Quand l'obscurité se manifeste de plus en plus et que le mal devient de plus en plus visible, du point de vue onirique cela exprime qu'il y a de la lumière à proximité car on ne peut pas avoir une ombre sans lumière. C'est le projecteur de l'ombre.

Donc la situation semble vraiment mauvaise et de plus en plus avec le temps. Et pourtant, selon ce point de vue, cela exprime qu'une certaine lumière plus profonde est en quelque sorte en train d'apparaître et rend visibles toutes les ombres qui généralement se cachent dans les coins ou sous terre.

Donc, nous nous trouvons au milieu d'une psychose collective de proportions titanesques. Et une partie de la folie est que très peu de personnes ne font ne serait-ce qu'en parler, comme si c'était une situation normale, le fait d'être perpétuellement en guerre, de nous tuer les uns et les autres et ces fusillades dans des écoles apparemment toutes les semaines. Les gens ont accepté cette normalité. C'est ce que nous faisons. Et ça en soit, ce mème, cette forme de pensée en soi est dingue.

Et un des autres aspects de la psychose, c'est qu'il est clair que ce qui se joue dans le monde, c'est cette énergie maléfique. Et je ne parle pas seulement de mal personnel mais de mal archétypal. Et dans beaucoup de sujets de conversations, on ne peut même pas prononcer le mot « mal ». C'est un mot tabou. Et les gens que l'on qualifie de praticiens spirituels diront : « Oh je ne veux pas mettre mon attention psychique, mon énergie, dans la réflexion sur le mal ! ». Mais ce qu'ils ne réalisent pas, c'est que par cet évitement, ils le nourrissent sans le savoir. Donc, la psychose collective se manifeste de très nombreuses façons. Et les peuples autochtones avaient ce mot de virus « wetiko », qui ressemble à ce virus de l'esprit car il opère au travers de l'inconscient des parties de nous qui ont ces angles morts. Donc cela évoque vraiment l'esprit du mal dans la culture autochtone.

Donc, ce que j'ai essayé de faire avec mes livres, c'est de traduire ce qu'ils indiquent. Car ils font référence à cet esprit maléfique qui agit par ce que notre inconscient projette en fait sur les taches d'encre à l'état de veille et nous crée ensuite une expérience où nous ne comprenons pas que nous réagissons en réalité à notre propre esprit. Donc, ça devient comme une boucle de rétroaction où nous manifestons simplement notre inconscient et parce qu'on le fait inconsciemment, c'est toujours destructeur.

Et c'est donc là-dessus que tout mon travail tente d'apporter un éclairage, cette sorte de signature énergétique particulière dont nous faisons tous partie, que nous extériorisons tous. Et ce qui est intéressant - si je peux en dire un peu plus car c'est vraiment intéressant - le truc dans le virus wetiko c'est que sa source est à l'intérieur de nous, à l'intérieur de notre psyché, et pourtant il s'abat. Il y a cette sorte de limite apparente entre le monde interne et le monde externe. Mais le virus wetiko fait s'écrouler cette frontière entre l'intérieur et l'extérieur de sorte qu'il se déploie apparemment dans le monde externe, en configurant apparemment les événements dans le monde externe pour exprimer notre situation interne.

Donc, ce que je viens de décrire où ce qui se passe dans le corps politique externe plus vaste est en réalité un reflet de ce qui se passe dans notre psyché, c'est aussi une manière de décrire le fait de faire un rêve. Parce que, c'est quoi un rêve ? Mais c'est juste un reflet de l'esprit qui est en réalité le rêveur.

Laura : Mais...

Paul : Et donc le truc, c'est que... OK, allez-y.

Laura : Continuez.

Paul : Oui.

Laura : J'allais simplement dire...

Paul : Eh bien, j'allais dire... [Rires]

Paul : OK, donc j'allais simplement dire que le truc dans le wetiko - donc c'est la source des plus grands maux car ça se joue à la fois sur le plan individuel, où on agit en fait de manière autodestructrice et mettons en oeuvre une dépendance ou tout autre comportement, juste notre propre moi, mais c'est aussi la racine du mal sur le plan interpersonnel et également collectivement, ce qui se joue dans le corps politique plus vaste.

Mais encodé dans le wetiko, dans le mal, en réalité il nous aide à nous réveiller. Ça nous aide à réaliser la nature quasi onirique. Donc, se trouve en quelque sorte encodé dans le mal, cette bénédiction, ce cadeau. Mais cela se manifeste d'une manière très quantique en ce que les deux états sont superposés l'un à l'autre. Tout comme la lumière : est-ce une onde ou une particule ? Eh bien ça dépend de la façon dont on l'observe. C'est pareil avec le wetiko. Va-t-il nous détruire ou nous aider à nous réveiller ? Eh bien cela dépend de si on reconnaît ce qui nous est reflété.

Laura : OK, je voudrais dire rapidement deux choses. En premier lieu, j'apprécie vraiment que vous disiez que c'est une bénédiction car pour nous, notre propre découverte et nos recherches sur le problème de la psychopathie et la nature du mal à cet égard, a été une réelle bénédiction. Ça a été phénoménal. Au début, oui on a souffert mais le truc c'est qu'on a vraiment beaucoup appris. Et ce qu'on a appris, c'est qui se trouve ici-bas, comment ça peut nous piéger au travers des brèches de notre propre conscience et lorsqu'on échoue à comprendre notre propre constitution. Et commencer aussi à travailler sur nous-mêmes afin que ces choses ne se manifestent plus en nous non plus.

Donc, c'est la première chose. Mais la deuxième, c'est que ce que vous dites me rappelle un peu le livre de Clarissa Pinkola Estes, Femmes qui courent avec les loups, où elle parle du « rêve de l'homme noir ». Vous avez ça et c'est un peu comme un avertissement que vous vous trouvez en danger parce que votre conscience n'est pas satisfaisante, vous couchez avec l'ennemi pour ainsi dire. Et cet ennemi peut être votre propre comportement, votre propre attitude, votre propre refus d'observer ce que vous faites ou comment vous contribuez à la perpétuation du mal en ne le montrant pas du doigt, en ne le nommant pas et en ne faisant pas tout ce que vous pouvez pour l'atténuer ou y remédier.

Donc, en un sens, ce qu'on a c'est comme un « rêve de l'homme noir » à grande échelle sauf qu'au lieu que ce soit à l'intérieur, c'est maintenant à l'extérieur.

Paul : Oui. Et si je peux ajouter quelque chose à ce que vous venez de dire, Laura, parce que vous êtes tellement géniale. Ce truc de coucher avec l'ennemi, en gros c'est une autre façon de dire que vous êtes dans le même lit que l'ennemi. Et être dans le même lit que l'ennemi, c'est être complice. Et c'est là où on commence en quelque sorte à se désengager d'être des agents involontaires de ce mal, c'est quand on réalise notre propre complicité là-dedans.

Laura : Et je pense que la complicité, c'est un gros morceau. Je viens juste de lire Psychologie des foules de Gustave Le Bon et je le recommande fortement. Ça fait 129 pages, vous allez l'adorer. Et il parle de ce subconscient qui gouverne une foule ou un groupe et d'une certaine façon cela se rapporte à je ne sais plus qui et son idée de résonance limbique. Qui c'est déjà ? Martha Stout.

Niall : Martha Stout.

Laura : Oui, Martha Stout et son idée de résonance limbique, comment les gens peuvent être terrifiés et transformés en meutes d'animaux. Mais quoi qu'il en soit, c'est comme si nous, en tant que peuple, ne regardions pas en quoi nous sommes complices en permettant aux choses de se produire et on ne réalise pas qu'on a vraiment les dirigeants qu'on mérite.

Paul : Oui, non, c'est vrai. Et pourquoi c'est une psychose collective - et j'en parle dans mon livre - c'est parce que lorsque vous vous renseignez sur la nature de ce virus wetiko, vous réalisez qu'il n'existe pas de manière séparée, indépendante, objective de nos esprits.

Laura : Oui.

Paul : Et une des implications est que nous rêvons tous cela collectivement. Donc, ce qui se passe sur la scène mondiale, on le co-rêve tous ensemble. C'est un reflet de quelque chose d'inconscient en nous.

Vous voyez, je peux décrire le wetiko de nombreuses façons mais le truc c'est que c'est comme une forme de cécité psychique. C'est comme une cécité qui ne se croit pas aveugle. Et non seulement elle croit qu'elle voit mais orgueilleusement, elle croit qu'elle voit mieux que n'importe qui.

Donc, ce qui arrive, c'est que intrinsèque à notre nature, nous avons ce génie pour créer la réalité. Nous créons notre expérience à chaque instant. Mais en un sens, le virus wetiko s'accroche à ce génie que nous possédons tous et le retourne contre nous. Donc en fait, sans le vouloir, nous créons une réalité d'une façon qui ne nous sert pas et ensuite nous y réagissons comme si nous n'avions rien à y voir, comme si elle était objective et distincte. Ensuite on se fait piéger dans cette boucle de rétroaction qui s'auto-perpétue à l'infini où nous réagissons à nos propres projections. Et c'est une façon de décrire le wetiko.

Laura : Il y a une autre comparaison, c'est ce qu'on appelle les poltergeist. Les phénomènes de poltergeist ont été étudiés assez en détails et dans chaque cas il s'agit d'une femme ou d'un adolescent avec des énergies émotionnelles étouffées ou houleuses qu'ils ne peuvent pas exprimer, ils ne peuvent pas les observer, ils ne peuvent pas les reconnaître. Et ensuite des choses commencent à se produire autour d'eux, des choses bougent, volent dans les airs, des incendies se déclarent, de l'eau coule, toutes sortes de choses étranges se produisent.

Et ils se comportent comme si cela n'avait rien à voir avec eux et pourtant, dans chaque cas que j'ai pu étudier, il s'avère qu'il y a quelqu'un qui souffre d'une sorte de refoulement psychologique profond et que cette énergie est utilisée, ou exprimée en dehors d'eux car ils ne peuvent pas l'exprimer à l'intérieur. Et donc, à une très grande échelle, c'est ce que nous faisons !

Paul : Oui, non, totalement. Ce que vous décrivez, ce que j'ai dit auparavant à propos du wetiko, sa source est à l'intérieur de la psyché, pourtant tout d'un coup, il est capable avec synchronicité, en un sens, de dissoudre la frontière entre l'intérieur et l'extérieur et configure apparemment les événements dans le monde de sorte à s'exprimer au moyen du monde extérieur tout en exprimant en réalité une situation interne. Et ce que ça indique... en physique on dit que ce qui compte vraiment, c'est le champ, le champ non-local, et le fait qu'il n'est pas limité par l'espace tridimensionnel et le temps. Donc, quand il y a une énergie avec laquelle on ne collabore pas vraiment, que se passe-t-il ? Elle s'empare de nous au travers de nos angles morts.

Vous voyez, le truc dans le wetiko, c'est que c'est cette énergie archétypale. Elle est transpersonnelle. Elle est plus grande que le simple Moi humain. Donc en fait, sa façon d'opérer sera de nous posséder littéralement et nous devenons involontairement l'instrument pour qu'il s'incarne. Et ensuite on le manifeste, on l'incarne dans le monde.

J'ai commencé au départ à observer ça dans ma famille. Et j'ai commencé à réaliser que le système familial, le champ, joue en fait quelque chose, comme cette ombre. Et plus je commençais à pointer du doigt l'élément obscur, plus les différentes parties du système familial étaient enrôlées pour être son agent. Et je ne pouvais pas y croire - ça faisait très science-fiction - mais j'ai commencé à réaliser qu'il y a un champ non-local plus profond qui façonne ce qui se joue dans notre monde. Donc, c'est une des premières étapes pour être capable de voir cette maladie de dimension supérieure, le wetiko.

Laura : Oui, on l'appelle en quelque sorte l'être cryptogéographique car son aptitude à surgir ici et là est stupéfiante. Dès que vous commencez à le voir, c'est comme si tout le système agissait pour vous supprimer ou vous réaveugler. C'est proprement stupéfiant.

Paul : Exactement, exactement, cela protégera l'agresseur.

Laura : Oui.

Paul : Oui, oui, non, totalement. C'était tellement psychédélique quand j'ai commencé à réaliser ça. Et c'est presque ancré dans le champ quand l'obscurité se manifeste et que quelqu'un la voit et tente de faire la lumière là-dessus, il devient considéré comme un démon ou comme le méchant, ou le champ complotera pour le faire taire ou autre.

