Comment: On ne se fait pas d'illusion : ce qui arrive au Venezuela pourrait tout à fait arriver en Europe, en France, dans nos villes, dans nos quartiers. Au delà des idéologies politiques et des grandes théories sociologiques qui font perdre beaucoup de temps et d'énergie, c'est toujours la même histoire qui est contée : celle de personnes qui détiennent un pouvoir, qui en font un usage égoïste, qui occasionnent des dommages immenses, à l'échelle d'un pays, d'un continent. C'est l'histoire d'une maladie de l'esprit humain d'où la conscience serait pour ainsi dire absente ou contaminée.

Seuls les comportements pathologiques peuvent expliquer, in fine, les désastres auxquels nous assistons tout autour de nous et qui occasionnent tant de souffrances humaines.
« Pendant des années, j'ai cru que la pérennité et la consolidation de la démocratie allaient permettre d'en finir avec la soumission irrationnelle des masses à l'homme fort et puissant, et qu'un plus grand développement de la conscience permettrait de contenir la volonté de pouvoir et d'empêcher qu'elle ne corrompe toute la citoyenneté. Je pensais que le pouvoir pouvait se comprendre comme un mécanisme menant au consensus. Aujourd'hui, ce n'est pas possible, et je ne peux plus que m'étonner devant les assauts permanents du pouvoir coercitif contre l'ordre institutionnel garant du respect des droits humains fondamentaux. Ma perplexité grandit quand je vois l'enthousiasme populaire pour des leaders que dans les vieux manuels de psychiatrie on décrivait comme des desalmados. Il convient donc d'insister sur la réponse donnée par Jung au correspondant du journal Mishmar, dans l'interview citée plus haut. Quand Eugen KOLB lui demanda comment guérir l'infection psychopathique de la mentalité collective, il répondit : "Une éducation pour une plus grande conscience ! Prévention... de la psychologie des masses !" Il est temps que la psychologie analytique sorte des cabinets pour aller dans les rues. »[8] Ici.

Traduction : Folamour
Corrections supplémentaires : Sott


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Au cours des dernières années, nous avons relaté avec la régularité d'une horloge l'effondrement du Venezuela jusqu'à un statut d'État en faillite, ce qui a été cimenté il y a quelques semaines, quand la nouvelle est tombée que « le Venezuela était officiellement à court d'argent pour imprimer de nouveaux fonds ». À ce moment-là, la meilleure chose qu'ils pouvaient faire était simplement de prendre du recul et de regarder la société locale comme une civilisation tournée sur elle-même, déclenchant ce qui allait se transformer en triste apocalypse du Venezuela lui-même.

Hier soir, nous avons montré à quoi Caracas ressemblait cette semaine ( voir photo ci-contre).

Comme nous l'écrivions alors, ce sont tout simplement desVénézuéliens affamés qui protestaient à propos de leurs enfants en train de mourir d'un manque de nourriture et de médicaments, et ne possédant pas suffisamment d'eau ou d'électricité. Comme l'a ajouté AgainstCronyCapitalism, c'est un pays avec plus de pétrole que l'Arabie Saoudite avec un gouvernement qui a volé tout l'argent, et maintenant ils encerclent des manifestants pacifiques et les menacent avec des bombes (ou la prison pour les torturer).

Le désespoir a pris place, le crime devient inévitable. Un homme accusé d'agression dans les rues de Caracas a été encerclé par une foule de spectateurs, battu et brûlé vif ; une vidéo pixelisée circule et a été publiée ou l'on voit l'homme brûlant vif ; dorénavant, la justice populaire dispense le droit de vie ou de mort :

« Roberto Fuentes Bernal, 42 ans, aurait été surpris en train d'agresser des passants dans la capitale vénézuélienne, et avant que la police arrive sur les lieux, la foule a fait sa propre loi, avec ses propres mains. » La vidéo peut être vue ici.

Maintenant, pour le dernier développement choquant en date, le Venezuela a subi une nouvelle vague de pillage cette semaine provoquant au moins deux morts, un nombre incalculable de blessés, et des millions de dollars de pertes et de dommages. Selon Panampost, mercredi matin, une foule a pillé le marché de gros de Maracay dans la région centrale du Venezuela. Selon les témoignages des marchands, les files d'attente sans fin que les Vénézuéliens subissaient pour se procurer des produits alimentaires n'ont pu être organisées ce jour-là.

Au fil du temps, les Vénézuéliens désespérés sont devenus de plus en plus anxieux, faute de ne pouvoir acheter de la nourriture. Ensuite, ils ont commencé à sauter par-dessus les portes et ont pris d'assaut le supermarché.
« Ils ont pris le lait, les pâtes, la farine, l'huile et le lait en poudre. Il y avait 5000 personnes »a déclaré un témoin à la sortie du Venezuela El Estímulo.
Des gens venant de partout dans l'État tout entier sont arrivés au supermarché parce qu'il y avait des rumeurs comme quoi certains produits ne se trouvant nulle part ailleurs étaient disponibles.

