Jeudi dernier, l'ancien vice-président américain Dick Cheney a rendu une visite surprise à un rassemblement de la droite conservatrice. A son apparition sur scène, certains militants, proches du Républicain libertaire Ron Paul, se sont mis à le huer avant de quitter la salle en signe de protestation. Malgré la majorité de supporters scandant « USA, USA, USA ! », l'un des réfractaires en profita pour traiter Dick Cheney de « criminel de guerre », ce qui n'a pas manqué de faire ricaner l'intéressé.

Quelques minutes plus tard, le sort s'acharna à nouveau contre le co-responsable des invasions d'Afghanistan et d'Irak : des membres de l'association We Are Change -un mouvement civique réclamant une nouvelle enquête sur les attentats du 11 septembre 2001- ont réussi à s'approcher de Dick Cheney lors de son départ. Luke Rudkowski et James Lane l'interpellent alors vigoureusement, sollicitant auprès de lui une réponse à une seule question : « Pourquoi avez-vous ordonné une non-intervention lors du 11-Septembre ? ». Il s'agit là d'une allusion au témoignage troublant de l'ancien ministre des Transports, Norman Mineta, devant la Commission d'enquête en 2003 : selon lui, Dick Cheney, réfugié ce matin-là dans le bunker souterrain de la Maison Blanche, était non seulement informé en direct de l'approche de l'avion qui allait heurter le Pentagone mais avait également ordonné à son assistant militaire de maintenir une procédure en cours de non-intervention.

A peine embarrassé par la question des activistes, l'ancien homme fort de l'Administration Bush qui a couvert l'usage de la torture s'éclipsa dans un ascenseur, laissant échapper, au moment où James Lane le traite de « terroriste », un étrange sourire.