Ainsi, les tensions s'exacerbent entre les nombreuses nationalités qui se côtoient sous un même toit. Samedi, la police anti-émeute a même dû intervenir suite à des affrontements ayant éclaté au stade après qu'un groupe de gens a essayé d'extorquer de l'argent à des réfugiés en échange de leur protection. Près de 100 personnes ont été arrêtées.
« On m'a dit qu'un groupe de Marocains faisait du chantage aux autres pour qu'ils leur donnent de l'argent, sans quoi ils seraient forcés de partir », a fait savoir Yannis Mouzalas, ministre grec de l'Immigration à la chaîne locale MEGA TV.
Après avoir refusé, certains migrants ont été attaqués par ces voyous. Cependant, sous la contrainte, il y en a qui ont dit « oui ».
« Je les ai payé, mais ils m'ont battu. Ils ont volé mon portable. Ils étaient sept, ils se sont enfuis du camp », a expliqué un résident du camp dans une interview à RT.Juste après, trois bus de police sont arrivés sur place. Cependant, ils ont mis en garde à vue des gens innocents, pas les vrais responsables, d'après l'homme interrogé.
Dans ces échauffourées de type hollywoodien, les réfugiés se sont protégés avec ce qu'ils pouvaient. Le centre a été endommagé, des fenêtres brisées, et des meubles cassés jonchaient le sol du camp.
Εκτός ελέγχου η κατάσταση σε Ελληνικό και Τάε Κβον Ντο - Συμμορίες μεταναστών πωλούν... https://t.co/0OH8svwLMg pic.twitter.com/cKe5a9FHft— fonaklas blogspot.gr (@FonaklasGr) diciembre 12, 2015
Est-il nécessaire de séparer les migrants par nationalité ?
Après avoir mis en avant que les autorités grecques essayaient de donner refuge à tous les migrants pour les sauver du froid, l'ancien diplomate grec Leonidas Chrysanthopolus a souligné qu'Athènes n'était pas en position de séparer les migrants économiques des réfugiés venus des zones de combat.
« Tout ce qui se passe parmi ces migrants dans le stade est quelque chose qui est difficile à définir et à expliquer. Le meilleur moyen d'éviter de nouveaux troubles consiste à placer différentes catégories de migrants dans des endroits séparés, ce que ne fait pas le gouvernement », a-t-il expliqué.Alors que les migrants continuent de s'entasser en Grèce et en Turquie, les pays qui ont jusque-là accueilli les migrants en nombre souhaitent désormais fermer peu à peu le robinet.
L'Allemagne souhaite réduire fortement le nombre d'arrivées
La chancelière allemande subit des pressions au sein de son propre parti, le CDU, au point de promettre lundi de « réduire de manière perceptible » le flot de réfugiés s'écoulant en Allemagne. Cependant elle a souligné son refus de fermer complètement les frontières, ce qu'elle considère n'être «pas la solution».
« Même un pays aussi puissant que l'Allemagne sera dépassé à la longue avec un nombre si élevé de réfugiés », a-t-elle annoncé devant son parti réuni en congrès. Pour elle, la solution passe par un accord pour une «solidarité européenne» et un renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l'Europe ainsi qu'un travail avec la Turquie.
#Allemagne : Le nombre total de migrants entrés 4 fois plus élevé que l'année dernière https://t.co/Opf4w5rmSk pic.twitter.com/yD73Cyq3Hz — RT France (@RTenfrancais) diciembre 9, 2015
Elle a encore une fois répété que l'accueil des réfugiés était pour l'Allemagne et l'Europe une obligation, défendant ainsi sa décision à la fin de l'été d'ouvrir en grand les portes allemandes aux réfugiés. « Ceci n'était rien de moins qu'un impératif humanitaire », selon elle.
Au cours de ces onze derniers mois, l'Allemagne a accueilli près d'un million de migrants au total, un chiffre impressionnant qui devrait être franchi avant la fin de l'année.
Commentaire : Le chiffre est impressionnant mais encore plus impressionnante est la situation des pays d'où viennent les réfugiés. Les chefs d'État de l'Europe brassent de l'air avec leurs discours répétitifs, mais concrètement, les conditions de vie des réfugiés ne s'améliorent pas. Au lieu de faire tout pour que cette situation n'empire, ils font le contraire, s'impliquant toujours plus dans la guerre en Syrie, refusant de faire face à la réalité des camps et dans le déni même de cette réalité, permettant les abus, les violences, l'inhumanité. Mondo bizarro.
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