Laura : Oui.

Paul : Donc, on doit prendre ça en compte dans l'équation, la façon de répondre.

Laura : Oui, c'est un truc de fou. Avez-vous vu le film Atanarjuat, la légende de l'homme rapide ?

Paul : Non.

Laura : Eh bien c'est un film sur ce qu'on pourrait appeler des nord-amérindiens.

Niall : Des Inuits.

Laura : Des Inuits. C'est un film étonnant. Mais fondamentalement, il s'agit précisément de cela. C'est une très petite tribu et le « virus » est introduit dans cette petite tribu. Et ça montre comment il se répand et détruit la vie de la tribu entière. Et puis ça montre comment ils gèrent ça. C'est un film fascinant, fascinant. Si vous aimez les décors qui sont tout blanc. Rien que du blanc pendant deux heures. [Rires]

Paul : Très bien.

Laura : C'est un film génial.

Paul : OK, super. Ça me fait penser - ce que j'essaye de faire c'est de créer une carte afin que les gens puissent en fait réaliser ce mal que je montre. Parce que ce wetiko - et ce n'est pas juste un mot, toutes les traditions ont différents mots pour ça - désigne la même chose. Mais le truc à propos de cette énergie malfaisante, c'est qu'elle ne supporte pas d'être vue.

Laura : Très bien.

Paul : Parce que quand vous la voyez, vous lui retirez son pouvoir. Et non seulement vous lui retirez son pouvoir, mais simultanément vous gagnez en pouvoir.

Donc, si je peux décrire une de ses propriétés, c'est que c'est un microbe métamorphe. Et ce qu'il fera, c'est de changer de forme d'un moment à l'autre, et il revêtira votre forme. Autrement dit, c'est en fait comme si vous aviez une pensée, mais en réalité ce n'est même pas la vôtre mais elle apparaîtra comme si vous pensiez quelque chose ou croyiez quelque ou perceviez quelque chose. Et si vous n'êtes pas conscient de ça - « Oh, ce n'est pas vraiment ce que je ressens ou ce que je pense » - si vous n'en êtes pas conscient, vous allez vous identifier à cette pensée, vous allez l'absorber et l'adopter. Et alors ce qu'il se passe c'est que l'énergie wetiko vous a en un sens enfilé. Et enfiler a un double sens, comme vous enfiler un costume et aussi vous enfiler pour dire vous berner.

Donc, il a revêtu votre forme. Ce que vous savez ensuite, c'est que vous vous y identifiez. Ensuite, ce que vous ne savez pas, c'est que vous êtes sous son contrôle et que vous êtes un instrument à votre insu. Vous êtes un agent secret et votre secret vous est même inconnu car vous êtes dorénavant un intermédiaire pour que ce virus de dimension supérieure se manifeste dans notre monde. C'est une des façons dont ça fonctionne.

Laura : Absolument. C'est effrayant et vous venez juste de décrire ce que décrit Le Bon, comment les gens se mettent à agir quand ils attrapent cette infection dans le comportement des foules. C'est vraiment étonnant.

Paul : Oui, donc je vais me procurer ce livre. En fait, j'ai noté que je devais me procurer Psychologie des foules, car je ne connais pas.

Joe : En fait, c'est disponible gratuitement en ligne si vous faites simplement une recherche sur Google.

Paul : Oh, merveilleux !

Laura : Oui, c'est un vieux livre.

Joe : C'est un vieux livre, oui.

Laura : Pardonnez-lui certaines de ses idées archaïques comme par exemple que les femmes n'ont pas la capacité de penser comme les hommes. Ignorez simplement ça.

Paul : Très bien. J'ignorerai ça.

Laura : Considérez l'époque à laquelle il écrivait et lisez simplement le reste.

Niall : Oui, c'était le « wetiko de l'ère victorienne ».

Paul : Très bien. Donc, le truc à propos du wetiko c'est qu'il a traversé de multiples générations au cours du temps. Et il s'est manifesté dans toutes les cultures.

Laura : Oh oui. Donc, pouvez-vous nous donner des exemples pratiques de la vraie vie ? Décrire une situation que vous connaissez bien et la dynamique de son apparition simplement en termes pratiques ? Parce que on a tous tendance à parler de manière symbolique. Et je suis la mystique pratique. [Rires]

Paul : Oui. Bien sûr, ce pourrait être un bon départ pour moi de situer le contexte dans lequel j'ai découvert ça dans ma propre vie, ce virus wetiko sur lequel j'écris.

Laura : Oui.

Jason : Ouaip.

Paul : Donc, je suis enfant unique et il s'est avéré - je ne l'ai pas réalisé à l'époque - mais il s'est avéré que mon père était vraiment, vraiment malade et qu'il était psychopathe. C'était un criminel. Mais il n'était pas... il y avait un secret, un secret de famille. Je pourrais aborder des histoires délicates mais je ne vais pas le faire. C'est un peu horrible.

Mais ce qui est arrivé, en apparence, il semblait être une bonne personne normale et tout ça. Mais en tant qu'enfant sensible, comme on l'est tous, je sentais cette réelle obscurité qui émanait de lui. Et en particulier, parce que j'étais un enfant unique qui était vraiment très brillant et bon à l'école, un gamin accompli et heureux et inconsciemment, il s'identifiait tellement à moi que lorsque j'ai commencé à m'éloigner, ça l'a vraiment mis dans des rages absolument meurtrières et démoniaques, à faire des crises cardiaques, à me dire que je le tuais, des trucs délirants, jusqu'au point où je suis tombé malade. Après le pire de ces épisodes, le lendemain même j'ai contracté une fièvre qui a duré un an. Et ils ne sont pas à arrivés à trouver quoi que ce soit de physique pour l'expliquer.

Puis, à la fin de l'année, cette entité qui avait pris le contrôle de mon père, cette énergie furieuse, accusatrice et haineuse s'est retrouvée subitement, à ma grande horreur, à vivre à l'intérieur de ma psyché. Et elle s'apaisait à chaque mouvement que je faisais pour être simplement moi-même. Donc, ce que j'écris, c'est que j'étais vraiment traumatisé et je recréais en quelque sorte le traumatisme externe mais qui se déroulait désormais dans mon esprit.

Donc, pour répondre à votre question, j'essayais de l'exprimer du mieux que je pouvais à ma mère, à mes amis, aux proches et puis j'ai commencé à consulter des thérapeutes. Et ensuite, j'ai connu tout un éveil qui m'a conduit dans les hôpitaux psychiatriques. Et d'un côté, j'essayais de décrire cet éveil spirituel que je vivais et j'ai réalisé que nous sommes tous en train de rêver. « C'est un rêve et on peut mutuellement s'aider à se réveiller. »

Et non seulement ça n'a pas été compris, mais ensuite tout le monde a protégé mon père, y compris ma mère, les proches, mes amis, ses amis, le psychiatre. Et donc, pour répondre à votre question sur la façon dont ça se manifeste, de donner des exemples pratiques? En fait, je m'éveillais simplement à ma propre nature, je commençais à réaliser que « Oh mon dieu, cette dynamique - que je viens juste de décrire brièvement - c'est ce qui se déroule dans le monde ». J'avais dans les 25 ans, je n'avais pas développé l'habileté à vraiment articuler ce que je voyais d'une façon qui ne m'attire pas d'ennuis car plus j'essayais de montrer l'ombre, le mal et l'obscurité qui se manifestaient, avec lesquels les gens sont de mèche par l'intermédiaire de leur inconscient, plus j'étais considéré comme celui qui était fou.

Donc, j'imagine que certains de vos auditeurs peuvent être à même de comprendre ce que je décris car je ne suis pas le seul à avoir vécu ce genre d'expériences. On en vit tous un peu. Donc, une partie de cela, c'est que vous créez un réceptacle en vous et aussi avec les autres au point de développer une façon de communiquer et d'avoir des relations. C'est presque comme de créer une façon de parler où on fait appel à cette méta-conscience. Mais c'est une toute autre discussion plus profonde. Mais je suis curieux de savoir si j'arrive à faire comprendre ce que je dis, parce que ça m'a presque tué.

Entre 81 et 82, j'ai été envoyé dans des hôpitaux psychiatriques peut-être quatre ou cinq fois. Les médecins m'ont toujours assuré que j'avais un déséquilibre chimique, que j'étais mentalement malade, que je devrais prendre des médicaments toute ma vie. Et là, je n'ai pas pris de médicaments depuis 35 ans environ et je n'ai souffert d'aucun épisode ou quoi que ce soit.

Donc, je me suis rapidement extirpé de cette situation. Et heureusement, j'ai rencontré mes maîtres et poursuivi mon éveil et écrit mes livres. Mais je pense qu'il y a tellement de gens internés dans des hôpitaux psychiatriques qui vivent en fait une forme d'initiation chamanique ou d'éveil spirituel, mais du point de vue de la réalité de consensus, on ne les considère pas comme ça. Ils sont pathologisés et mis sous médication. Et c'est vraiment tragique ce qui peut arriver.

Laura : Je pense que peut-être une autre façon de le décrire serait de dire, disons dans un mariage, avec un homme et une femme, et ça peut être l'un ou l'autre, un des partenaires place des attentes déraisonnables sur l'autre qui ne sont pas vraiment dites mais elles sont là. Elles sont comme l'atmosphère, comme le champ tel que vous le décrivez.

Et ensuite, l'autre partenaire ne peut pas satisfaire ces attentes et se retrouve alors condamné par des regards, une dégradation subtile ou même des réactions de colère et ainsi de suite. Et alors, la personne à qui ça arrive - c'est un peu comme la faire tourner en bourrique pour la rendre folle.

Et alors, cette personne devient de plus en plus dingue, comme la femme dans le film Hantise. Et ensuite ils finissent, comme vous le dites, enfermés dans un institut psychiatrique parce qu'ils savent qu'il se passe quelque chose, qu'on leur fait quelque chose mais c'est fait d'une telle manière que les autres pensent que tout est normal et que ce sont eux les fous.

Paul : Exact. Non, c'est totalement vrai. C'est totalement vrai. Et puis, ce que ça m'évoque, le processus psychologique sous-jacent qui sous-tend le tout, ce que les peuples autochtones appellent le virus wetiko, c'est comme projeter l'ombre. Et une manière de vraiment comprendre cela - disons qu'on se dissocie de la partie la plus sombre de nous-mêmes. Et donc ensuite que fait-on ? Elle est projetée en dehors de nous. Elle est projetée à l'extérieur. Mais alors, ce que j'indique dans mon livre, c'est que cette réalité ressemble beaucoup à un rêve. Donc, réfléchissez-y. Si vous êtes dans un rêve, et qu'ensuite vous vous déconnectez d'une énergie en vous dans le rêve, elle est projetée à l'extérieur dans le rêve. Et qu'est-ce qu'un rêve si ce n'est le reflet réel de notre propre esprit ?

Donc, dans le rêve, il apparaîtra immédiatement quelqu'un qui portera et incarnera cette ombre scindée particulière que vous venez tout juste de projeter à l'extérieur. Et si vous y pensez, subitement, maintenant vous avez la preuve que l'ombre est réellement là parce qu'elle est apparemment en dehors de vous.

Donc, cela vous ancre encore plus dans votre point de vue que l'ombre est en dehors de vous. Donc, vous avez alors maintenant une accroche et une preuve supplémentaire pour voir réellement l'ombre en dehors de vous, et plus vous la voyez en dehors de vous, plus le rêve vous fournira des preuves pour prouver que votre point de vue est correct dans une boucle de rétroaction se créant elle-même à l'infini.

Et bien entendu, ce qui arrive c'est que vous tentez alors de détruire, et je parle au sens définitif, cette personne qui porte cette obscurité parce que c'est un reflet de votre processus interne du désir de détruire votre propre obscurité. Donc, votre processus interne se manifeste en réalité dans le monde externe. Et ce faisant, vous devenez en fait possédé par l'obscurité même que vous tentez de détruire.

Et cela se manifeste sur la scène mondiale, cela se manifeste aussi dans les mariages ou n'importe quelle relation où on ne reconnaît pas notre propre ombre. Oui, donc vous avez totalement raison. Et c'est la dynamique psychologique qui sous-tend ce dont on parle.

Laura : Il y a un type... vous connaissez Gabor Maté ?

Paul : Oh, oui, absolument.

