Comment: On le voit bien, TAFTA et CETA, c'est kif-kif bourricot. On jurerait que les promoteurs de ce libéralisme pathologique ont misé sur les 2 chevaux : si l'un tombe sous la vindicte populaire et concentre l'attention de la populace, l'autre passera peut-être, qui sait.

Sur ce traité, quelques précisions :
Concrètement, avec l'accord Ceta, tous les services publics qui n'auraient pas fait l'objet d'une exclusion préalable pourraient être libéralisés. Une mort à petit feu des services publics que même le Tafta n'envisage pas puisque il semblerait que ce dernier, s'il venait à être conclu, retienne plutôt une approche en « liste hybride » c'est-à-dire à mi-chemin entre la « liste positive » (plus sécurisante vis-à-vis des services publics) et la « liste négative ».

ceta
La Confédération paysanne rappelle dans un communiqué de presse son opposition à la ratification de l'accord de libre-échange conclu entre l'UE et le Canada (Ceta). Explications.

Les menaces mises en avant ces dernières semaines par le gouvernement français concernant le TTIP ou Tafta (accord de libre-échange entre l'UE et les États-Unis), ou encore l'ouverture des négociations entre l'UE et le Mercosur pour conclure également un accord de libre-échange ne doivent pas faire oublier le Ceta, l'accord commercial entre l'UE et le Canada.

Dans un communiqué de presse, la Confédération paysanne revient sur cet accord conclu en 2014 puisqu'il doit être mis en discussion au Conseil européen vendredi 13 mai 2016 pour une ratification à l'automne.

Selon le syndicat, « cet accord comporte les mêmes dispositions que le Tafta, et donc les mêmes risques. Pourtant, les fameuses "lignes rouges" de l'un ne valent visiblement pas pour l'autre... ». Et de lister les menaces que fait peser le Ceta sur l'agriculture européenne. Il va :
  • Impliquer le renforcement de la protection des investissements qui donnera aux multinationales canadiennes, et à 41 811 firmes américaines qui ont des filiales au Canada, le droit d'attaquer les lois et réglementations françaises.
  • Faciliter la participation des lobbies à l'élaboration, et donc à l'affaiblissement, des normes sanitaires, sociales et environnementales grâce aux mécanismes de coopération et dialogue réglementaire. Par ce mécanisme, l'interdiction des OGM, du traitement chimique des carcasses de viandes, des farines animales, et plus globalement notre principe de précaution, risquent d'être remis en cause !
  • Entraîner une baisse à terme de 93,8 % des droits de douane agricoles, mettant définitivement fin à un outil important de souveraineté alimentaire. Par exemple, les produits laitiers canadiens entreront librement en Europe, sans droit de douane, alors que l'Europe est en pleine crise laitière !
  • Augmenter l'entrée, sans droit de douane, en Europe de viande bovine (65 000 t/an) et porcine (75 000 t/an), secteurs très sensibles et fortement touchés par la crise de l'élevage.
  • Permettre le brevetage de toutes les semences, donc l'interdiction pour les paysans de ressemer une partie de leur récolte, savoir-faire paysan indispensable à la souveraineté alimentaire.
  • La reconnaissance et la protection de seulement 10 % de nos indications géographiques sur le marché canadien.
  • La fin des initiatives de relocalisation et l'ouverture de nos marchés publics aux entreprises canadiennes.
Le syndicat craint une industrialisation de la production agricole et la disparition des paysans et souhaite que le CETA ne soit pas signé.