Comment: La nocivité des ondes générées par les équipements high-tech ne sera jamais reconnue officiellement : le déni maintient le statu-quo et les milliards continuent d'être engrangés. L'addiction à ces nouvelles technologies est, quand à elle, un peu plus difficile à cacher : on préconise bien hypocritement des seuils et des durées pour le bien de tous et camoufler ainsi ce qui n'est rien d'autre qu'une dépendance. Celle-ci n'est-elle pas la marque, en réalité, d'un problème plus profond ? Où l'être humain utilise des outils fabriquant un simulacre de réalité, à la mesure des objectifs de vie artificiels que la société le contraint à réaliser ?


téléphone portable
© PHILIPPE TURPIN / PHOTONONSTOP/ AFPUne petite fille consulte un téléphone portable dans sa chambre, le 10 mai 2015, en France
Les téléphones portables et autres tablettes tactiles ne sont pas forcément inoffensifs pour la santé des enfants. Les ondes électromagnétiques de ces produits, mais aussi des jouets connectés, peuvent avoir des effets sur la santé, indique un rapport (PDF) de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) rendu public vendredi 8 juillet.

Parmi tous les objets émettant des ondes, "le téléphone mobile reste la source majeure d'exposition aux radiofréquences" et "la plus intense", à cause de la puissance intrinsèque de l'objet et parce qu'il est placé directement contre le corps (à l'oreille ou dans une poche), note l'Anses. Sur la base de ces constats, l'agence sanitaire réitère sa recommandation de 2013 de s'en tenir à "un usage modéré" des téléphones portables et d'utiliser le plus souvent possible le kit mains libres. Que sait-on des conséquences d'un usage excessif des technologies sans fil, et notamment du téléphone, sur les enfants et les jeunes ?

Elles peuvent nuire à la mémoire et l'attention

Les chercheurs de l'Anses restent prudents : "les données disponibles permettent de conclure à un effet possible des radiofréquences sur les fonctions cognitives de l'enfant", telles que la mémoire, l'attention, les capacités psychomotrices ou le langage, précise Le Monde. Sur ce point, ajoutent les spécialistes, "les résultats montrant des effets aigus [à court terme] se basent sur des études expérimentales dont la méthodologie est bien maîtrisée".

Elles engendrent une fatigue supplémentaire
Les experts ont également recensé des effets négatifs sur le bien-être. Une étude néerlandaise sur 1 656 enfants et adolescents fait notamment ressortir leur fatigue, sans doute lié à un usage excessif et nocturne du téléphone mobile : seuls 38% des jeunes interrogés ne l'utilisent pas après le coucher. Une étude britannique sur 373 enfants de 10 à 13 ans relève une "association entre l'utilisation de kit mains libres sans fil et maux de tête, sensation d'être déprimé, et être réveillé la nuit". Elle pointe aussi une "association entre certaines bandes de fréquence de téléphone sans fil et acouphènes, sensation d'être déprimé et somnolence".
Les chercheurs énumèrent aussi les troubles du sommeil, le stress et l'anxiété. Des effets qu'ils attribuent non pas aux ondes, mais à une utilisation intensive du téléphone portable. "L'effet observé pourrait être davantage lié à l'usage fait des téléphones portables plutôt qu'aux radiofréquences elles-mêmes", relèvent-ils. Aussi conseillent-ils aux parents d'"inciter leurs enfants à un usage raisonnable du téléphone mobile, en évitant les communications nocturnes et en limitant la fréquence et la durée des appels".

Elles peuvent provoquer des dépressions

Les études épidémiologiques, relève l'Anses, "mettent en évidence une santé mentale affectée chez les adolescents ayant un usage problématique du téléphone mobile". Elles semblent associer "un usage intensif du téléphone portable par des jeunes et une santé mentale affectée". Ce qui se traduirait par des comportements à risque, de la dépression ou des idées suicidaires, relève l'Anses. L'agence réclame que des travaux complémentaires soient réalisés pour vérifier la relation de cause à effet.

Leurs effets cancérogènes ne sont pas prouvés

Dans son état des lieux des connaissances, l'Agence nationale de sécurité sanitaire indique en revanche que "les données actuelles issues de la littérature internationale ne permettent pas de conclure à l'existence ou non d'effets chez l'enfant sur le comportement, les fonctions auditives, le développement, le système reproducteur ou immunitaire, ni d'effets cancérogènes".

Dans certains cas, comme pour le système reproducteur ou les cancers, "il n'y a pratiquement pas d'études disponibles pour les enfants", explique à l'AFP Olivier Merckel, chef de l'évaluation du risque lié aux nouvelles technologies à l'Anses. Pour d'autres cas de figure, comme les fonctions auditives, "il n'y a rien de flagrant en matière d'effet négatif", dit-il.