Il y a du mystère dans l'air ! 7H20 ce lundi, un petit bimoteur de transport décolle de l'aéroport international de Malte à Luqa. Quelques secondes seulement de vol et le voici qui pique du nez, il s'écrase en provoquant une boule de feu en bordure du tarmac. Cinq personnes se trouvaient à bord et elles n'ont pas survécu, l'information tragique est donnée rapidement. En revanche, le temps s'écoule et en fin de matinée, on ne sait toujours pas quelle est la nationalité des victimes, qui elles étaient et où les transportait l'appareil

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© GoogleUn avion s'écrase à Malte
Des médias évoquent un avion affrété par Frontex, l'agence européenne de contrôle des frontières, mais cette dernière dément. A la mi-journée, le gouvernement maltais annonce que les personnes décédées sont des Français, des douaniers chargés de surveiller le trafic d'êtres humains, des migrants en l'occurrence, et le trafic de drogue; ils partaient pour la journée effectuer un vol de reconnaissance. Un porte-parole des Douanes françaises dément à son tour. La confusion persiste, et pour cause !


Un vol piloté par la DGSE ?

Dans quelques rédactions, des experts du domaine militaire révèlent alors que le petit avion était affrété par le gouvernement français et qu'il appartient à une société du Luxembourg, CAE Aviation. Tiens !? Cette entreprise, depuis plusieurs années, a notamment l'habitude d'offrir ses services à la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), les services de renseignements extérieurs français. Ses appareils permettent entre autres de faire des photographies aériennes et d'intercepter des communications.

Finalement, pour éclaircir un peu les choses, le ministère français de la Défense va déclarer que le bimoteur devait effectuer une mission de reconnaissance en Méditerranée. A bord se trouvaient trois de ses employés et deux salariés d'une société privée, précise le ministère, mais il se refuse logiquement à préciser la destination de l'avion. Les experts en affaires militaires pensent que l'appareil devait se rendre à Misrata, la grande ville côtière de la Libye, située justement au sud de Malte.

En juillet dernier, le gouvernement français a admis que des soldats de ses forces spéciales étaient engagés en Libye; c'était après la mort de trois militaires dans un accident d'hélicoptère survenu dans l'est du pays. Pour ce qui est du drame de Malte, plusieurs enquêtes sont ouvertes pour déterminer les causes et les circonstances de la chute de l'avion.