Commentaire : En 2002, James White, le responsable de la branche des évaluations des biotechs à l'USDA, disait :
« Les probabilités de dissémination d'un gène sont essentiellement nulles »...Depuis 20 ans nous subissons le baratin des pro-OGM qui nous rabâchent que tout est sous contrôle, sans danger, que le transfert de gène n'est pas possible, que la contamination des cultures est un problème marginal, que les organismes génétiquement modifiés sont inoffensif pour les animaux et les êtres humains, que les ogm vont sauver l'humanité, et patati et patata. Des affirmations toutes contredites, les unes après les autres. Et à l'heure ou les traités transatlantiques s'apprêtent à nous matraquer d'OGM, essayons de prendre conscience du réel danger que représente cette peste génétique :
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Considérée comme l'ancêtre du maïs cultivé, la téosinte est en train de proliférer à l'état sauvage en Espagne. Dans une lettre ouverte, 13 organisations issues de l'agriculture ou de l'environnement attirent l'attention de la Commission européenne sur le fait que la téosinte et le maïs sont susceptibles de se croiser et de produire des descendants communs, autrement dit que le risque d'un transfert de gènes entre la téosinte et le maïs transgénique est bien réel. Or l'Espagne sème plus de 100 000 hectares de maïs transgénique MON810. Les organisations demandent par conséquent d'interdire la culture de ce maïs. Originaire du Mexique, la téosinte a fait son apparition en Espagne en 2009. Mais ni les autorités espagnoles, ni le groupe américain Monsanto n'ont pris la peine d'en informer officiellement la Commission européenne. Aujourd'hui, cette graminée se propage dans les régions de l'Aragon, de la Navarre et de la Catalogne, où elle menace dangereusement les cultures de maïs. Pour empêcher son avancée, les autorités régionales ont même interdit de cultiver du maïs dans certaines zones.
« Parmi les régions d'Espagne touchées par la prolifération de la téosinte, il y en a plusieurs qui cultivent sur des milliers d'hectares le maïs transgénique MON810 produisant un insecticide. Si cette propriété se transmet à la téosinte, cette graminée pourrait se montrer plus envahissante encore », explique Blanca Ruibal de l'organisation Amigos de la Tierra. « Nous sommes extrêmement inquiets de constater que ni les autorités espagnoles ni Monsanto n'ont informé la Commission européenne de cette menace sérieuse pour l'agriculture et pour l'environnement. L'Europe pourrait bientôt se voir confrontée à la prolifération de cette plante non seulement en Espagne, mais aussi dans les zones productrices de maïs en France, en Italie ou au Portugal. »La Commission européenne n'a vraisemblablement jamais reçu d'information officielle. En réponse à une députée espagnole du Parlement européen, la Commission a déclaré en novembre 2014 n'avoir connaissance d'« aucune donnée concernant l'apparition de la téosinte ». Par conséquent, la téosinte ne figure pas non plus sur la liste des espèces invasives présentée par la Commission européenne en 2015.
Jusqu'ici, on supposait que le maïs en Europe ne pouvait pas transmettre ses gènes à une espèce sauvage apparentée. Cette supposition constituait une condition essentielle à l'autorisation de culture du maïs transgénique sous nos latitudes. La loi oblige Monsanto à remettre à l'UE un compte rendu annuel sur la culture du maïs transgénique et sur ses risques potentiels pour l'environnement. La téosinte comme nouvelle espèce invasive n'est cependant mentionnée dans aucun rapport. Selon le dernier rapport de Monsanto portant sur l'année 2014, le maïs MON810 est cultivé en Tchéquie, en Roumanie, en Slovaquie, au Portugal et en Espagne. Avec près de 130 000 hectares de MON810, l'Espagne est de loin le plus gros producteur d'OGM de l'UE.
« Si l'on trouve désormais en Europe des espèces apparentées du maïs par lesquelles le maïs transgénique peut se propager dans l'environnement de façon incontrôlée, il faut revoir l'évaluation actuelle des risques et la Commission européenne doit retirer l'autorisation de culture pour 2016, et ce avant que les paysans commencent les semailles », déclare Christoph Then de Testbiotech.« De nombreux paysans écologiques ont déjà arrêté de cultiver du maïs en Espagne en raison du risque élevé de contamination par le MON810 », relève Eric Gall de la Fédération internationale des mouvements de l'agriculture biologique IFOAM. « Les autorités espagnoles et la Commission européenne doivent à présent veiller à ce que la présence de téosinte n'augmente pas encore fortement ce risque. »
Dans leur lettre, les organisations demandent donc aussi aux autorités d'étudier les mécanismes de propagation de la téosinte, d'informer en détail les agriculteurs et de prendre des mesures pour stopper l'avancée de cette plante.
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