Laura : OK. Donc, il a écrit un livre intitulé Quand le corps dit non. Et il parle du fait que les gens - c'est exactement dans la même veine où vous ne reconnaissez pas cette ombre en vous et donc vous ne pouvez pas reconnaître votre colère, vous ne pouvez pas reconnaître votre rejet de quelque chose parce qu'on a tous été élevés pour être ces parfaits petits enfants qui ne sont jamais en colère. Et vous souriez toujours même si vous n'aimez pas quelque chose. Et vous acceptez ceci, vous acceptez cela, même si cela vous rebute réellement. On vous dit : « Ne dis pas ça, ce n'est pas gentil » et « Oh, non, tu ne peux pas détester untel ou untel car c'est vraiment quelqu'un de gentil ». Et bien sûr, en tant qu'enfant, vous pourriez savoir que c'est vraiment un pervers.

Mais on ne vous permet pas de le dire, on ne vous permet pas d'agir de certaines façons. Et pour la plupart, vous n'arrivez pas à être en colère contre vos parents pour quoi que ce soit, même des choses innocentes. Donc vous réprimez cela et bien entendu, comme vous le dites, ça fini à l'extérieur. Mais il parle de la façon dont les gens finissent avec des maladies terribles, comme vous avez raconté être tombé malade parce que vous refouliez. Si votre parent agit d'une certaine manière et que vous ne vous sentez pas autorisé à exprimer votre colère envers lui, alors vous l'exprimez envers vous ou vous attrapez une maladie ou devenez malade. Et alors vous agissez de certains façons, tout comme vous l'avez décrit.

Donc, je pense que cette chose dont vous parlez, cette ombre en soi que les gens ne reconnaissent pas - et ça va nous amener dans une seconde vers le truc mondial - est qu'ils ne reconnaissent pas qu'ils éprouvent des émotions négatives. Qu'ils sont en colère, qu'ils ont des besoins qui ne sont pas satisfaits. Qu'ils sont incapables de demander à ce que ces besoins soient satisfaits. Ils ne pensent pas mériter que leurs besoins soient satisfaits. Ils ont l'impression que s'ils se mettent en colère contre leur partenaire ou leurs parents, ils seront abandonnés. Ils ont peur de l'abandon.

Donc, ils finissent par tout refouler entièrement. Et Gabor Maté dit que si vous apprenez à ressentir de manière appropriée, plus que tout, c'est de ressentir. Le ressentir, le comprendre, savoir que ce n'est pas grave d'être en colère. Savoir que ce n'est pas grave d'être en colère et de l'exprimer si on le fait adéquatement.

Et on n'a pas besoin de projeter - pas besoin de dire « Oh, je suis parfait ! Je ne suis jamais en colère. Je suis plus saint que toi. Je suis sorti de la cuisse de Jupiter et ce sont les autres qui font ces choses parce que moi je suis plus saint que le Pape ! »

Et donc ce qui finit par arriver c'est que les gens finissent malades. Et en un sens, c'est un peu comme avec la situation mondiale - parce que par exemple, les Américains et leur exceptionalisme : « Nous sommes parfaits, nous sommes toute la démocratie. Tout au sujet de l'Amérique est bien, pur et parfait et ainsi de suite. Et tout le monde et n'importe qui d'autre est malveillant d'une manière ou d'une autre. » Parce qu'on n'est pas autorisé à dire ces choses.

Jason : J'allais dire - je n'ai rien dit jusqu'ici parce que je me suis vraiment efforcé d'écouter. Parce que manifestement, le langage de M. Levy n'est pas tout à fait le même que le mien. Donc, j'essaye un peu de capter car je pense que vous dites quelque chose de très important sur le sujet.

Je pense qu'en fait, à bien y réfléchir, il y a quelque chose de très vrai dans l'idée qu'une partie du problème, comme le disait Laura, est l'incapacité des gens à admettre et surmonter leur propre truc, leurs propres problèmes. Et cet exceptionalisme et la projection sur notre monde est en un sens au cœur des problèmes de l'humanité car ce qui nous empêche de nous rassembler c'est une sorte de sentiment de droiture et de perfection en nous-mêmes, ce qui est totalement illusoire. On rejette entièrement n'importe quelle partie de nous-mêmes qui n'est pas sainte ou bonne. Et on s'empêche de jamais nous rassembler en tant que race humaine dans sa totalité parce qu'on est toujours là à regarder les gens et à dire « Oh, mais ils font ceci » ou, « Oh, mais ils font cela » au lieu de réaliser que « Vous savez, nous aussi on fait des mauvaises choses ». Les Américains font des mauvaises choses tout le temps. L'Amérique a fait de vilaines choses, elle a complètement massacré les Amérindiens, elle a volé toutes leurs terres.

L'autre nuit, on a regardé ce film : La Couleur des sentiments. Et ça ne fait même pas cinquante ou soixante ans que les Afro-américains étaient des esclaves aux États-Unis. Et on est là à agir comme si on était une démocratie et à parler de ce qui se passe en Russie. Et « Oh, ils font ceci et ils font cela ! » C'est comme si on avait toujours pas la possibilité d'en parler.

Paul : Oui, non, totalement. Ce que vous dites aussi c'est comme ce dont je parle dans mon livre, c'est que nous tous, à n'importe quel moment, pouvons potentiellement devenir la proie de ce wetiko. Oui, si quelqu'un devient pleinement et complètement éclairé - je ne sais même pas ce que ça veut dire - alors il est immunisé.

Laura : Moi non plus.

Paul : Bon. Mais l'intérêt étant qu'il est réellement important de développer comme une capacité d'introspection et l'humilité de reconnaître - qui parmi nous sans le vouloir, avec les meilleures intentions du monde, n'a pas inconsciemment extériorisé son inconscient d'une manière blessante pour lui-même ou les autres ? Personne. Et lorsque vous possédez cette compréhension, subitement ça coupe court. Vous voyez, l'idée de dire « Oh ils ont le wetiko et pas nous », cette perspective exprime en soi que vous êtes ensorcelé par le wetiko parce qu'il se nourrit de polarisation et de séparation.

Donc, l'essentiel ici est que nous sommes tous...

Jason : Oui. Que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre.

Paul : Oui, exactement, exactement. On a tous une ombre. Et comme je le disais, toute cette dynamique de projection de l'ombre, c'est la dynamique psychologique qui sous-tend tout ce processus.

Donc l'idée de simplement avoir la réelle compréhension profonde que oui, on a tous la potentialité de tomber endormi et d'extérioriser à notre insu nos élans les plus sombres. On a une aptitude incroyable à l'aveuglement. Et réaliser ça, c'est une réalisation mortifiante de se prendre soi-même la main dans le sac de notre propre inconscient. Mais quand vous observez ça, cela développe cette humilité. Ensuite, cela laisse une plus grande place à la compassion où vous réalisez qu'au bout du compte, on est tous interconnectés et interdépendants. Et cette compassion, c'est vraiment comme un traitement pour dissoudre le virus wetiko.

Jason : Bien, oui. J'ai un peu remarqué cette sorte d'aspect fondamental de l'hypocrisie - du moins l'hypocrisie politique - qui est un manque total d'humilité et d'admettre qu'on a fait des erreurs par le passé, et donc qu'on a besoin d'être un peu plus diplomate et de comprendre des choses. Toute la situation actuelle entre l'Amérique et la Russie - en gros, ça prend la forme d'un genre de situation où « on accuse la victime », où ils disent plus ou moins, dans le contexte de la Russie où la Russie était victime des États-Unis et du capitalisme au début des années 90 et de ce qu'ils lui ont fait. Et maintenant la Russie revient en disant « Attendez, vous ne pouvez plus faire ça », et maintenant ils disent « Regardez comme ils sont horribles ! ». Eh bien, oui, ça ne va pas vraiment plus loin que ça.

Paul : Oui.

Joe : Paul, je pensais justement, dans votre livre, comme vous l'avez déjà mentionné, vous faites référence à cette idée de projection, de projeter notre propre obscurité à l'extérieur. Et pour moi, ce genre d'obscurité n'est pas vraiment quelque chose qu'on pourrait considérer comme synonyme du péché originel ou autre.

Mais pour ce que j'en comprends, ce type d'obscurité est essentiellement des sortes de complexes et de problèmes, des problèmes personnels et des programmes. Beaucoup d'entre eux proviennent de l'enfance où nos parents nous apprennent ou nous obligent d'une certaine façon à renier une part de nous-mêmes et à la rejeter. Et peut-être même à la haïr à cause de ce genre de programmation infantile précoce. Et par la suite, comme vous le disiez, on la projette sur les autres, on la déteste et on la condamne chez les autres. Et vous décrivez ça comme étant le virus wetiko pour l'essentiel.

Mais dans d'autres parties de vos livres, vous faites référence au personnage de Don Juan de Carlos Castaneda et à l'idée de ce prédateur. Et vous allez même jusqu'à plus ou moins suggérer qu'il s'agit presque d'une sorte d'entité consciente externe, presque indépendante.

Et je me demandais s'il y a deux aspects distincts dans ce wetiko, s'ils sont totalement séparés ou s'il y a une sorte d'interaction entre eux ?

Paul : Très bien, non. J'apprécie et c'est une très bonne question parce que j'essaye d'en parler dans mon livre parce que si on pense simplement « Oh, le virus wetiko, cette énergie prédatrice, c'est juste notre projection, juste notre imagination », alors en soutenant ce point de vue, on tombe sous sa coupe. C'est ce qu'il veut qu'on pense, qu'il n'est pas réel.

Mais ensuite, si on pense qu'il est réel, devinez quoi ? On tombe aussi sous sa coupe parce qu'alors on l'investit d'une réalité injustifiée. Donc, en un sens, c'est un réel casse-tête au sens où d'un côté ce n'est pas juste une projection de l'esprit, et de l'autre il n'est pas objectif, séparé de nous, comme d'avoir une existence indépendante. Il existe dans ce royaume qui se trouve entre les deux, dans le royaume imaginal.

Donc, c'est le genre de chose qui n'a pas du tout de réalité, définitivement parlant. Et pourtant, il peut détruire notre espèce. Donc, comment vous conciliez ça ? Et l'essentiel c'est que c'est similaire à un rêve. Quand vous rêvez la nuit et qu'il y a ce personnage vampirique maléfique monstrueux, oui vous devez l'affronter dans la dimension relative du rêve. Vous devez composer avec sinon ça va vous tuer. Mais pourtant, au bout du compte, vous pouvez en fait reconnaître que c'est juste votre propre énergie, votre propre puissance incroyable dont vous vous dissociez qui est comme projetée à l'extérieur de vous et, abracadabra, incarnée dans cette forme apparemment autre.

Et si vous ne réalisez pas que vous rêvez, alors vous allez devoir l'affronter d'une certaine manière. Mais une fois que vous reconnaissez la nature de votre situation dans ce rêve, ce personnage est reconnu comme n'étant que votre propre énergie. Et dans le bouddhisme tibétain, je m'exerce sur cette lignée, ils parleront de ça lorsque vous vous réveillez.

Donc je tente de donner un sentiment de l'incroyable pente glissante que constitue le fait de soutenir l'un ou l'autre point de vue : c'est objectivement réel, ce n'est pas objectivement réel. Non, les deux sont erronés. Il y a une sorte de royaume du bardo dans lequel nous vivons qu'il est réellement important de comprendre afin d'être capable de dialoguer avec ces énergies.

Laura : Cela revient à l'exemple des poltergeist. Ils ne peuvent pas exister sans notre énergie mais pourtant, en un sens, une fois que cette énergie nous a quittés, elle est très réelle extérieurement.

Paul : Oui.

Joe : Je pense parfois à la genèse de tout ceci - et « virus » est un très bon terme ou une bonne analogie à employer je pense. Remontons à Adam et Eve ou aux premiers êtres humains, ou quoi que ce soit, qui ont été créés. Et ils étaient le premier couple de parents à avoir des enfants. S'ils étaient totalement sains psychologiquement, normaux, comme sont censés l'être les humains, et qu'ils avaient élevé des enfants parfaitement normaux, alors aucune sorte de virus wetiko n'aurait pu pénétrer dans l'espèce humaine, au fond.

Mais si vous commencez par ça, si vous êtes capable d'une manière ou d'une autre de l'injecter à un moment donné - je ne parle pas d'Adam et Eve là - mais à un certain moment, si vous pouvez l'injecter dans un couple, disons deux parents en théorie qui pour n'importe quelle raison - peut-être qu'on pourrait parler ici de psychopathie ou d'une sorte de déviance ou d'aberration par rapport à la psychologie humaine normale - alors en soi, cela se propagerait naturellement, si vous voyez ce que je veux dire. Disons qu'on a deux mauvais parents, ou juste un mauvais parent qui ensuite éduque ses enfants pour avoir cette partie répudiée d'eux-mêmes et qui par la suite se mettent à projeter leur obscurité à l'extérieur en causant davantage de dégâts chez leurs enfants et ainsi de suite et ça se répand.

