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Ce n'est jamais que la troisième fois que l'administration américaine autorise ces maudites betteraves à sucre OGM de Monsanto. Jusqu'à présent, la justice a toujours cassé ces décisions... qui violent ouvertement la loi.

Le ministère de l'agriculture US (USDA) préfère dépenser son temps et son argent à contourner les décisions de justice plutôt qu'à réaliser des études d'impact. C'est l'enseignement principal que l'on peut tirer de ses deux dernières décisions.

Fin janvier, l'USDA a de nouveau autorisé la plantation sans restriction d'une luzerne OGM Roundup-ready de Monsanto. Le genre de bio-techno ultra-moderne qui permet aux agriculteurs de pulvériser des tonnes de pesticides sans craindre une baisse de leur récolte. Il y a quelques mois, pourtant, les représentants du ministère avaient promis de mettre en place un système de zones refuges qui empêcheraient la dissémination des gènes modifiés. Mais après une intense séquence de lobbying exercée par l'industrie, des Républicains et de la Maison blanche, cette décision pleine de bon sens a été remise à plus tard. Et tant pis pour les agriculteurs bio, qui rechignent à se lancer dans les OGM. Car la dissémination n'est aujourd'hui plus un risque, c'est une certitude. Et un détail... sans aucun doute.

Le gouvernement persiste dans l'illégalité

Deuxième décision, certainement la plus révélatrice. Vendredi dernier, alors que les médias US étaient tournés vers l'Egypte et le Superbowl, l'USDA a discrètement (re)donné son feu vert à la plantation d'une betterave à sucre OGM de Monsanto, Roundup-ready, elle aussi. Le problème, c'est que cette plante a été interdite à plusieurs reprises par la justice, pour cause de non respect de la réglementation ! Et oui, la loi américaine oblige qu'une réelle étude impact soit menée avant la mise en culture. Une étude que n'a jamais jugé utile de réaliser l'USDA. Et, pour la troisième fois, le gouvernement se place dans l'illégalité la plus flagrante !

Mais pourquoi donc ? La raison est simple : une fois que la justice a interdit l'usage des graines OGM, on s'est rendu compte que, finalement, il n'y avait quasiment plus rien à planter, car les semenciers ne produisaient les graines traditionnelles qu'en toutes petites quantités. Et les autorités se retrouvent devant ce cruel dilemme : La bourse ou la loi ? Et la vie, aussi, peut-être...

[Sources : latimes.com, huffingtonpost.com, nytimes.com, AP / google.com, blogs.forbes.com, redgreenandblue.org]