Commentaire : L'article évoque des points de vue intéressant mais "wait en see"...


Plusieurs articles émanant du site américain leftist (de gauche) Counter Punch s'interrogent sur la possibilité qu'aura Donald Trump dans les prochains mois (ou prochaines semaines) de résister aux offensives en préparation contre lui émanant du complexe militaro-industriel-médiatique et des agences de renseignement (IC), dit aussi Etat profond.

fighters planes
Porte-avion américain et son groupe naviguant ces derniers jours dans les eaux contestées de la Mer de Chine sud, ce qui est vécu par la Chine comme une nouvelle provocation.
Selon ces articles, et notamment celui d'un chroniqueur renommé, lui-aussi de gauche, Paul Street (1) Trump serait impulsif, superficiel, incapable de gouverner longtemps un pays comme les Etats-Unis. Dans la suite de l'article Paul Street montre comment de son côté l'Etat profond américain s'est emparé de toutes les ressources du pays à son seul profit. En conclusion, Paul Street en appelle à des forces politiques encore silencieuses, émanant de tous ceux qui refuseront tant Trump que l'Etat profond et qui offriront une véritable alternative socialiste. Celle-ci selon lui serait en particulier capable de rassembler tous les électeurs populaires déçus par Trump et rejetant la domination de l'Etat profond dont ils sont les premiers à souffrir.

Pour nous cette perspective est totalement irréaliste, du fait que cette opposition potentielle sera longtemps incapable de s'organiser face aux deux partis dominants. Mais en lisant l'article, on se pose une question toute différente : pourquoi l'Etat profond ne s'est pas encore débarrassé de Trump qui pour le moment paraît gêner, ne fut-ce que faiblement, l'exercice de sa domination.

Un autre article, publié sur le site également leftist ZeroEdge (2) montre combien le complexe militaro-industriel-médiatique américain se félicite des prochaines probables interventions armées encouragées par Trump et visant deux pays qui sont considérés par l'Etat profond comme des ennemis à faire disparaître - ceci même au risque d'engagements nucléaires tactiques. Il s'agit de l'Iran et de la Chine, que dès avant son élection Trump avait promis de neutraliser économiquement et militairement. La Russie, encore très affaiblie, ne représente pas encore pour l'Etat profond une menace immédiate. Mais l'Iran et la Chine militairement et économiquement éliminés, son tour viendra.

La mansuétude de l'Etat profond à l'égard de Trump tient au fait que, malgré ses clowneries au plan national, il est seul capable, en tant que Président, de mobiliser les forces armées américaines contre l'Iran et la Chine. Il a déjà commencé à le faire, ce qui inquiète évidemment beaucoup cette dernière. Mais si celle-ci adoptait des contres-mesures, elle ne ferait que précipiter l'engagement contre elle des forces armées américaines, non seulement an Mer de Chine sud mais sur l'ensemble de ses frontières.

L'on comprend mieux, en lisant cet article - ce que nous invitons évidemment nos lecteurs anglophones à faire attentivement - pourquoi Trump peut se sentir autorisé à poursuivre ses gesticulations sans peur d'être rejeté par l'Etat profond. Il sert directement les intérêts géostratégiques, économiques et financiers de celui-ci.

Références


(1) Voir http://www.counterpunch.org/2017/03/10/on-and-beyond-the-removal-of-a-jackass-president-impeachment-not-required/

(2) Voir http://www.zerohedge.com/news/2017-03-12/global-leaders-rattle-their-sabers-world-marches-toward-war