L'embargo russe imposé aux producteurs européens constitue une contremesure justifiée, car il était hors de question de donner le feu vert à une concurrence déloyale de leur part sur fond des sanctions antirusses introduites par Bruxelles, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov dans une interview accordée au journal Profil.

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« Nous avons adopté ces contremesures pour une raison très simple. Les sanctions antirusses empêchent nos banques d'obtenir des investissements pour financer notre secteur agricole. Cela veut dire que les produits agricoles en provenance de l'UE pourraient en l'occurrence bénéficier sur le marché russe d'avantages concurrentiels déloyaux, ce à quoi nous sommes tenus de pallier », a expliqué le ministre.

Concernant la levée de l'embargo, le ministre a indiqué que la Russie n'était pas la première à introduire des sanctions et que par conséquent « ce n'était pas à nous de les lever ».

Rappelons que le régime des sanctions antirusses puise ses racines dans le rattachement de la Crimée et de Sébastopol à la Russie, suite à un referendum qui s'est tenu en mars 2014, où plus de 90 % du peuple ont voté pour le rattachement à la Russie.

La Russie a riposté en frappant d'embargo, en août 2014, plusieurs denrées alimentaires, notamment les produits laitiers, la viande, les fruits et légumes en provenance de l'UE, du Canada, d'Australie et de Norvège. Le 15 décembre, l'UE a prolongé de 6 mois les sanctions contre la Russie. La semaine dernière, le président sortant américain Barack Obama les a également prolongées jusqu'en mars 2018.