Alors que les Etats-Unis avaient récemment précisé ne plus tenir un départ de Bachar el-Assad pour prioritaire, l'attaque chimique présumée du 4 avril, dont Washington impute la responsabilité à Damas, semble avoir changé la donne pour Donald Trump.

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© InconnuDonald Trump
Alors qu'il donnait une conférence de presse en compagnie du roi Abdallah II de Jordanie le 5 avril à la Maison Blanche, Donald Trump a qualifié l'attaque chimique présumée survenue le 4 avril dans la région d'Idlib en Syrie d'«acte odieux» et d'«affront à l'humanité».

Condamnant « cette attaque chimique atroce contre des gens innocents, des femmes, des petits enfants et même de beaux petits bébés », Donald Trump n'a pas hésité à l'attribuer au « régime d'Assad ». « Un grand nombre de lignes rouges a été franchi », a-t-il estimé.

Il a par ailleurs indiqué que son « attitude vis à vis d'Assad [avait] changé » suite à l'attaque chimique survenue le 4 avril à Khan Cheikhoun. Le 30 mars dernier, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, avait affirmé que Washington ne considérait plus le départ du président syrien Bachar al-Assad comme une priorité, rompant avec des exigences maintenues pendant près de cinq années sous l'administration Obama.

Donald Trump a d'ailleurs répondu aux questions faisant suite aux déclarations de Nikki Haley ce 5 avril lors de la réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, qui affirmait que si aucune représaille n'était décrétée contre la Syrie, les Etats-Unis pourraient mener leur «propre action». « En matière militaire, je n'aime pas dire quand je passe à l'acte ni ce que je fais », a fait savoir Donald Trump. « Je n'ai pas dit que je ne ferai rien, d'une manière ou d'une autre, mais je ne le dirai certainement pas aux médias », a-t-il ajouté.

Alors qu'un grand nombre de pays occidentaux tient le régime syrien pour responsable de l'attaque chimique qui a coûté la vie à 70 personnes, Damas avance une autre version des faits, que soutient également la Russie. Selon celle-ci, l'aviation syrienne aurait pris pour cible un entrepôt tenu par les rebelles, qui s'est révélé contenir des armes chimiques.