Le malheur est dans nos assiettes, car pour des raisons discutables, l'industrie alimentaire est prête à nous faire avaler toutes les couleuvres, pourvu que ça lui profite.
Au moment où le salon de l'agriculture ouvre ses portes, c'est l'occasion de faire le point sur ce que nous proposent nos ingénieux commerçants.
Lorsque vous allez acheter votre steack quotidien, pour ceux qui le peuvent encore, des surprises se préparent.
Tout le monde connaît (?) la pratique de la
« remballe » qui consiste à enlever les parties périmées d'un morceau de viande afin de redonner à l'entrecôte une seconde jeunesse, et en broyant les parties enlevées, votre boucher « remballeur » en fait d'éventuelles merguez bien épicées.
vidéoMais il y a pire.
Certains bouchers peu scrupuleux n'hésitent pas à nettoyer la viande avariée avec de l'acide sulfurique, tel ce marseillais mis en examen en
2007.
lien
En
2008, les autorités chinoises ont découvert une pratique peu encourageante : de l'eau est injectée dans la viande, afin d'augmenter la marge bénéficiaire, puisque l'eau coute moins cher que la viande.
Mais le plus inquiétant c'est que de la
formaline peut y ajoutée (solution à base de formol) afin de la « désinfecter » et de lui redonner un "bel aspect" .
lienLes enquêteurs chinois ont relevé plus de
70 000 cas de fraude.
Plus de la moitié de la viande vendue dans leurs grandes surface est concernée par cette pratique, et le danger est d'autant plus important que des antiseptiques peuvent être injectés en même temps, et que des produits chimiques, tel l'atropine sont utilisés pour dilater les veines des animaux afin d'injecter une plus grande quantité d'eau.
lienCette pratique ne se limite pas manifestement à la
Chine.
lienLes anglais, gros consommateurs de poulets (1 million de tonne par an) ont découvert que ceux-ci, provenant souvent de Hollande, comportent près de la moitié d'eau.
Ce même poulet se vend aussi en France, et un vendeur de l'entreprise en cause avoue :
« nous y rajoutons un peu d'eau, et plus on ajoute de l'eau, plus le prix devient intéressant. L'eau coute moins cher que le poulet ».
lienCertaines fabricants proposent même un mélange de produits chimiques que vous pourrez injecter dans vos viandes, pour leur donner « du gout » avant de les passer au barbecue, (
lien) et pour donner du gout aux poulets, saucissons, poissons, fruits de mer, les industriels de la viande nous suggèrent d'y intégrer des phosphates, (
lien) alors que d'ingénieux industriels proposent d'intégrer des fibres végétales qui permettent
« une amélioration de la texture et plus de croquant ».
lienEt que dire de
l'aspartame (E951) : il se retrouve dans au moins
6000 produits de consommation courante.
Alors que
David Hattan, toxicologue à la
FDA, affirme qu'il est sans danger, un autre spécialiste l'a donné à manger à des bébés souris et à observé les mêmes dégâts cérébraux produits par l'acide aspartique.
vidéoAprès le lait frelaté à la
mélamine, (
lien) et celui du porc contaminé au
clenbuterol, l'imagination des commerçants ne connait pas de limite.
lienOn en vient à se dire qu'il ne faudrait plus prendre le risque de consommer des produits transformés.
Ecœuré, le consommateur se tourne donc vers les légumes, et les fruits, croyant échapper ainsi à ces pratiques dangereuses.
Mal lui en prend.
Les belles pommes rouges qu'il trouve chez son commerçant reçoivent en moyenne
27 traitements.
Plus de
50% des fruits, légumes et céréales consommées en France contiennent des résidus de pesticides, 7% des échantillons dépassant même les
LMR (limites maximales en résidus).
lienLes raisins de table posent aussi des problèmes.
Une grande enquête menée par
5 ONG européennes sur
124 échantillons de raisins dans des magasins appartenant à
16 enseignes différentes est inquiétante.
Un seul échantillon ne comportait aucune trace de pesticides.
99,2 % des raisins contenaient des résidus de pesticides, et
4,8% des échantillons dépassaient la
LMR.
lienC'est l'occasion de rappeler que la norme n'empêche pas le danger, car même si le produit consommé ne la dépasse pas, les pesticides ingérés s'additionnent dans notre corps, et auront fatalement des conséquences pour notre santé.
Il est plus que probable que tous les autres fruits connaissent le même problème.
Oublions donc les fruits, et optons pour les légumes.