En raison de la foule massive, les autorités ont été incapables de maintenir l'ordre.
« Il y avait 250 personnes pour chaque officier de la Garde nationale ... beaucoup de gens et quelques soldats. Au moins un policier a été battu parce qu'il a essayé d'arrêter la foule », a déclaré une autre source à El Estímulo.
Les autres dispensaires alimentaires gérés par le gouvernement ont également été pillés par le peuple. Loin du paradis socialiste promis, alors que la foule se déplaçait, une porte d'entrée s'est effondrée sous le poids des gens, faisant plusieurs blessés.

L'image ci-dessous montre une ruée humaine sur le riz.



Au cours des deux dernières semaines, plusieurs provinces ont assisté à des scènes de pillage dans les pharmacies, les centres commerciaux, les supermarchés et les camions de livraison de nourriture. Dans plusieurs marchés, les cris de « nous avons faim ! » ont retenti. Le 27 avril, la Chambre venezuélienne des aliments (CAVIDEA) a rapporté que les producteurs de denrées alimentaires du pays avaient seulement 15 jours de réserve.

PanamPost ajoute que les pillages sont des événements de plus en plus courants au Venezuela, alors que la pénurie alimentaire du pays a donné lieu à un autre incident violent dans un supermarché - cette fois dans le Luvebras Automarket situé dans la province de La Florida de Caracas.

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Les vidéos postées sur les médias sociaux ont montré des gens désespérés tombant les uns sur les autres en essayant d'obtenir des sacs de riz. Un utilisateur a indiqué que le pillage avait eu lieu parce qu'il est difficile d'obtenir des céréales, et donc les gens « ont cassé les portes et endommagé les infrastructures »


Dans la province centrale de Carabobo, les résidents ont pillé un entrepôt de maïs situé dans la ville côtière de Puerto Cabello. Ils auraient cassé la porte parce que les employés ont donné de petites portions.
« Il n'y a pas de riz, pas de pâtes, pas de farine », a déclaré le résident Glerimar Yohan à La Costa, « seulement la faim. »
L'effondrement social est inévitable

Avec la mort de l'économie, la seule chose qui reste est de regarder comment la société implose. À cette fin, Oscar Meza, directeur du Centre de documentation pour l'analyse sociale (Cendas-FVM), a déclaré que les mesures de la rareté et de l'inflation en mai vont être les pires à ce jour.
« Nous avons officiellement déclaré que le mois de mai était celui où la faim a commencé à se répandre au Venezuela », a déclaré Web Noticias Venezuela... « Quant à Mars, il y a eu une augmentation des prix annuels en raison de l' inflation - une augmentation de 582,9 pour cent pour la nourriture, alors que le niveau de la rareté des produits de base reste à 41,37 pour cent. »
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Meza a déclaré que le déclenchement de la crise est dû au manque de pain et d'autres aliments dérivés du blé.
« Les prix sont si élevés que vous ne pouvez rien acheter, les gens ne peuvent pas acheter du pain, ils ne peuvent pas acheter de farine. Vous avez du porridge, vous voyez le prix du poulet monter, et les familles sont prises à la gorge... le déjeuner coûte environ 1500 bolivars... Les gens doivent prendre de la nourriture à la maison pour aller travailler, mais maintenant vous ne pouvez plus parce que vous n'avez plus de nourriture à la maison. »
C'est pourquoi, Español Ramón Muchacho, maire de Chacao à Caracas, a déclaré que les rues de la capitale du Venezuela sont remplies de gens qui tuent des animaux pour les manger. Muchacho a rapporté qu'au Venezuela, c'est une « réalité douloureuse » de voir que les gens « chassent les chats, les chiens et les pigeons « pour soulager leur faim. »

Par conséquent, Muchacho a averti que les îles des Caraïbes et la Colombie pourraient subir un afflux de réfugiés en provenance du Venezuela, si les pénuries alimentaires continuent dans le pays.

« Comme la faim se répand, nous avons pu voir de plus en plus de Vénézuéliens fuyant par terre ou par mer vers les îles », a dit Muchacho.

Et voilà comment toutes les utopies socialistes finissent toujours. Pendant ce temps, alors que la guerre civile semble inévitable, il y a des factions en lice pour évincer Maduro, même si nous sommes persuadés que le dictateur forcera sa population à supporter plus longtemps ce cauchemar socialiste. On ne peut qu'espérer que ces scènes choquantes soient reléguées dans les rues des paradis socialistes perdus en mer, bien que les Américains aient à se préparer au pire dans le cas où ils aient finalement réussi à se frayer un chemin vers le pays.