Il me paraît presque que la façon dont ça a pu commencer c'est d'avoir un ou des germes qui pénètrent dans la race humaine à un moment donné et ça se répandrait un peu organiquement. Et ça empirerait au cours du temps.

Paul : Oui, non, c'est totalement vrai. Et c'est une question que je me pose : comment ça a commencé ? Et il y a toutes ces théories sur tous ces extraterrestres et il y a eu une sorte de traumatisme ou je ne sais quoi. Je ne parviens à aucune conclusion mais ce que j'indique, c'est que la nature de notre situation se recréé à chaque instant, en ce moment et en ce moment.

Je suis content que vous ayez soulevé l'idée que dès que cette énergie wetiko entre, en un sens, dans la boîte de Pétri du système familial, que ce soit même dans la psyché d'une seule personne, ou chez l'un des parents ou dans la famille, alors elle tend à se propager. Et elle se propage par l'intermédiaire des angles morts de l'inconscient. Et il est important de le comprendre comme avec cette idée d'avoir un psychopathe. Et le psychopathe ne peut pas faire beaucoup de tort s'il ne s'agit que de lui. Mais en fait, quand le champ ne reconnaît pas sa psychopathologie, il s'organisera de façon à protéger sa maladie, sa malfaisance, et il s'associera au psychopathe.

Un exemple, pensez simplement à la Seconde guerre mondiale avec Hitler. Il y avait les Allemands et beaucoup d'entre eux étaient des gens bien intentionnés qui pensaient qu'Hitler était une figure paternelle qui allait les aider et tout ça. Et parce qu'ils n'ont pas reconnu le mal qui émanait de lui, ils se sont alors associés à lui. Et il n'aurait pas pu autant détruire sans eux, au travers de leur inconscient qui l'a soutenu et suivi. Et c'est vraiment un type d'exemple très simple sur la façon dont le mal... il est vraiment important de le comprendre pas seulement du point de vue de l'individu, mais c'est un phénomène de champ.

Et bien entendu, un individu pourrait tellement être sous l'emprise - parce que j'en parle dans mon livre - sous l'emprise du mal qu'il en devient littéralement l'incarnation ou la personnification. L'aspect positif de cela, c'est qu'en fait ils révèlent cette énergie archétypale de dimension supérieure. Ils montrent à quoi cela ressemble chez un être humain. Et en réalité, c'est de l'information. C'est comme une mine d'or pour nous tous pour réellement comprendre cette pathologie qui existe en chacun de nous. Elle est là. Quelqu'un l'incarne.

Joe : Nous avons une question d'un auditeur qui s'appelle Joel. Il dit : « Paul évoque le fait que le wetiko a à voir avec la dépendance et les obsessions malsaines de toutes sortes. Il serait intéressant d'en entendre plus sur le sujet et surtout sur la façon dont cela pourrait coopter la créativité et l'inventivité. »

Paul : Oui, non, c'est une super question. Parce que le truc à propos du wetiko, je disais que c'est une énergie archétypale, une énergie transpersonnelle. Elle est plus grande que l'égo humain et finalement, elle le possède. Et un autre mot pour ça, c'est l'énergie daïmonique. Et ce mot, daïmonique, est une énergie qui s'empare de nous et ensuite, on devient possédé par elle.

Maintenant, étymologiquement, le mot daïmôn (ou daemon - NdT) signifie « la voix intérieure » ou « l'esprit-guide ». Et c'est lié au « génie », comme dans « Jinny de mes rêves » ou le « génie ». Étymologiquement, cela se rapporte aussi au fait de trouver sa vocation, d'entendre une voix et de trouver ce qu'on doit faire ici.

Donc, l'intérêt étant que lorsqu'on se connecte à cette énergie daïmonique d'une manière consciente, elle devient notre voix intérieure, cet esprit-guide. Mais si on s'en détourne et qu'on ne saisit pas ce qu'elle nous dit ou nous invite à faire, elle se console de manière négative et devient un démon.

Maintenant, encodé dans cette énergie daïmonique, se trouve l'esprit créateur. L'intérêt étant, presque comme les alchimistes, que si vous êtes capable d'accéder à cette énergie transpersonnelle daïmonique archétypale de dimension supérieure - n'importe comment vous l'appelez, wetiko ou autre - et si vous êtes capable de l'exprimer créativement, alors vous ne serez pas aussi enclin aux dépendances, aux schémas répétitifs ou aux comportements autodestructeurs.

Mais ça ressemble beaucoup à un chaman. Quand un chaman est appelé - et gardez à l'esprit que devenir chaman n'est pas quelque chose que n'importe qui de sensé déciderait de faire consciemment. D'une certaine manière, les esprits appellent quelqu'un, et si vous n'acceptez pas l'appel, si vous ne dites pas « d'accord, je vais coopérer avec ce processus plus profond », alors qu'est-ce qui arrive ? Vous tombez malade, et vous pouvez réellement devenir fou et vous pouvez même mourir. Mais tout à coup, une fois que vous adhérez et dites « d'accord, je vais coopérer avec cet appel plus profond » alors subitement, vous trouvez ce pour quoi vous êtes là.

Donc, c'est une idée similaire, que nous sommes appelés pour exprimer notre propre âme et notre propre moi de manière créative. Et si on coopère vraiment avec ça et qu'on s'y engage, ça peut nous guérir. C'est comme ce dicton apocryphe : si vous n'avez pas ce qui est en vous - oh, j'ai oublié comment on dit - « Si vous acquérez ceci en vous, ce que vous avez vous sauvera ; si vous n'avez pas ceci en vous, ce que vous n'avez pas en vous vous tuera. . » C'est cette même idée archétypale.

Joe : Et cette question suivante d'un autre auditeur, elle est un peu liée à une question que je me posais, à savoir : jusqu'où pensez-vous que ça va aller si cela continue de la sorte ?

La question était : « Je m'interroge sur le cycle des catastrophes » - et ici, je pense que cette personne veut parler d'un genre de destruction cyclique de la civilisation au cours de l'histoire - « et ses relations avec l'expérience humaine et le virus wetiko. En gros, comment l'humanité provoque peut-être un nettoyage non nécessaire sur sa tête pour se débarrasser de ce virus ? » C'est la question.

Paul : Oui, très bien. Ce qui se déroule dans le monde, c'est horrible ce qui arrive. Et je pense à la physique quantique. C'est indéterminé. C'est un royaume de potentialité infinie ce qui va arriver. Et dans le virus wetiko, comme je l'ai dit, il y a encodé dedans une superposition d'états du pire poison, du plus grand mal et des toxines et toutes ces choses, et c'est la plus grande bénédiction. Et c'est double en potentialité, selon si on va reconnaître ce qu'il nous montre.

Donc mon espoir, et ce dont je rêve, c'est que de plus en plus de monde commence réellement à s'éveiller à la nature quasi onirique de la réalité, au fait que nous soyons interconnectés, interdépendants, que nous commencions à voir ce virus wetiko, comment il opère dans nos vies, dans nos relations, sur la scène mondiale, que nous commencions réellement, en voyant la nature quasi onirique, en commençant à nous éveiller. Et en commençant à réaliser que bon, on peut se connecter les uns aux autres et ce que j'appelle « conspirer pour co-inspirer », on peut activer notre génie collectif de manière à pouvoir rêver qu'on est conscient. Et c'est un élan évolutionnaire auquel nous sommes tous invités à participer.

Et c'est en gros le propos de mon travail, d'essayer que les gens passent à cela. Parce que nous sommes tous des artistes, nous sommes tous des êtres créateurs. Et en fait, en tant qu'artiste, je crée un événement artistique et je l'intitule... oh, on pourrait l'appeler un éveil, éveil mondial serait le nom de cet événement artistique.

Et on peut tous participer. Il n'y a pas de frais à payer. Tout le monde en retire les pleins bénéfices. L'intérêt étant de se rassembler et de se rêver éveillés. Et c'est totalement du domaine du possible. Et si quelqu'un me dit : « Oh, tu n'es qu'un rêveur, tu n'es pas en contact avec la réalité », je ne serais pas d'accord, « Non, en fait c'est toute la question de ce qui se joue ».

Niall : Oui, cela soulève beaucoup de questions. De celles auxquelles on a tenté de répondre de nombreuses fois. A savoir que, les choses étant ce qu'elles sont, certains se réveillent et en éprouvent de la joie et c'est bien, mais pour la majeure partie, cela rend les gens vraiment déprimés, effrayés et apeurés, du moins au départ.

Et ils arrivent avec la question : « bon, à quoi ça sert ? » Ou plutôt, ils n'en arrivent pas vraiment là, mais on essaye un peu de leur indiquer que peut-être il y a un rôle, un but à cela. Maintenant, beaucoup de gens ici-bas espèrent que les choses changeront pour le mieux. OK, ils voient que le monde va mal. Alors qu'ont-ils en tête ? La révolution : « le monde extérieur s'est manifesté de la mauvaise façon, je veux changer cette manifestation ». Qu'avez-vous à répondre à cela ? C'est quelque chose qu'on a un peu...

Paul : Oui.

Niall : C'est sûr qu'on le décourage chez les autres parce que descendre dans la rue, se révolter, ils l'ont en tête mais...

Paul : Oui, j'ai quelque chose à dire parce que j'en parle, qu'il est vraiment important de devenir ce qu'on appelle un activiste politique spirituellement informé.

Niall : OK.

Paul : Celui qui devient un activiste politique juste par lui-même. Tant d'activistes politiques, qui ont les meilleures intentions, ne font que réagir selon leur propre peur, leur propre haine ou leur propre colère et sans le vouloir, ils alimentent parfaitement le virus wetiko en réagissant ainsi. Mais ensuite, je connais beaucoup de personnes spirituelles qui sont d'avis que s'ils s'assoient simplement dans leur chambre à méditer, dire des mantras et ressentir la paix et la joie, alors le monde entier reflétera cela.

Et d'une façon c'est vrai, mais pas d'une autre. Et en quoi ce n'est pas vrai, c'est que nous sommes au stade de notre évolution où nos processus internes se manifestent en tant que monde externe, c'est-à-dire que la façon de travailler sur nos processus internes, c'est d'être pleinement engagés dans le monde externe. Donc, ce dont je parle, c'est d'hybrider l'activiste politique et le praticien spirituel. C'est pour ça que je parle d'activiste politique spirituellement informé. En soi, l'un ou l'autre est incomplet.

Joe : Super, j'aime ça - APSI, APSI.

Laura : Développez un petit peu. J'aime ça.

Joe : Quoi ?

Jason : Oui, je suis d'accord. Je suis fondamentalement d'accord.

Laura : Oui. Donc pouvez-vous nous donner des exemples sur la façon dont un activiste spirituellement informé...

Joe : Un activiste politique...

Laura : Comment un activiste politique...

Paul : Oui, oui, oui, bien sûr ! Bien. Donc, autrement dit, quelqu'un de cet acabit comprendrait qu'il doit s'engager dans le corps politique plus vaste mais s'il le fait en réagissant à ses propres peurs, haines et colères ou du genre « combattre le mal », eh bien, le mal s'en nourrit. Et alors vous êtes un agent involontaire du wetiko.

Donc l'idée, c'est que vous devez avoir cette conscience spirituelle et voir la nature quasi onirique plus profonde car toutes les traditions spirituelles indiquent que « ceci est un rêve ». Et lorsque vous possédez cette conscience étendue et voyez la nature quasi onirique des choses, que vous reconnaissez l'interdépendance et l'interconnexion et que vous puisez là-dedans, au cœur de votre compassion, tout à coup, vous ne réagirez plus de manière habituelle selon vos peurs et vous ne combattrez plus l'obscurité, deux choses dont l'obscurité dépend. En réalité, vous voyez la manifestation archétypale plus profonde se jouer dans le monde. Et en un sens, vous pouvez découvrir que oui, vous pouvez avoir des manières d'intervenir dans le rêve qui aident réellement.