Inutile de s'attarder sur les
OGM, technique qui consiste à intégrer les pesticides dans la plante, de façon a tuer les insectes prédateurs qui auraient le malheur de s'y aventurer, mais c'est oublier que si ces pesticides
OGM sont dans les fibres de la plante, ils se retrouveront aussi dans nos assiettes.
lienPour ceux qui ne l'ont pas encore visionné, c'est le moment de découvrir l'émission
d'Elise Lucet et Lionel de Coninck « pièces à conviction » : « assiettes tous risques : manger peut nuire à la santé » (
4,
5,
6) mais aussi cette vidéo
« des toxiques dans nos assiettes », et ce documentaire d'Eric Guéret, avec Isabelle Saporta diffusée le 16 février 2011 sur FR3.
lienUne bonne nouvelle quand même : le conseil d'état vient de condamner le
Cruiseur, mais il reste d'autres pesticides qui menacent notre santé, et celle des abeilles dont on constate aujourd'hui l'effarante mortalité.
lienUne technique fait fureur aujourd'hui : l'irradiation des aliments. Pour ne pas effrayer le consommateur, vous ne verrez pas ce mot apparaitre, il est remplacé par celui « d'ionisation », mais le résultat est le même.
Il s'agit donc de soumettre les aliments à un rayonnement radioactif afin de tuer les bactéries qui pourraient les abimer, d'empêcher la germination (oignons, pommes de terre), et de ralentir le murissement des fruits.
lienMême nos herbes aromatiques sont irradiées.
En France,
80% de nos fruits et légumes subissent ce traitement.
lienPour ceux qui se demandent quel est le danger d'une telle pratique, il leur suffit de cliquer sur ce
lien.
Les contrôles sont rares ou quasi inexistants : entre
100 et 200 échantillons par an, et ne concernent quasiment que les aliments importés.
Cette technique discutable est pourtant tout à fait légale, en vertu d'un accord passé entre la
FAO (Food and Agriculture Organisation) et
l'AIEA (agence internationale de l'énergie atomique).
Un collectif français s'est crée contre l'irradiation des aliments, et vous pouvez les rejoindre sur ce
lien.
Devant cette avalanche de mauvaises nouvelles, il ne reste que peu d'alternatives au consommateur : acheter directement à un producteur, en se limitant aux fruits et légumes de saison, en s'étant assuré qu'il ne traite pas, ou encore mieux acheter bio.
Ceux qui rétorquerons qu'il coute un peu plus cher, on peut répondre que notre santé à un prix, et qu'il est bien plus onéreux de traiter un cancer (entre
2000 et 6000 € par mois).
lienEt puis, les légumes et fruits non traités ont du gout, et ont une supériorité nutritionnelle à ceux issus de l'agriculture industrielle.
De nombreuses études l'ont prouvé, même s'il faudrait en réaliser une sur le long terme pour le prouver définitivement.
lienLa BIO, considérée longtemps comme l'apanage des bobos de gauche vient d'être considérée par la
FAO comme une réelle solution.
Elle est présente dans
120 pays, recouvre
31 millions d'hectares, et représente un marché de
40 milliards de dollars.
lienLa FAO a reconnu que l'agriculture biologique permet de freiner, voire d'arrêter, la stérilisation du sol, évitant ainsi le recours aux engrais chimiques, réduisant ainsi l'utilisation des carburants fossiles, en permettant aussi une meilleure production en terme de gout,
La FAO dans un rapport des 3/5 mai 2007 le conclut ainsi :
« L'agriculture biologique est un mode de gestion globale de la production qui exclut l'utilisation d'engrais et de pesticides de synthèse et d'organismes génétiquement modifiés, réduit au maximum la pollution de l'air, du sol et de l'eau, et optimise la santé et la production des communautés interdépendantes de végétaux, d'animaux et d'être humains ».
lienEt pourtant le BIO est menacé.
lienLes privilégiés sont ceux qui ont leur jardin, et leurs arbres fruitiers à condition bien sur qu'ils ne traitent pas chimiquement le sol, et la production.
En effet, des études ont prouvé que certains jardiniers, espérant une meilleure production, dépassent souvent la dose prescrite, rendant du coup celle-ci plus dangereuse que celle que l'on trouve dans le commerce.
lienL'idéal est de se contenter d'apports naturels, en fabriquant son propre compost, ce qui réduira d'autant le contenu de sa poubelle, et contribuera doublement au développement durable.
Il ne faut pas non plus oublier cette nouvelle technologie, le
BRF (bois raméal fragmenté) qui permet de cultiver sans arrosage, et qui recrée de l'humus.
lienTout n'est donc peut-être pas perdu.
Comme disait mon vieil ami africain :
« La mère est celle qui prend le couteau par la lame ».Emission à venir :
« notre poison quotidien » prévue pour le 15 mars 2011 à 20h40.
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