LA HAYE - Un cardinal néerlandais, Ad Simonis, a reconnu jeudi avoir nommé en 1991 au poste de curé de la paroisse d'Amersfoort (centre) un prêtre ayant été précédemment condamné pour pédophilie, et qui, selon les médias néerlandais, a récidivé après sa nomination.

"Lors de la nomination en 1991 (...), l'archevêché était au courant de son passé", a expliqué dans un document envoyé aux médias le cardinal, qui était alors archevêque d'Utrecht (centre) et donc responsable de la nomination d'un curé à Amersfoort.

"Une thérapie et un avis écrit sérieux sur son état psychologique nous ont paru être une base suffisante pour une nouvelle nomination", a poursuivi le prélat catholique.

Plusieurs médias néerlandais avaient affirmé mardi après-midi qu'Ad Simonis avait nommé le "prêtre Ron" en tant que curé de la paroisse d'Amersfoort (centre) en sachant qu'il avait été condamné en 1990 à une peine de trois mois de prison avec sursis pour avoir abusé de trois adolescents de 14 ans.

Le cardinal n'avait alors pas mentionné aux paroissiens de la ville le passé pédophile du nouveau curé, qui aurait ensuite récidivé, selon le quotidien économique néerlandais NRC Handelsblad, qui soutient que "des dizaines d'enfants auraient été abusés".

Six victimes ont, entre 1987 et 2008, porté plainte, selon la même source, qui cite le parquet néerlandais.

Le NRC Handelsblad affirme que le successeur d'Ad Simonis au poste d'archevêque d'Utrecht, Wim Eijk, a en 2010 pris des "sanctions disciplinaires" contre le prêtre pour des abus sexuels. Il ne peut depuis plus exercer la fonction de curé.

"Il n'y a jamais eu le moindre signal venant d'Amersfoort montrant qu'il aurait recommencé à abuser des enfants à Amersfoort", a assuré le cardinal Simonis.

"C'est exceptionnellement lamentable pour les victimes" a indiqué Ad Simonis, archevêque d'Utrecht jusqu'en 2007. "Bien sûr, on me demandera si j'ai agi à l'époque avec suffisamment de soin", a ajouté le cardinal. "Au vu de ce que je savais à ce moment : oui".

Une commission indépendante chargée d'enquêter sur les abus sexuels présumés commis par des membres du clergé catholique aux Pays-Bas de 1945 à nos jours avait reçu, entre mars et décembre 2010, près de 2.000 "signalements"