Un Syrien a été grièvement blessé à la tête vendredi par un jet de pierre sur l'île grecque, où pour la deuxième nuit consécutive des incidents ont eu lieu autour d'un camp de réfugiés. « Un individu a lancé une pierre depuis le for t» de Chios qui surplombe le port où est installé un camp de réfugiés, et « a grièvement blessé à la tête un Syrien », a indiqué un porte-parole à Athènes du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR), Roland Schöenbauer.

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De plus en plus, partout, intransigeance envers les réfugiés
La police n'a pas confirmé dans l'immédiat cet incident, intervenant après deux nuits émaillées d'incidents sur l'île grecque où s'entassent plus de 4000 migrants et réfugiés, alors que la capacité théorique ne dépasse pas 1100 places. Après Lesbos et Samos ces dernières semaines, la tension a gagné depuis mercredi l'île de Chios. Les griefs des insulaires s'estimant débordés par l'afflux migratoire ont été nourris par une saison touristique sinistrée.



Dans la nuit de jeudi à vendredi des engins incendiaires ont été lancés sur le camp. Deux volontaires pro-réfugiés ont aussi été agressés près du camp par un groupe d'une trentaine de personnes, et ont été hospitalisés. Selon l'Agence de presse grecque Ana, ces attaques ont détruit plusieurs tentes et provoqué dans la nuit la fuite hors du camp de Souda, situé près du centre du chef-lieu de l'île, de quelque 150 résidents, pour la plupart des familles.

Une île « en ébullition »

Les premiers incidents avaient éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi, après que deux petits groupes de migrants aient dévalisé un magasin d'alcool et volé des pétards dans un deuxième commerce. Toujours selon la police, ils les ont lancés sur des maisons et voitures entourant le camp, et les forces de l'ordre venues ramener le calme. Trois Algériens de 17 ans et un quadragénaire iranien ont été arrêtés.
L'île « est en ébullition », avec « une tension montante » entre habitants et migrants bloqués sur place, a indiqué une source policière sous couvert d'anonymat. « Nous ne pouvons pas exclure que des organisations d'extrême droite tentent d'exploiter la colère des habitants» face à des dégradations commises par des migrants, a ajouté ce responsable, alors que des députés du parti néo-nazi grec Aube Dorée ont effectué une visite sur l'île en début de semaine.
La tension est récurrente depuis des mois sur les îles grecques de l'Égée orientale, proches des côtes turques, où l'accord UE-Turquie visant à couper la route migratoire égéenne bloque toujours plus de 16.000 réfugiés et migrants, pour 7450 places disponibles.