Parce ce que c'est en réalité, ce qu'on doit affronter, c'est un envoûtement. La vraie guerre se passe dans notre inconscient. Et tant qu'on se bat avec des fusils, des chars et des bombes dans le monde externe, on fait partie du problème. Et le truc, c'est que quand vous vous réveillez suffisamment de ce rêve éveillé collectif que nous faisons tous, et que vous voyez qu'avec vos semblables vous êtes en transe, pensant que c'est réel et séparé de vous d'une manière qui ne l'est pas, ce qui reflète comment nous ne sommes pas en contact avec qui nous sommes, alors en tant qu'activiste politique spirituellement informé, le problème change subitement du tout au tout. Vous réalisez et vous posez la question de savoir comment exister dans le monde de manière à aider les gens à se sortir de cet envoûtement et de leur être ensorcelé. Car le truc chez le wetiko c'est qu'il peut nous enlever notre pouvoir, mais il nous dupe pour que nous l'abandonnions nous-mêmes. OK ?

Donc, ce que je souligne dans le livre, c'est que c'est la dimension dans laquelle on peut réellement intervenir dans le rêve. C'est comme ça que je l'appelle, « intervenir dans le rêve », où là en fait, on peut changer les choses, on peut changer le monde. C'est une chose très subtile mais super profonde. Oui. Donc, en tout cas, voilà un petit peu.

Jason : Bien. Il y a là une vérité fondamentale car de la façon dont les choses ont été maintenant organisées, il semble que les « pouvoirs en place » tentent un peu de pousser les gens à se battre selon leurs conditions, d'essayer de se battre avec des chars, des bombes et des cocktails Molotov. Et ils semblent avoir une assez bonne réponse face à cela. Ils sont prêts, ils veulent que les gens démarrent une révolution parce qu'ils ont la solution.

Laura : Des flingues plus gros.

Paul : Oui.

Jason : Ils ont des plus gros flingues et ils le savent. Ils veulent que vous meniez la lutte selon leurs conditions.

Joe : Ouaip.

Jason : Ils essayent de contrôler la situation, de la gérer, de s'assurer que vous pensez qu'il n'y a que deux options : « se coucher et accepter » ou « prendre un flingue et tirer sur eux ».

Paul : Exact.

Jason : Et ils gèrent ces deux situations. Tant qu'ils contrôlent la controverse, qu'ils contrôlent la perception du problème...

Joe : Le débat, oui...

Jason : ... ils vous attirent vers une, deux ou trois solutions auxquelles ils savent pouvoir résister.

Joe : C'est comme ce qu'a dit John Lennon : « Quand ils vous mettent en colère ou vous rendent violent, ils savent alors comment vous gérer. Et c'est ce qu'ils veulent que vous fassiez. »

Jason : Et Martin Luther King était vraiment fort sur ce point. Tout son propos sur la non-violence, que ça n'allait pas marcher. Même si vous gagnez, ça ne marchera pas. Si vous gagnez, en fait c'est pire, comme il l'a dit, car vous devez vous rappeler que si vous gagnez...

Laura : Par la violence.

Jason : ... vous aurez à vivre avec ces gens. Et vous allez devoir maintenir votre domination sur eux car vous les avez assujettis.

Joe : Pour gagner, oui.

Jason : Et maintenant, vous allez devoir vivre avec ça. Et ils auront hâte de vous faire ce que vous leur avez fait. Ce n'est pas la solution.

Paul : Exact. Ce que vous dites est tellement important et en plein dans le mille. Et je voudrais juste souligner, l'idée que je lancerais, c'est que ce qu'on décrit à propos de la structure de pouvoir prédominante et les « pouvoirs en place » et tout cela, ce qui se joue dans cette sphère est le reflet de ce qui se passe en réalité au cœur de l'inconscient collectif de notre espèce, ce qui revient à dire au plus profond de chacun de nous. Et lorsque vous reconnaissez cela, alors vous commencez à reconnaître que ce qui se joue à l'extérieur reflète symboliquement votre situation interne, genre : « Attendez une minute, je regarde dans le miroir. C'est comme un rêve. »

Vous voyez, c'est quand vous commencez à reconnaître la nature quasi onirique. Et quand je fais référence à la nature quasi onirique... Quand vous rêvez la nuit et que vous changez de perspective, que se passe-t-il ? Instantanément, le rêve change de forme pour refléter ce changement de point de vue. Parce que, c'est quoi un rêve sinon votre propre esprit projeté à l'extérieur de vous-mêmes ? Donc, tout à coup, vous commencez à réaliser que vous avez cet incroyable pouvoir intrinsèque de créer votre expérience.

En un sens, c'est ce que ne veulent pas les « pouvoirs en place ». Ils ne veulent pas que nous puissions dans notre pouvoir infini de cocréation de la réalité à chaque instant, à la fois en tant qu'individus et surtout sur le plan collectif. C'est leur pire cauchemar.

Laura : Oui.

Joe : Oui. Paul, nous avons un appel. Je vais poursuivre et le prendre maintenant.

Paul : Bien sûr.

Joe : Salut, quel est votre nom et d'où appelez-vous ?

Shane : Salut tout le monde, moi c'est Shane, j'appelle de New York.

Joe : Bonjour Shane et bienvenue. Vous avez une question ou un commentaire pour Paul ?

Shane : Oui, pour Paul et pour toute l'équipe. C'est une discussion fascinante. Il semble que ça se rapproche beaucoup des concepts qu'a formulé Andrew Lobaczewski dans la Ponérologie politique et comment les masses peuvent devenir contaminées par ces idéologies pathologiques. Et comment ces psychopathes ne possèdent pas tellement de capacité créative. Mais nous les êtres humains avons cette partie créative. Mais quand on accepte leurs tergiversations, et simplement leur pathologie, cela agit comme une sorte d'infection en nous et dans notre aptitude créatrice ce qui provoque toutes les distorsions que l'on voit et la destruction. Ils sont plutôt inutiles eux-mêmes. Mais lorsqu'on adopte en quelque sorte leurs pensées, cela nous propulse vraiment dans le chaos.

Oui, donc j'étais simplement un peu curieux de savoir si Paul connaît la Ponérologie et ce qu'il en pense.

Paul : Oui, non, je connais bien ce livre. C'est un de mes livres préférés. J'adore ce livre. Donc, je pense que tout le monde devrait le lire. J'ai étudié ce livre vraiment en profondeur quand j'ai écris mon livre. Oui, donc je pense que La Ponérologie politique est un ouvrage vraiment vraiment important.

Joe : OK, OK, c'est tout Shane ?

Shane : Oui, oui, merci.

Paul : Merci Shane, vraiment.

Joe : Merci Shane.

Shane : Au revoir.

Joe : Je vais passer directement à un autre appel. Salut, quel est votre nom et d'où appelez-vous ? Bonjour ?

Jason : C'est peut-être un auditeur ?

Joe : Non.

Joshua : Joshua de Boulder dans le Colorado.

Joe : Joshua.

Joshua : Oui. Hé, comment ça va ?

Joe : Hé, comment allez-vous ?

Niall : Bienvenue.

Joshua : Hé, merci !

Niall : Allez-y. Avez-vous un commentaire ou une question ?

Joshua : Oui. On dirait que Paul a fait un tas de recherches. Et je me demandais si vous aviez jamais pensé aux implications psychologiques de la compassion et à la mécanique derrière ça. Comment éprouver de la compassion pour les autres, comment ça peut configurer notre psychologie de manière à ce que peut-être le wetiko ne puisse pas avoir prise ? Avez-vous pensé à ça ?

Paul : Oui, non. J'en parle et c'est merveilleusement dit. Que dès qu'on cultive la compassion - je pratique le bouddhisme donc c'est mon truc - dès qu'on cultive la compassion, le wetiko ne peut plus avoir de prise sur notre psyché. Et c'est une façon magnifique de le dire. C'est presque comme quand le sol est impur, c'est là que le wetiko peut prendre racine et commencer à s'épanouir. Vous voyez, la compassion est une expression. Lorsque vous rêvez... donc je vais revenir un peu en arrière. Dans le bouddhisme tibétain, ils disent que l'éveil participe de deux facteurs. Et ces deux facteurs sont la vacuité et la compassion.

Et la vacuité c'est reconnaître que quel que soit le monde dans lequel vous vivez, vos expériences, il n'a pas d'existence intrinsèque, indépendante, objective. Et une façon de le comprendre, c'est d'imaginer être dans un rêve, un rêve nocturne, et vous réalisez que vous rêvez. Tout à coup, ce monde dans lequel vous vous trouvez dans le rêve, celui que pensiez réel l'instant d'avant, lorsque vous réalisez que vous rêvez, vous reconnaissez que c'est votre propre énergie, qu'il n'a pas d'existence indépendante. C'est l'aspect de la vacuité.

Mais ils disent que lorsque vous reconnaissez la vacuité, l'expression de cette réalisation c'est la compassion. Que les deux vont toujours ensemble s'il s'agit d'un véritable éveil. Donc les gens qui me demandent : « comment puis-je cultiver davantage ? Je veux m'éveiller davantage dans le rêve », eh bien l'une des principales réponses est de cultiver la compassion car cela crée le terreau sans rien qui ressemble au wetiko, il ne peut pas du tout prendre racine.

Joshua : Exact. J'y ai toujours pensé un peu comme ça. Donc, oui, on dirait que vous avez compris. Allo ? Vous m'entendez ?

Joe : Oui.

Joshua : Très bien, super. Et merci.

Joe : Avez-vous une autre question ou un autre commentaire ?

Joshua : Non, c'est tout. Merci, super émission !

Joe : OK.

Niall : Très bien. Merci Joshua.

Paul : Génial. Merci, j'apprécie la question Joshua, merci.

Joshua : Très bien. La classe.

Joe : Les appels et les commentaires s'enchaînent ici. Je pourrais tout aussi bien passer au suivant.

Niall : Oui.

Joe : Finissons-en. Salut, comment vous appelez-vous et d'où appelez-vous ?

Bernard : Salut c'est Bernard, j'appelle de Los Angeles.

Joe : Salut Bernard, bienvenue à l'antenne.

Niall : Bonjour !

Bernard : Hé, merci les gars. J'ai une question pour Paul. Par rapport à ce que vous avez abordé avant, que le virus wetiko existe dans une réalité objective et pas dans une réalité objective en même temps, ou ni l'un ni l'autre et ce paradoxe. J'avais une question à propos de ce que vous avez aussi abordé dans votre livre sur les phénomènes ovni/ET.

Et vous y écrivez, je vous cite : « Terence McKenna a émis l'hypothèse que les phénomènes ET/ovni pourraient en réalité exprimer le fait psychique que nous sommes devenus tellement séparés de nos véritables Mois que l'on ne peut commencer à en faire l'expérience que dans la forme projetée d'un autre alien. Les semblants d'apparitions d'ET/ovni dans le monde extérieur ne sont que le reflet incarné de ce processus psychique interne, comme si l'on imaginait qu'un processus archétypal au sein de la psyché humaine se matérialisait dans notre univers afin de nous montrer quelque chose de nous-mêmes. »

Donc voici ma question. Je vois parfaitement qu'une grande partie de cela est notre ombre projetée à l'extérieur, collectivement et individuellement, mais n'y a-t-il pas aussi la possibilité que tout ne fasse pas partie de notre ombre projetée ? Et lorsqu'on observe plus en détails les phénomènes ET/ovni, qu'il puisse y avoir vraiment une réalité objective d'êtres qui nous contrôlent et se nourrissent littéralement de nous, de même qu'on se sert du règne animal et végétal comme ressource et comme nourriture ? Bref, à nouveau, que tout - ce qui arrive collectivement - ne soit pas particulièrement lié à une projection de l'ombre ?

Paul : Bien. Oui, oui, oui. Non, j'apprécie, c'est une grande question. Et la réponse n'est pas facile parce que ce dont je parle, c'est que... Donc, dans le bouddhisme, ils disent qu'il y a le niveau relatif et le niveau absolu. Et on doit honorer les deux, ils s'interpénètrent.

Donc, ce que j'indique au bout du compte, c'est qui nous sommes. Donc, quand on n'est pas en contact avec une partie de nous-mêmes, on va la rêver, sous une forme négative ou positive, à l'extérieur, dans le monde. Et d'après la dimension de la réalité relative, oui, ces êtres sont clairement autres, ils sont étrangers, ils sont autonomes, ils ne sont pas nous. On doit les comprendre sur ce mode.

