
Cinq États non-nucléaires violent actuellement le Traité de non-prolifération en hébergeant des bombes atomiques états-uniennes. Ces armes devraient être prochainement modernisées, alors même que Washington vient d’organiser un sommet… contre les violations du Traité.
Pour l'utilisation de ces nouvelles bombes nucléaires à guidage de précision et puissance variable, l'Italie fournit non seulement les bases d'Aviano (Frioul) et de Ghedi-Torre (Brescia), mais aussi des pilotes qui sont entraînés à l'attaque nucléaire sous commandement US. Comme le démontre, écrit la Fas, la présence à Ghedi du 704th Munitions Support Squadron, une des quatre unités de la US Air Force déployées dans les quatre bases européennes « où les armes nucléaires états-uniennes sont destinées au lancement par des avions du pays hôte ».
Confirmé, toujours depuis les USA, par le Bulletin of Atomics Scientists (une des sources les plus sûres sur les armes nucléaires) qui, le 2 mars 2016, écrit :
« On a assigné aux forces aériennes italiennes (avec des avions Tornado PA-200) des missions d'attaque nucléaire avec des armes nucléaires états-uniennes, gardées sous contrôle par du personnel de la US Air Force jusqu'à ce que le président des États-Unis n'en autorise l'utilisation ».De cette façon l'Italie, l'Allemagne, la Belgique, la Hollande et la Turquie, officiellement pays non-nucléaires, se trouvent transformés en territoire de première ligne, et donc en cible potentielle, dans la confrontation nucléaire entre les USA/Otan et la Russie. Confrontation qui deviendra encore plus dangereuse avec le déploiement en Europe des nouvelles bombes nucléaires états-uniennes, qui abaissent le seuil nucléaire : « Des armes nucléaires de ce type plus précises —avertissent divers experts interviewés par le New York Times— augmentent la tentation de les utiliser, et même de les utiliser les premiers ».
Face au péril croissant qui nous menace, non redouté par la plus grande majorité à cause du black-out politico-médiatique, il ne suffit pas de faire des appels génériques au désarmement nucléaire, terrain facile de démagogie. Pensons seulement que le président Obama, après avoir lancé une potentialisation nucléaire de 1 000 milliards de dollars, déclare vouloir « réaliser la vision d'un monde sans armes nucléaires ».
Il faut dénoncer le fait que, en recevant et en se préparant à utiliser des armes nucléaires, l'Italie, l'Allemagne, la Belgique, la Hollande et la Turquie violent le Traité de non-prolifération des armes nucléaires, ratifié en 1975, qui stipule : « Chacun des États militairement non nucléaires s'engage à ne recevoir de quiconque des armes nucléaires, ni le contrôle sur de telles armes, directement ou indirectement » (Article 2).
L'unique façon concrète que nous avons de contribuer à désamorcer l'escalade nucléaire et à réaliser l'élimination complète des armes nucléaires, est celle d'exiger que l'Italie, l'Allemagne, la Belgique, la Hollande et la Turquie cessent de violer le Traité de non-prolifération et, sur la base de celui-ci, imposent aux États-Unis de retirer toute arme nucléaire de leur territoire national et de ne pas y installer les nouvelles bombes B61-12.
Y a-t-il quelqu'un aux Parlements qui soit disposé à le demander sans parler à demi-mot ?
Commentaire : La folie des gouvernements est épouvantable, et l'armement atomique, du "big business". Quand une bombe nucléaire explosera dans un pays européen, qui sait si la population, pour l'instant hypnotisée par l'écran magique de son dernier smartphone, ne prendra-t-elle pas conscience, enfin, du danger nucléaire et de la menace terrible d'avoir pour chefs d'État des malades qui achètent des bombes nucléaires comme s'il s'agissait de voitures dernier modèle.
Quand on voit comment les américains accentuent les provocations aux frontières russes, l'on se dit que cela pourrait très vite dégénérer...