Pendant la Noël, la plupart des Français ne devraient pas trop s'inquiéter de l'ombre presque invisible de l'état d'urgence qui plane sur le France. Est-ce que le plan renforcé Vigipirate préparé par l'Élysée obscurcira l'esprit de Noël? Les fêtes de Noël se dérouleront sous le signe de la sécurité. En effet, le gouvernement français a décidé de renforcer le plan antiterroriste Vigipirate.

vigipirate
© GoogleLe plan
Selon les informations du Figaro, un conseil de défense réuni mercredi 30 novembre à l'Elysée a validé le plan qui porte le nom de « Vigipirate Plus ». Ce plan qui entre en vigueur ce jeudi 1er décembre, prévoit trois niveaux de menace, contre deux habituellement: « vigilance », « sécurité renforcée » et « urgence attentat ».

« Il est évident qu'on attend toujours au moment des grands événements que ce soit religieux, festif, etc., une action des terroristes potentiels qui peuvent avoir effectivement l'idée d'exploiter cette période », a révélé à Sputnik Alain Rodier, expert du renseignement, directeur adjoint du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), commentant cette décision gouvernementale.


Il a rappelé que les services de sécurité ont de bonnes raisons d'être en alerte. Il a en particulier mentionné un fait récent :

« Il y a eu deux vidéos qui sont sorties en français extrêmement récemment qui menaçaient directement la France. C'est en examinant ces deux vidéos qui datent de quelques jours qu'on s'aperçoit qu'il y a une volonté de passer à l'action. ». Il faut noter que le plan Vigipirate plus ne sera pas un évènement exceptionnel pour les Français, déjà rompus à l'état d'urgence. D'après M. Rodier, le plan antiterroriste actuel n'est qu'une procédure bureaucratique nécessaire.

« C'est une mesure technique uniquement, administrative. C'est-à-dire que si un attentat vient d'avoir lieu, on peut prendre des mesures dans le cadre de cet Urgence-Attentat supérieur c'est-à-dire, par exemple, arrêter le métro, bloquer des trains, arrêter la circulation dans certains endroits », a expliqué M. Rodier.

Donc, le plan Vigipirate est une autorisation pour les agents de prendre toutes les mesures nécessaires pour réduire les risques au minimum. « C'est de façon à éviter ce qu'on appelle un sur-attentat. C'est une technique classique employée par les terroristes, c'est-à-dire qu'on fait un premier attentat et ensuite on en fait un deuxième. Donc, s'il y a eu un attentat ou alors si des informations disent qu'il y a un risque d'attentat immédiat, on peut prendre les mêmes mesures », a-t-il précisé.

Cependant, les Français n'ont pas à s'inquiéter des quelques inconvénients qui pourraient suivre cette initiative. En parlant de ce plan, l'expert du renseignement a détaillé que contrairement à l'état d'urgence, le plan Vigipirate n'est qu'une mesure ponctuelle.
D'autre part, l'ancien officier du renseignement français et coauteur de plusieurs ouvrages concernant l'islam et le terrorisme, Alain Chouet, a fait savoir que le plan Vigipirate est utilisé « depuis pas mal d'années » et a averti que le gouvernement pouvait le prolonger si nécessaire. Il a également expliqué plus en détails ce que signifiait ce troisième niveau d'alerte.

Commentaire : Ce plan a beau être en place depuis "pas mal d'années", il n'a pas empêché des attentats terroristes qui ont fait des victimes en sol français. Est-il réellement efficace le Plan Vigipirate ? Est-il là pour protéger la population d'attentats terroristes ? On se le demande.


D'après M. Chouet, le système de trois niveaux permet de donner aux services de sécurité plus de souplesse, d'appliquer les mesures nécessaires « de façon plus différenciée ».

« En gros, (ce plan rehausse, ndlr) un peu les capacités de la police administrative par rapport à un état normal », a déclaré Alain Chouet. Toutefois, il a expliqué qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter en raison de l'absence d'indications quant à une menace précise. Selon lui, c'est plutôt un risque terroriste permanent qui plane sur la France.

« Non, je ne pense pas qu'il y ait des indications particulières en ce moment, si ce n'est qu'on est confronté à un risque terroriste permanent, surtout maintenant que l'État islamique perd pied sur le terrain et qu'on va assister au retour d'un certain nombre de volontaires qui y étaient allés », a conclu l'ancien officier de renseignement français.