Et ce dont je parle en fin de compte, selon le point de vue ultime, absolu, il n'y a pas d'autre. Tout est nous. Et lorsque vous voyez que tout à coup, le un a une relation avec l'univers, cela change radicalement parce que subitement, il n'y a pas d'altérité, il n'y a pas de moi et autrui. Tout n'est que moi.

Donc, ça c'est pour parler du point de vue absolu, ultime. Et du point de vue relatif, il y a ces autres étrangers qui sont autonomes et clairement, vous êtes là-bas et je suis ici et nous sommes séparés et autres. Et ce dont je parle, c'est d'adopter les deux points de vue simultanément. Parce que si vous vous rappelez, j'ai dit que le relatif et l'absolu s'interpénètrent, on doit honorer les deux.

Laura : Mais je pense que si vous essayez d'activer le point de vue absolu sans le contexte approprié, ça pourrait être contre-productif.

Paul : Exact. Laura vient de lire dans mes pensées.

Laura : Oui.

Paul : Vous devez être médium parce que j'étais sur le point de dire que je vois ça avec un tas de gens spirituels bien intentionnés. Ils entendent parler du point de vue absolu et ils supposent que ce point de vue est habituel, « Oh, tout est un. Tout est parfait ». Et pendant ce temps, ici il y a cet incroyable affront du mal et cette destruction qui se manifestent dans le monde, et ils disent simplement : « Oh, tout est parfait. Tout est un ». Et ils s'ancrent dans le point de vue absolu mais ils marginalisent le relatif. C'est le grand danger.

Jason : Exact. C'est là le danger lorsque vous parlez des choses avec cette sorte de discours très métaphysique d'archétypes et d'emblèmes, ce qui est très vrai. Mais il est très facile pour les gens de penser que c'est la seule manière de voir les choses.

Laura : Et ils s'accrochent à ça.

Paul : Oui, complètement, oui.

Jason : En un sens, c'est un petit peu plus réconfortant. C'est très réconfortant de penser « Tout est un, nous sommes tous une partie de dieu ».

Laura : On peut même dire que c'est à la base de la dissociation d'avec son soi plus obscur.

Jason : Exact.

Laura : Parce qu'on s'accroche à ça alors que ça n'est pas entièrement approprié dans le contexte ou dans le royaume dans lequel on est. Parce que si vous sautez d'une fenêtre du dixième étage, cela va agir sur vous.

Jason : Et la gravité fait partie de vous !

Laura : Oui.

Jason : Mais vous allez quand même vous écraser par terre. [Rires] « Tout est un », mais oui vous allez quand même vous écrasez et assez rapidement vous ferez un avec les vers. [Rires]

Paul : Exact. Je voudrais juste aussi vous dire, vous voyez, ce que vous indiquez là, c'est pourquoi un tas de traditions spirituelles ayant cette sagesse ne la transmettront qu'aux gens qui ont subi des initiations. Parce qu'ils comprennent que s'ils donnent ces enseignements incroyables que « tout est un rêve et nous sommes tous un » à des gens qui ne le comprennent pas, ils le pervertiront d'une manière qui ne sera pas utile.

Et encore autre chose. Le virus wetiko peut usurper n'importe laquelle de ces vérités qui imprègnent réellement cette sagesse et les pervertir à ses propres fins dégoûtantes. Donc, c'est une autre propriété du wetiko qu'il est important de comprendre.

Laura : Oui, c'est comme cette petite histoire dans l'Évangile de Râmakrishna à propos du cornac et des éléphants. Le maître enseignait à ses élèves « nous sommes tous un, nous sommes tous un. Dieu est dans tout, Dieu est dans tout ». Puis, ils partent marcher dans la jungle et le cornac, le dresseur d'éléphant, arrive en courant de la forêt et crie : « Éléphant sauvage ! Éléphant sauvage ! Sauvez-vous ! Il est devenu fou ! »

Donc, ils s'enfuient tous sauf un élève du maître qui reste là et l'éléphant arrive et le piétine. Et après que l'éléphant soit parti, le maître vient et demande : « Pourquoi ne t'es-tu pas sauvé ? » Et il répond : « Eh bien maître, vous m'avez dit que dieu était dans tout et que nous sommes tous un. Que tout est une illusion. » Le maître répond : « Oui, eh bien le dieu dans le cornac t'avait dit de te sauver. » [Rires]

Paul : Exact, totalement. Oui, c'est un très bon exemple.

Joe : Bernard, vous êtes toujours là ?

Bernard : Oui.

Niall : Avez-vous une autre question ?

Bernard : Non, c'est tout ce que j'ai. Merci beaucoup Paul. Je suis totalement d'accord et c'était ce que je voulais faire remarquer à propos de ces soi-disant vérités supérieures absolues, qui sont évidemment vraies, et de ce niveau supérieur, « tout vient de un, nous sommes tous un ». Mais beaucoup de gens ont tendance à s'en servir comme excuse pour affronter notre niveau, avec ses limitations et tout. Et le danger qu'il y a à appliquer cette vérité supérieure d'une manière très superficielle, quasiment déformée. C'est aussi lié à un contournement spirituel.

Paul : Oui, totalement. Bernard, j'apprécie vraiment votre point de vue. Merci !

Bernard : Ouaip, super. Merci les gars !

Joe : Très bien Bernard. Merci d'avoir appelé.

Laura : Merci.

Bernard : Au revoir.

Jason : Pourtant, il semble que beaucoup de gens y croient, ils veulent un peu le beurre et l'argent du beurre en un sens car ils s'en servent comme excuse pour ne rien faire mais en même temps, ils veulent conserver leur individualité. Ils veulent une existence du style « salut, je m'appelle John, et je crois que tout est un ». Mais ils doivent accepter à un certain moment qu'il y a aussi cette réalité « relative », qu'il y a différentes façons de voir les choses et différents types d'existence.

En gros, ils veulent le beurre et l'argent du beurre. Ils veulent le réconfort du « tout est un et tout est dieu » et en même temps, ils veulent quand même être eux-mêmes et manger un Mars. Donc, c'est ce que j'aime qualifier de « faux mystique », la personne qui ne joint jamais le geste à la parole et ne le reconnaît pas.

Paul : Exact, exact. Et si je peux ajouter juste une chose, une pensée qui continue à me passer par la tête alors autant la partager car j'ai observé cela chez beaucoup de personnes réellement bien intentionnées impliquées dans des pratiques spirituelles. Et je crois que tout à l'heure, j'en ai parlé très rapidement, mais je voudrais développer un petit peu. Ils diront : « Non, je ne veux absolument pas entendre parler du mal ou lire des livres sur le mal ou y penser ou y accorder de l'attention car en faisant cela, je nourris le mal. »

Et j'essaye de leur indiquer qu'on ne veut pas devenir trop fascinés par le mal parce que là ça le nourrit. Mais si on refuse de voir, comme une autruche et qu'on ferme les yeux, alors c'est la chose même qui nourrit le mal. Mais il y a cette autre option où on peut vraiment le voir. On ne ferme pas les yeux dessus. Et étant un être souverain, on peut choisir où placer notre attention.

Donc, dès qu'on voit comment le mal fonctionne, dès qu'on voit comment le wetiko opère au travers de notre inconscient, on peut alors choisir de dire : « OK, je te vois, maintenant je veux investir mon énergie psychique dans la création du monde dans lequel je veux vivre. » C'est différent. Et c'est malheureux de voir ces gens spirituels qui en étant dans l'évitement, évitent d'être en relation avec une partie d'eux-mêmes, sans le vouloir alimentent la chose même qui les effraye.

Jason : Bien entendu, il y a l'autre aspect de la personne qui dit ce genre de choses mais qui en réalité est un peu taquine ou ne dit pas la vérité. Parce que si tout est un, c'est valable pour le mal. Le mal existe dans le monde et nier qu'il existe, tenter de s'en cacher, c'est vraiment un peu déloyal de dire ce genre de choses.

Paul : Oui.

Laura : Ce qui nous ramène...

Jason : C'est une étude importante.

Laura : Oui, cela nous ramène à la reconnaissance envers ce qui existe et à la gratitude envers le fait que ça existe car cela nous apprend et, comme Paul l'a dit plus tôt, quand il y a ce grand mal, cela signifie qu'il y a un élément de contraste. C'est la lumière qui fait que ce mal projette une ombre aussi grande. Donc, cela va en quelque sorte ensemble, je pense.

Jason : Si vous ne faites pas partie de cette lumière qui fait que ce mal est défini... l'acte de définition et l'étude c'est en fait cette lumière qui se projette pour le montrer tel qu'il est. Si vous n'en faites pas partie, alors peut-être que vous pourriez être une partie de l'ombre. Peut-être. Je n'affirme rien.

Laura : Oui. Mais ça revient à ce que disait Paul sur les gens qui rejettent l'ombre en eux et « tout est en dehors ». Oui.

Paul : Exact, exact, exact. Et que vous parliez au plan individuel - ils l'extériorisent dans leur propre vie ou avec leur conjoint - ou de nous en tant qu'espèce qui le manifestons dans le monde, cela me ramène à la profondeur du moment où cette frontière s'effondre entre l'intérieur et l'extérieur et où vous commencez à réaliser que ce qui se joue dans notre psyché, au cœur du subconscient profond de chacun de nous, devient en fait révélé par ce qui se déroule dans le monde. En fait, c'est une réaction, la même chose sous forme symbolique.

C'est à l'image de ce qui se produit en nous. Quand vous voyez cela, vous réalisez que cette psyché ne se trouve pas juste à l'intérieur de votre crâne mais qu'en fait vous vous trouvez à l'intérieur de la psyché. Et c'est comme un rêve. Parce que pensez au rêve, quand vous rêvez, il peut sembler parfaitement réel, convaincant, autre, indépendant et objectif.

Et ensuite, pour quelque raison, vous devenez lucide et réalisez que tout ce dont vous faites l'expérience ici, ce n'est que votre propre énergie, un reflet de votre propre esprit.

Et c'est de ça dont je parle. Du moment où n'importe qui d'entre nous devient lucide. Vous voyez, si je rêve et que je deviens lucide, c'est une chose. Mais si tout à coup je rencontre quelqu'un d'autre dans le rêve, un autre personnage onirique, un aspect de moi, et qu'il se réveille aussi. Et ensuite si on est dix, ou une centaine, ou un millier, qu'on se rassemble et réfléchit, que réalisons-nous ?

Ce qu'on réalise, c'est que cet univers dans lequel on se trouve, on le rêve en fait à chaque seconde. C'est le reflet de ce que j'appelle notre pouvoir de rêve sacré. Quand suffisamment d'entre nous se connectent ainsi, on découvre qu'on peut changer le rêve ! Qu'il n'y a rien d'objectif, d'indépendant en dehors de nous. C'est juste notre propre pouvoir de rêve. Et c'est l'opportunité d'évolution qui nous est offerte. Et c'est cela qui nous sauvera. Si on ne réalise pas que...

Laura : Eh bien...

Paul : OK, allez-y.

Laura : J'allais dire, il y a quelque chose comme sept milliards et quelques de gens sur la planète. Et je dirais qu'un nombre infiniment petit possède ce type de conscience. Et je dirais que le rêve pour ceux qui ne choisissent pas, ou ne peuvent pas se réveiller, pourrait ne pas bien finir. J'ai sorti des vidéos où je parle des réalités qui se séparent. Et je pense que si un groupe concentré d'individus peut commencer à voir ça, qu'en un sens ils peuvent pénétrer dans une autre réalité, un genre d'« univers multiples » à la Wheeler.

Mais après, il y aura un très grand nombre d'autres personnes qui continueront sur la même trajectoire vers une possible extinction car l'extinction de multitudes de gens se produit apparemment assez régulièrement sur notre planète.

Paul : Exact. J'entends bien, Laura. Oui, on est sept milliards. Et même la Bible parle de quelque chose comme 144 000 je crois, c'est un nombre symbolique. La façon dont je le comprends c'est que oui, ce ne sera pas à un moment donné, du moins au départ, les sept milliards d'un coup. Mais même s'il y a une masse critique significative, que vous pensiez au phénomène du centième singe ou à une autre image magnifique que j'adore de ce verre d'eau et où vous prenez des cristaux de sucre et vous dissolvez, un à un, les grains de sucre dans l'eau Et ils se dissolvent et se dissolvent jusqu'à atteindre un seuil de saturation et vous ajoutez un grain de sucre de plus et subitement, ce cristal apparaîtra dans l'eau spontanément.

