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Ces dernières années, toute une série d'études et d'analyses ont été publiées et démontré à quel point le glyphosate, l'herbicide le plus utilisé dans le monde, est dangereux. Partout dans le monde, des organisations de protection de l'environnement et de protection des consommateurs, ont lancé des campagnes d'information sur les dangers de l'herbicide et fait circuler des pétitions.

La sécurité du glyphosate devait être réexaminée dans l'Union européenne en 2012, mais cet examen a été repoussé à 2015. Récemment, l'OMS a classé le poison comme « probablement cancérigène ». En Allemagne, le Bundesinstitut für Risikobewertung (BfR) (L'Institut fédéral pour l'évaluation des risques), a de son côté annoncé que ses investigations étaient terminées et qu'il laissait le soin à l'EFSA, l'Autorité européenne de sécurité des aliments, de continuer à procéder à l'examen des risques potentiels de cancer. Un vrai scandale.

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On trouve du glyphosate partout. Depuis que Monsanto l'a fait breveté en 1974 et l'a vendu dans son Round Up, l'herbicide à large spectre, des centaines de millions de tonnes ont été répandues partout dans le monde - avec des conséquences d'une grande portée pour l'homme, les animaux et les sols. Le glyphosate est non seulement le composant le plus important présent dans le Round Up de Monsanto, l'herbicide le plus vendu dans le monde, mais aussi dans bien d'autres herbicides. Il a été prouvé qu'il s'accumulait entre autres dans les eaux souterraines, les rivières et les lacs et que du sang humain et du lait de vache en contenaient des traces. (cf. article précédent). En Mars, une étude réalisée par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), a été publiée dans la revue médicale « The Lancet » ; les conclusions ont été que le glyphosate était « probablement cancérigène ». Le Roundup pourrait être à l'origine du cancer des ganglions lymphatiques et du poumon chez l'homme. L'OMS a récemment considéré que le glyphosate présentait un risque potentiel de cancer ('probable or possible carcinogens').

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L'Institut fédéral pour l'évaluation des risques (BfR) chargé de ré-évaluer la composition du glyphosate initialement prévue en 2012, puis repoussée en 2015, a arrêté ses conclusions début avril, sans tenir compte de la nouvelle position de l'OMS qui a classé la substance comme étant « probablement cancérigène ». Harald Ebner, du parti des Verts au Bundestag et expert en matière d'OGM et de glyphosate, considère que c'est scandaleux et irresponsable. Le BfR et le gouvernement fédéral avaient annoncé qu'ils examineraient avec soin le classement établi par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l'OMS. Le fait est, que « l'on a voulu discrètement échapper à toute responsabilité », a-t-il déclaré. Et en ajoutant : « le glyphosate devrait être retiré de la circulation tant que toute suspicion de risque de cancer n'aura pas été écartée scientifiquement ». lI faudrait arrêter de toute urgence en particulier, la vente du produit dans les surfaces de bricolage et les jardineries. « En Allemagne, on trouve plus de 70 produits contenant du glyphosate dont plus de 40 sont vendus à des jardiniers amateurs ».

L'évaluation en incombe à L'EFSA qui a la réputation d'être aux mains des lobbies pro-OGM

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L'Autorité allemande d'évaluation des risques (BfR), chargée de ré-examiner l'extension d'usage du glyphosate pour l'ensemble de l'UE, n'a pas respecté le principe de précaution, a vivement critiqué Harald Ebner. L'EFSA, l'Autorité européenne de sécurité des aliments à qui le BfR a remis son rapport, est considérée par de nombreux organismes de protection de l'environnement, comme noyautée par l'industrie biotechnologique. Expert en génie génétique, Christoph Then n'a pas manqué de lancer un avertissement à l'automne 2014 :

« L'évaluation des risques faite par l'EFSA ne voit que trop par les intérêts de l'industrie biotechnologique ; on peut affirmer qu'il y a sécurité alors même que les données vraiment fiables font défaut » (cf. article précédent). Dans ce contexte, il est particulièrement irresponsable de laisser à l'EFSA le soin d'examiner la question. C'est franchement inacceptable», a déclaré Harald Ebner.

Aux États-Unis, la situation est encore plus catastrophique

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La situation est encore pire aux États-Unis. On est sur le point d'y utiliser l'herbicide ,Enlist Duo" fabriqué par Dow Agrosciences (sans doute parce qu'entre temps Monsanto s'est taillé une mauvaise réputation à cause des nombreux rapports critiques et des campagnes d'information anti Round Up). Depuis l'automne dernier, le pesticide qui contient en plus du glyphosate aussi du 2,4 D (désherbant sélectif contre les mauvaises herbes), a été autorisé dans neuf autres États. « Ce désherbant est connu en tant que composant de l'agent orange, un défoliant très toxique utilisé pendant la guerre du Vietnam » est-il dit dans un rapport de Testbiotech, un service d'information en ligne dédié à la biotechnologie.

L'Agence américaine de Protection de l'Environnement (Environmental Protection Agency (EPA), l'équivalent de l'EFSA, a donné l'autorisation d'utiliser l'herbicide. Au même titre que Monsanto, Dow vend le maïs et le soja OGM avec le poison. De cette façon, le grand groupe agro-alimentaire entend garder la main mise sur la situation à laquelle de nombreux agriculteurs américains se trouvent aujourd'hui confrontés: les mauvaises herbes deviennent résistantes aux graines transgéniques Monsanto combinées au Roundup, principalement utilisées jusque là ; des « super mauvaises herbes » contre lesquelles ils ne peuvent pas faire grand chose, ont proliféré. Dow promet aux agriculteurs d'y remédier.

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L'organisation de protection de l'environnement, Environmental Working Group (EWG), considère l'extension d'usage du Enlist Duo, comme catastrophique. Le glyphosate et le 2,4D pourraient être facteurs de risque et développer chez l'être humain des maladies du système lymphatique, comme le lymphome malin non hodgkinien. C'est la conclusion de recherches scientifiques. Les autorités font courir aux agriculteurs, à ceux qui travaillent avec eux et aux habitants des zones rurales, un risque accru de cancer, a déclaré Scott Faber de l'Organisation de protection de l'environnement EWG. L'empoisonnement global de notre planète continue - Incompréhensible, un vrai scandale !