L'extinction des abeilles n'est peut-être pas prévue pour demain. Le chercheur anglais Glen Jeffery de l'Institut d'ophtalmologie de l'University College de Londres (UCL) a publié une méthode dans la revue Plos One qui peut préserver la population des butineurs. L'utilisation d'un système infrarouge pourrait bien sauver la vie des abeilles infectées par les néonicotinoïdes, des pesticides très violents qui déciment les insectes butineurs.
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Une méthode efficace

Les néonicotinoïdes perturbent fortement le système neuronal des abeilles et certaines cellules de leur organisme dont les mitochondries. Elles se retrouvent immobilisées, car leurs membres ne peuvent plus bouger et finissent par mourir. Le chercheur a exposé deux groupes d'abeilles à l'imidaclopride, une substance active des néonicotinoïdes, pendant une durée de 10 jours. Le premier groupe a bénéficié ensuite d'une exposition au rayon infrarouge deux fois par jour pendant deux semaines. L'autre groupe n'a pas été exposé aux infrarouges.

Les résultats du test parlent d'eux-mêmes. Les abeilles ayant survécu aux expositions des néonicotinoïdes sont celles qui avaient bénéficié de l'exposition aux infrarouges. Leurs membres fonctionnaient correctement alors que le second groupe avait plus de difficultés à bouger et finissaient par mourir.

De meilleures défenses

La lumière infrarouge a stimulé la résistance des cellules de l'organisme des abeilles contaminées par les néonicotinoïdes, en améliorant la fonction des mitochondries. « D'autres études ont montré qu'un traitement aux infrarouges réduit la détérioration des mitochondries observée au fil du temps. Les abeilles qui ne sont pas contaminées par les pesticides peuvent aussi en bénéficier, si bien que la thérapie lumineuse peut être une façon efficace de prévenir la mortalité des colonies exposées aux néonicotinoïdes », explique le chercheur britannique.

Ce traitement peut être à la fois une solution préventive pour les abeilles qui ne sont pas contaminées, mais également curative pour les insectes malades. Après ce traitement, les abeilles continuent de vivre normalement, sans dépendre de ces rayons infrarouges. La lumière rouge ne gênant pas le comportement des abeilles, le chercheur souhaite poursuivre son expérience en installant une petite lampe à infrarouge dans les ruches.