Chacun de nous, si on s'aperçoit de la nature quasi onirique ou qu'on le réalise, qu'on reconnaît qui nous sommes, qu'on voit le wetiko ou qu'on admet notre ombre, on pourrait être ce grain de sucre dans l'inconscient collectif qui précipite tout un éveil mondial, parce qu'on est pas séparés. C'est un champ non local que nous partageons tous.

Laura : Eh bien espérons. On continue à travailler et travailler et je dois dire assez franchement que tout paraît bien sombre en ce moment.

Paul : Exact. Mais je souligne aussi dans un chapitre de mon livre que l'une des stratégies du wetiko est de devenir excessivement pessimiste. De la même manière qu'une autre stratégie est de devenir excessivement optimiste et de penser que dieu va nous sauver. C'est être totalement ensorcelé par le wetiko. Mais si on s'identifie au pessimisme et qu'on devient vraiment persuadé de sa vérité, alors en fait on va invoquer cette réalité pour confirmer notre point de vue. Alors soyez vraiment prudents face à tout ça.

Laura : Eh bien, je ne pense pas que c'est ce que je fais car, comme je l'ai dit, on continue à travailler parce que c'est ce qu'il faut faire. C'est la bonne chose à faire.

Joe : Eh bien, cela touche un point que je voulais un peu évoquer à propos des APSI, les activistes politiques spirituellement informés.

Paul : Activiste politique. Je n'y avais même pas pensé. C'est super.

Joe : Donc, la façon dont vous parlez de la situation en termes de « nous rêvons la réalité » etc, je vois bien comment beaucoup de gens qui ont sorti ça de son contexte prendront plus ou moins la voie du New Age qui dit en gros : « Je crée ma propre réalité. Et si je ne regarde rien de mal, je peux simplement créer un monde magnifique, merveilleux. En fait, je ne devrais rien regarder de ce qui va mal dans le monde et tout ignorer. » Mais évidemment, ce n'est pas ce qu'on ne voit pas.

Mais en même temps, vous avez dit plus tôt qu'on devait lutter contre le mal dans ce monde et contre cette situation de type virus wetiko mais qu'on ne peut permettre à notre obscurité intérieure ou aux parties reniées de nous-mêmes de nourrir cette lutte. Parce qu'alors, comme le disait Jason, on finit en gros par prendre part aux tactiques des scélérats.

Donc, la frontière est très mince. Et on dirait presque qu'on doive faire quelque chose. On doit se lever pour les véritables valeurs humaines et la vérité.

Laura : La vérité.

Niall : La vérité.

Joe : Et on doit se mettre en colère. Clairement, le truc qui se passe, le mal que les gens voient dans le monde, quand ils l'affrontent, ça les met en colère. Mais ça ne devrait pas être une colère nourrie par cette obscurité en nous, cela devrait être une colère peut-être plus juste. Mais en même temps, il faut garder à l'esprit l'idée que c'est presque comme si on ne peut pas s'y identifier.

Niall : Non.

Joe : On doit garder à l'esprit que c'est presque comme un rêve et au bout du compte une illusion.

Laura : Oui.

Joe : Mais on doit toujours faire comme si c'était réel. Agir comme si c'était réel mais comprendre en arrière-plan que c'est une illusion. Et ne jamais s'adonner à la violence ou aux actions antihumaines. C'est le chemin que vous avez pris Paul ?

Paul : Oui, non, ça a l'air vraiment bien, au sens où, comme avec la colère par exemple... Comme je l'ai dit, je pratique le bouddhisme et ils diront que si vous vous mettez en colère, tout votre mérite sera anéanti en un instant. Et ce dont ils parlent, c'est d'être possédé par la colère, de l'agir inconsciemment.

Joe : Exact.

Paul : Mais ils ont aussi ces déités, des déités courroucées qui sont des formes d'illumination et dont l'essence est la compassion. Et ils essayent d'exprimer symboliquement que, oui, il est parfaitement mesuré d'exprimer sa colère avec conscience où là il ne s'agit pas d'être possédé par quelque chose et de réagir par peur ou juste réagir en général. Mais c'est en fait une expression de votre compassion éclairée. C'est très très différent.

Joe : Oui.

Paul : Et si je pouvais revenir sur une chose, parce que tout à l'heure quelqu'un a posé une question à propos des dépendances et autres. Et je voulais simplement dire, voyez-vous, ce que je souligne dans le livre avec le wetiko, c'est qu'il est très relié aux dépendances et aussi au traumatisme. Notre espèce est une espèce traumatisée. Nous souffrons tous du syndrome de stress post-traumatique. Et je pense que c'est vraiment important à comprendre. Et ce qui est intéressant dans le traumatisme, la première chose c'est que c'est une réponse saine à une situation insensée.

Mais ce qui arrive dans le traumatisme, c'est que quelque chose submergera votre sentiment de soi, qui ne peut pas être intégré de manière normale. Et donc, ce que vous faites, la façon dont vous y réagissez, c'est qu'en tentant de guérir le traumatisme que vous venez de subir, vous créez en fait la chose précise que vous tentez de guérir dans une boucle de rétroaction négative. Et c'est la compulsion de répéter le traumatisme. Donc, vous recréez votre traumatisme à chaque instant. Et en un sens, c'est bien le wetiko. Et c'est lié de près au fait de se comporter selon un schéma addictif.

Mais voilà le hic, encodé dans cette mise en acte de notre dépendance ou de notre traumatisme : on essaie potentiellement de décharger quelque chose ou d'achever un processus incomplet. Mais si on ne le réalise pas, alors on va répéter à l'infini la boucle de rétroaction négative de la dépendance d'une façon qui fondamentalement nous tue.

Donc, c'est la même idée qu'une superposition d'état, en ce que mettre en acte notre inconscient, que ce soit dans la dépendance ou le traumatisme, c'est comme cette maladie incroyable, cette pathologie, mais encodé en elle, il y a le moyen même de se sortir de cet envoûtement en le mettant en acte. Il faut passer à l'acter pour le débloquer. Donc, je pense que c'est une très bonne manière de comprendre ce que je tente de dire à propos du wetiko. Que, encodé dans le mal, se trouve aussi ce potentiel. C'est précisément la manière de nous aider à nous éveiller.

Joe : Oui, absolument. On vient de recevoir une autre question. C'est une question un peu générale je suppose : « Selon Paul, quelle est la chose la plus importante que peut faire une personne qui devient consciente du wetiko en elle et chez les autres ? »

Paul : Ouah, c'est...

Joe : Y a-t-il une chose ? Ou plusieurs choses ?

Paul : OK, OK. Merci pour cette question simple.

Joe : Oui. [Rires]

Paul : Ce qui m'est venu à l'esprit dès que vous avez posé la question, alors je vais le partager, c'est de s'exprimer de manière créative. Parce qu'on est tous des rêveurs, on est tous des artistes. Et comme je le disais, le wetiko c'est cette énergie daïmonique et encodé dans le daïmôn, notre voix intérieure, notre esprit-guide, il y a l'esprit créateur. Et si on n'exprime pas cette créativité consciemment, de manière constructive, elle devient autodestructrice ou alterdestructrice.

Donc, l'essentiel étant, si vous voyez vraiment ce que j'évoque, alors à votre propre manière... moi, j'ai écrit un livre sur le sujet. Non pas que vous devriez écrire un livre à ce propos, vous pouvez si le voulez. Mais à votre propre façon, on a tous des talents et on est tous appelés à une vocation particulière pour s'exprimer créativement d'une manière qui aidera réellement les autres. Car ce qu'on découvre, s'il s'agit d'un rêve et que nous sommes tous des personnages dans les rêves des uns et des autres, qu'on est tous interdépendants et interconnectés, si je vous aide, alors en fait je m'aide moi-même ! Donc, c'est un tout nouveau paradigme de trancher cette dichotomie soi-autrui. Et l'essentiel étant que si on peut s'exprimer créativement d'une manière qui en réalité aide les autres, alors on crée une situation où tout le monde y gagne.

Et je dirais que cela approfondit aussi notre lucidité et notre compréhension.

Laura : Je suis contente que vous disiez cela car c'est ce que je dis tout le temps aux gens, parce qu'on a affaire... on travaille pas mal avec le public. On a notre forum et on essaye constamment d'aider les gens à surmonter ce que vous venez d'évoquer, ce syndrome de stress post-traumatique social, ou sociétal ou mondial. Et je continue à le répéter aux gens. Ils vont me raconter ou nous raconter ou nous faire part sur le forum d'histoires de leur passé, de leur vie. Certaines sont des histoires absolument horribles. Certains ont traversé des choses les plus atroces et il leur est arrivé des choses horribles.

Et notre forum est international. Donc, bien entendu, on a des gens qui sont victimes en Serbie, au Kosovo, de la désintégration des Balkans. On a actuellement des membres de notre forum qui sont là-bas, en Ukraine, dans les villes où il y a un début de guerre civile. Beaucoup de choses comme ça. Et ce que je répète aux gens, c'est que si vous souffrez et ne voyez pas le sens de tout ça, parce que beaucoup sont tellement abattus qu'ils ne voient aucun sens nulle part.

Et je leur dis, pourquoi ne pas tenir un blog ? Créez un blog. Écrivez l'histoire de votre vie. Il n'est pas nécessaire qu'il y ait votre nom, ça peut être anonyme. Vous pouvez raconter votre vie et partager ce qui vous est arrivé. Et si écrire c'est pas votre truc, peignez, dessinez, mettez-le en musique. Faites-en quelque chose, partagez-le. Car il y a là-bas un groupe d'individus qui sera sur votre longueur d'ondes. Ils seront en accord avec ce que vous avez à dire. Ce que vous avez vécu, ils l'ont vécu aussi. Et ils vont en tirer quelque chose, ils vont apprendre quelque chose. Cela sera une guérison pour eux car si vous pouvez écrire à ce sujet, ils le pourront aussi.

Et si tout le monde commence à faire ces exercices d'écriture, à parler de ce qui leur est arrivé, alors la lumière est projetée sur le virus parce qu'ils le révèlent. Et si tout un chacun commençait à sa façon à révéler créativement ce qui lui est arrivé ou ce qui se passe dans le monde, où qu'il se trouve, alors tout le monde saurait ce qui se passe. Et certains d'entre eux sont tellement abattus, c'est vraiment triste.

Paul : Oui, non, j'apprécie Laura. Je veux mettre de moi dans ce que vous dites. Donc, je n'ai pas de famille, mon père était un authentique psychopathe. Mon rôle était de mettre ça en lumière et j'ai été marginalisé, diabolisé et je suis devenu le patient convenu. Ensuite ma mère est morte en pensant que j'étais mentalement malade et tous mes autres proches m'ont excommunié. Donc, ça a été vraiment douloureux pour moi.

Laura : Oui.

Paul : Ceux qui ne sont pas passés par là ne peuvent même pas imaginer. Dans les cultures indigènes, c'est la pire forme de punition d'être banni, ostracisé ou excommunié par votre tribu et c'est ce qui m'est arrivé. Et je ne vais pas entrer dans les détails. Mais l'essentiel est, c'est que vous disiez, c'est que de plus en plus, je me disais qu'il fallait que j'écrive sur ce qui m'était arrivé.

Pas de manière indulgente ou même des trucs personnels mais simplement parce que je sais, je sais intuitivement qu'il y a comme un pattern sous-jacent qui s'est déroulé dans mon processus avec ma famille et que cela pourrait vraiment aider les autres de l'entendre parce que je parie que pour beaucoup d'autres, ça s'est déroulé de manière semblable. Et avoir quelqu'un qui exprime ce processus quasi archétypal plus profond pourrait vraiment les aider à entrer en contact avec leur propre voix.

Niall : C'est sûr.

Laura : Oui. Et c'est pour cela que je dis que je pense sincèrement que la créativité est la solution, d'une manière ou d'une autre. Et si la seule chose que vous puissiez faire... et parfois c'est vrai - on a notre site d'informations - et parfois les gens sont tellement blessés qu'ils n'en sont pas à pouvoir écrire quoi que ce soit. Mais ça les fait se sentir mieux de pouvoir trouver, récupérer, poster ou commenter des articles sur notre site parce qu'ils ont le sentiment de faire quelque chose.

Ils collectent des informations. Ils exposent les mensonges pour ce qu'ils sont. Et on essaye de trouver différentes façons dont les gens peuvent aider s'ils n'ont pas d'aptitudes artistiques spécifiques. Mais au final, je veux voir tout le monde commencer à exprimer ses talents artistiques, sa créativité.

