L'ambassadrice américaine à l'ONU, qui a qualifié les actions russes en Syrie de «barbarisme», a tort parce que rien n'est plus barbare que ce que Washington a fait en Irak et en Libye, a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe. « Quand Samantha Power [l'envoyée américaine à l'ONU] dit quelque chose, on veut pleurer de peur que la destinée du monde est entre les mains de ceux qui obéissent à de telles personnes », a écrit Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, dans son poste Facebook en réaction aux récentes accusations de «barbarisme» exprimées envers la Russie par Samantha Power.

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© Google Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères
La diplomate russe a proposé à l'envoyée américaine à l'ONU de balayer devant sa porte. « Le monde n'a vu rien de plus barbare dans l'histoire moderne que Washington a fait en Irak et en Libye ». Elle a ainsi reproché à Samantha Power son manque de connaissance en histoire. « D'un point de vue historique, les tribus celtes et slaves étaient barbares. C'est pourquoi Samantha Power n'a pas raison de s'en exclure [des barbares]», a indiqué Maria Zakharova.

La porte-parole du ministère des Affaires étrangères suppose que les accusations de la Russie émises par Samantha Power avaient pour but de détourner l'attention de la frappe aérienne américaine sur des militaires syriens à Deir ez-Zor en plein cessez-le-feu, conclu par la Russie et les Etats-Unis le 9 septembre.

A quoi a mené «l'intervention humanitaire» américaine en Libye et en Irak ?

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, Samantha Power a accusé la Russie d'être responsable de la mort de civils à Alep. «Ce que la Russie soutient et fait [en Syrie], ce n'est pas du contre-terrorisme, c'est du barbarisme», a-t-elle déclaré, en tenant Moscou et Damas pour responsables des attaques sur des quartiers résidentiels, des infrastructures civiles et des travailleurs humanitaires, en omettant le fait que le Front Al-Nosra utilise des civils comme boucliers humains à Alep.

Au Département d'Etat depuis 2008, Samantha Power a été nommée ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies en 2013 et est reconnue comme une partisane de «l'intervention humanitaire», plaidant l'utilisation de forces militaires pour des raisons humanitaires.

L'invasion américaine en Irak en 2003 et le renversement de Mouammar Kadhafi en 2011 sont des exemples d'«interventions humanitaires». Dans les deux cas, les interventions avaient pour but de prévenir des souffrances humaines, mais au lieu de ça ont causé d'énormes tragédies à long terme.