La vague de contestation qui déferle sur le monde arabe a encore grossi. A Tunis, une marée humaine a réclamé le départ du gouvernement transitoire. En Irak et en Jordanie, des milliers de personnes ont exprimé leur "colère".

Plus de 100'000 Tunisiens, selon la police, ont réclamé le départ du gouvernement de Mohammed Ghannouchi à Tunis. Selon des membres du Croissant-Rouge et des manifestants, il "s'agit de la plus grande manifestation depuis la chute de Ben Ali" le 14 janvier.

Des manifestants scandaient "Ghannouchi dégage", "Honte à ce gouvernement". En début de soirée, le gouvernement transitoire a annoncé que des élections se tiendront au plus tard mi-juillet de cette année.

Violences en Irak

De Kirkouk, dans le nord des l'Irak, à Bassorah, dans le sud, des milliers d'Irakiens sont descendus dans les rues, à l'occasion d'une "journée de la colère", pour dénoncer la corruption et l'état déplorable des services de base dans le pays. Une dizaine de personnes ont été tuées.

En Jordanie, des milliers de personnes ont manifesté à Amman pour "des réformes constitutionnelles", soit le plus grand rassemblement dans la capitale depuis le déclenchement du mouvement de contestation en Jordanie en janvier.

Le Yémen a aussi connu des marches massives voulues comme "le début de la fin" du régime du président Ali Abdallah Saleh. Deux défilés séparés ont dégénéré à Aden, faisant un mort et une vingtaine de blessés. Les organisateurs ont affirmé avoir réuni 100'000 manifestants dans la capitale Sanaa et plusieurs centaines de milliers à Taez.

La chute de Saleh, "la seule solution"

L'imam Abdallah Saatar a affirmé dans son sermon à Sanaa que "la chute du régime était la seule sortie à la situation actuelle". "Pars, pars", ont scandé pour leur part les manifestants à l'intention du président Saleh.

Dans la petite île de Bahrein, des cortèges de manifestants ont envahi les rues de la capitale Manama, à l'appel de religieux chiites, et exigé de nouveau des réformes politiques dans le petit royaume, au douzième jour d'une contestation qui ne faiblit pas.