Paul : Oui. Ce que vous dites est tellement important Laura. Car dans le livre, je dis même que l'artiste sera le personnage qui guérit le monde. Et cela touche totalement à ce dont on parle.

Et vous indiquez aussi la profonde importance d'être en communauté. Parce qu'une partie de l'état de psychose collective dans lequel on se trouve, avec le virus wetiko qui envahit le monde comme il le fait, c'est qu'énormément de gens se sentent isolés, fragmentés et séparés des autres.

Et en soi, c'est le reflet externe de ce qui s'est produit dans leur esprit, leur propre fragmentation interne. Même dans le bouddhisme, on dira que l'un des principaux soutiens de l'illumination, c'est le Sangha, la communauté des autres êtres éveillés.

Laura : Exactement.

Paul : Et il est profondément important de se connecter aux autres qui parlent la même langue. Et en un sens, on peut tous se tenir mutuellement le miroir pour refléter notre nature Bouddha ou notre réelle identité. Au lieu de projeter l'ombre, on peut se rêver les uns les autres de manière élevée, bonne et véritable. Car il se produit un truc énergétique quand on traîne avec des gens. Soit on projette l'ombre et on se maintient mutuellement en état d'infériorité, on met en acte notre maltraitance et on manifeste notre inconscient d'une manière qui n'est pas profitable. Ou on peut en fait se tenir mutuellement en haute estime. Se relier et créer un réceptacle entre nous de façon à tous nous aider mutuellement à approfondir notre lucidité et même notre éveil.

Laura : Et c'est un peu ce qu'on fait depuis ces dernières années, pousser les gens à former des communautés d'âmes. Ce dont vous venez de parler, des gens en éveil, car comme vous l'avez dit, vous avez perdu votre communauté de naissance pour ainsi dire.

Paul : Oui, totalement.

Laura : Votre famille natale, votre tribu. De même que beaucoup de gens. Car, en raison des règles de la recombinaison génétique, on naît dans une famille. Parfois, on prend la génétique qu'on peut pour venir et faire notre boulot. Et on peut se retrouver totalement perdu dans notre famille de naissance. Mais ensuite on trouve des compagnons en éveil et on peut former une famille avec eux. On peut former une tribu avec eux. Les gens ont besoin de leur tribu.

Paul : Exact, totalement.

Laura : Ils ont besoin de revenir à ça. Et ils ont besoin d'interagir constamment les uns avec les autres, quotidiennement. Et je vois ça comme une sorte de voie d'avenir.

Jason : Et pourtant si on y pense, on sait que la société et la culture, la culture occidentale, œuvre depuis longtemps de manière suspecte contre l'idée de communauté et de famille. Tout est question de faire son propre chemin, tout le monde vit séparément sur sa petite île, ce qui est vraiment rabâché à tout point de vue.

Niall : Oui, le virus wetiko encourage ça.

Laura : Oui, parce que...

Paul : Oui, totalement.

Jason : Donc, le virus wetiko veut qu'on soit seul, diviser pour régner. Et c'est sûr que la civilisation occidentale - je n'en sais pas assez sur les autres civilisations pour vraiment en parler - a définitivement été divisée et vaincue, en un sens.

Laura : Oui. Les sociétés tribales où les tribus ou les communautés étaient très proches, où ils s'entraident, où les enfant sont élevés ensemble, où tout le monde se connaît. Et les familles élargies. J'ai cette grande famille élargie. On vit tous ensemble. On n'est pas tous parents génétiquement mais on est liés par l'âme.

Paul : Exact, totalement. Oui, oui, cette idée qu'il y a une famille d'âme, la façon dont je la comprends... parce que beaucoup de gens qui en parlent, diront que le thème sous-jacent est de s'entraider à s'éveiller. Un genre d'individuation réciproque où ils ont un contrat les uns avec les autres au cours de cette vie pour se connecter de sorte à pouvoir s'entraider à se rappeler. Et pour moi c'est vraiment intéressant, le fait que plus ou moins atemporellement, en tant qu'individus, on ait ce contrat avec les autres, des parties de nous-mêmes, pour se relier quand le temps est venu. Et pour s'aider les uns les autres à se rappeler de se souvenir. C'est vraiment intéressant.

Vous voyez, car je m'intéresse à la question de savoir, s'il s'agit d'un rêve alors comment on peut intervenir dans le rêve. Comment on peut mener ce rêve de sorte à nous aider à nous éveiller ? Et on peut se relier les uns aux autres de manière à accroître notre lucidité.

Et c'est une des choses que je fais. Là où je vis, j'ai tous ces cercles de gens qui s'éveillent à la nature quasi onirique. On se rencontre toutes les semaines. Il y en a trois ou quatre par semaine. Et on n'a aucun programme à part d'être dans l'instant et de se relier les uns aux autres mais avec la conscience qu'on a un rêve collectif commun. Et lorsqu'on suit simplement cela, on découvre des manières créatives d'accroître notre lucidité en suivant simplement ce qui se déroule avec conscience.

Laura : Eh bien cela revient à la créativité, parce que si vous racontez votre histoire, si vous vous engagez dans une sorte d'activité en communauté pour aider les autres à s'éveiller, vous allez trouver votre famille d'âme parce que vous allez envoyer un signal.

Si vous ne faites rien, vous n'envoyez pas de signal, si vous n'écrivez pas, ou ne peignez pas ou n'interagissez pas d'une certaine façon. Et malgré tous ses mauvais aspects, internet représente toujours une magnifique opportunité pour les gens de toute la planète qui, sinon, n'auraient jamais pu se connecter les uns aux autres, se relier. Regardez mon mari. Si il n'y avait pas eu internet, je ne l'aurais pas rencontré.

Joe : Mais pourtant tu ne l'as pas trouvé sur un de ces sites web ?

Jason : Non.

Laura : Eh bien non. Je faisais mon travail. Je publiais mes textes. Il les a lu, il était intéressé, il m'a contactée. C'est comme ça que ça devrait se passer. Vous devriez remplir votre mission. Vous devriez faire ce que vous aimez. Vous devriez être créatif. Et ensuite, quelqu'un d'autre qui se trouve au même niveau, ou s'intéresse aux même choses, répondra ou en fera autant. Vous serez connectés !

Jason : Eh bien, j'ai quelque chose à ajouter que je vois chez beaucoup de gens. Ils permettent une définition extérieure de la créativité. S'ils ne peuvent pas peindre, écrire ou composer de la musique, tout à coup ils pensent qu'ils ne peuvent rien faire de créatif.

Et je pense que les gens devraient faire tout ce qu'ils ressentent comme créatif, quoi que ce soit. N'importe quoi peut être créatif. Vous pouvez construire des trucs, cuisiner et bien d'autres choses. Il existe une myriade de manifestations de la créativité vers lesquelles les gens peuvent se tourner. Donc, si une personne ne se sent pas d'écrire, composer de la musique ou peindre, cela ne veut pas dire qu'il n'y a rien d'autre qu'elle puisse faire créativement. De la poterie, n'importe quoi !

Paul : Oui. Je pense que c'est une remarque vraiment importante. Oui, ou même de plus petites choses comme nettoyer la maison ou laver des assiettes peuvent être faites avec créativité. Tout peut être un acte créatif. C'est ça.

Jason : Exactement.

Laura : Absolument ! Eh bien, nous approchons de la fin maintenant.

Joe : Oui, je ne veux pas garder Paul trop longtemps...

Niall : Paul doit nous quitter.

Joe : Parce que je sais qu'il a un rendez-vous.

Niall : Il doit rencontrer des membres de sa tribu.

Joe : Oui, exactement.

Paul : Oui, absolument.

Joe : Mais ça a été super, Paul. On a eu une excellente discussion et je pense qu'on est allé au cœur de différents sujets.

Paul : Oui, oui, oui, j'ai vraiment apprécié. Et juste pour que vous sachiez, quand vous avez annoncé mon site web, ce n'était pas le bon.

Joe : Oh ! Hum !

Paul : Oh, pas de problème. Donc, c'est Awakeninthedream.com. Et vous verrez mon livre mais il y a aussi une tonne d'articles sur le site. Et ils sont tous gratuits parce que cette information, je veux juste la faire connaître. Oui, et vraiment j'apprécie cela. Pendant qu'on parlait, j'ai réalisé que c'est le genre de discussion que j'adore ! Donc, je veux vraiment vous remercier les gars.

Niall : Oui, nous aussi !

Jason : Oui.

Joe : On va mettre ça sur divers sites web différents. Ce sera sur le Blog Talk Radio et puis sur YouTube et sur notre propre site, sott.net. Et je vous enverrai des liens que vous pourrez partager si vous le souhaitez.

Paul : Oh, merveilleux ! J'apprécie vraiment, vraiment.

Laura : Oui, on va le publier. Et on va continuer à avancer, quoi qu'il arrive !

Joe : Et vous aussi.

Paul : Oui, je voulais vous le dire avant, Laura, je suis un grand fan de vous. Quand j'ai écrit mon livre, j'ai étudié, j'ai lu toute L'Histoire secrète du monde, et puis...

Joe : Et la série L'Onde ?

Paul : Et la série L'Onde. Ce que j'ai vraiment apprécié en particulier, c'est que vous êtes l'une des rares personnes à écrire sur le mal d'une manière réellement intelligente. Et donc, je suis votre grand fan. Quand j'ai réalisé que c'était vous à cette émission, je me suis senti vraiment honoré ! Donc, je voulais juste que vous le sachiez.

Laura : Oh, merci. C'est... Ne dites pas de bêtises là ! [Rires]

On est heureux de vous avoir à l'antenne. Et si vous n'avez pas lu mon nouveau livre, Les Comètes et les cornes de Moïse, c'est le tome deux de L'Histoire secrète du monde. Je pense que vous l'aimerez.

Paul : Oh mon dieu !

Laura : Et je pense que c'est beaucoup plus amusant.

Paul : J'aimerais le voir.

Laura : Oui, donc...

Joe : On vous enverra un exemplaire.

Laura : On vous fera parvenir un exemplaire.

Paul : Ok, génial. Ce serait super. Je vous enverrai mon adresse.

Joe : OK.

Paul : Mais oui, j'admire vraiment votre travail. Cela m'a été très utile.

Joe : Merci.

Laura : Merci beaucoup et je vous admire.

Jason : On admire votre livre en fait.

Joe : Oui, vous avez fait un énorme travail.

Paul : Oui, je voulais vous dire, si vous n'en avez pas, je serais heureux de vous envoyer un exemplaire. On parlera après.

Jason : Je pense qu'on en a plusieurs.

Niall : Oui, je pense qu'on en a un. Mais pour les auditeurs, le livre s'appelle : Dispelling Wetiko: Breaking the Curse of Evil. Un livre fantastique !

Laura : Et fortement recommandé !

Joe : Oui.

Laura : Paul m'a envoyé un exemplaire à la fin du premier jet. Et j'ai vraiment aimé ! Je lui ai écrit une lettre pour dire que j'avais vraiment aimé ! [Rires]

Joe : OK.

Paul : Eh bien, merci. C'est merveilleux.

Joe : Très bien Paul.

Laura : Merci, bonne nuit !

Jason : Bonne nuit.

Paul : OK les gars ! Donc, hé, merci encore !

Joe : OK.

Paul : OK. Prenez soin de vous.

Niall : Salut.

Paul : OK.

Joe : Bon courage. Très bien, je pense que c'est tout pour cette semaine. On espère que vous avez apprécié l'émission. Avons-nous une annonce spéciale à faire ?

Laura : Non ?

Joe : Personne n'a d'annonce spéciale.

Jason : Ah si.

Joe : Jason a une annonce spéciale.

Jason : J'ai une annonce spéciale.

Joe : Annonce spéciale.

Jason : Allez sur Amazon et achetez L'Histoire secrète et Les cornes de Moïse.

Joe : Les Comètes et les cornes de Moïse.

Laura : Les Comètes et les cornes de Moïse.

Joe : Et Ponérologie politique et tous nos autres livres !

Jason : J'aimerais juste un titre de trois ou quatre mots. [Rires]

Joe : Oui.

Niall : J'ai une question.

Joe : Oui.

Niall : L'émission de la semaine prochaine est-elle confirmée ?

Joe : Pas encore, mais elle le sera bientôt. Donc oui, jusque-là, merci à nos auditeurs et merci à ceux qui appellent et nous écrivent. Et à tout le monde ici.

Jason : Au revoir.

Niall : À la semaine prochaine ! Salut !

Laura : Salut !

Joe : Au revoir.