De conviction d'extrême droite, l'homme aurait participé à un projet d'attentat avec deux autres individus. La cible supposée : des personnalités politiques allemandes.
Soldats s'entraînent base militaire
© Guillaume Souvant/AFP
Un second soldat allemand est suspecté d'avoir participé à un projet d'attentat contre des personnalités politiques locales. L'homme a été arrêté, a indiqué mardi le parquet antiterroriste allemand. De conviction d'extrême droite, ce nouveau suspect a été identifié comme Maximilian T, ressortissant allemand de 27 ans. Il est accusé d'avoir "préparé un attentat grave" en compagnie de deux autres suspects arrêtés à la fin du mois d'avril : Mathias A, étudiant allemand de 24 ans, et Franco Albrecht, officier de la Bundeswehr de 28 ans.

Selon les informations relayées par le parquet, les trois individus souhaitaient s'en prendre à plusieurs personnalités qu'ils estiment "responsables de l'échec en matière de politique d'immigration", ou "engagées en faveur de l'accueil des réfugiés". Ils avaient donc établi plusieurs listes de cibles potentielles sur lesquelles figuraient entre autre Joachim Gauck, ancien président allemand et Heiko Maas, actuel ministre de la Justice. Dans l'idée, les suspects souhaitaient s'en prendre à ces individus afin de "jeter la suspicion sur les demandeurs d'asile en Allemagne". Pour cela, ils voulaient mettre les enquêteurs sur la piste d'un réfugié syrien qui n'a jamais existé, puisqu'il s'agissait d'une fausse identité prise par l'officier Albrecht.

La question sensible des migrants

Alors qu'il vivait toujours sur la base franco-allemande d'Illkirch, à proximité de Strasbourg, le lieutenant de 28 ans avait réussi à se faire passer pour un réfugié syrien et avait obtenu, sous cette fausse identité, l'asile en Allemagne au début de l'année 2016. L'homme avait été arrêté une première fois en janvier dernier par la police autrichienne après qu'il a tenté de récupérer une arme à feu dissimulée dans les toilettes pour handicapés de l'aéroport de Vienne. "Compte tenu du débat public sur la politique d'immigration et d'accueil des réfugiés, un acte prétendument commis par un demandeur d'asile enregistré (en Allemagne) aurait suscité une attention particulière et contribué au sentiment général d'une menace", a ainsi estimé le parquet allemand en référence à l'arrivée de plus d'1,5 million de demandeurs d'asile dans le pays depuis 2015. Demandeurs dont la plupart viennent d'Afghanistan, d'Irak et de Syrie.

Outre-rhin, l'affaire prend déjà de l'ampleur, l'opinion publique se demandant notamment comment l'administration allemande a pu délivrer un asile à un individu prétendument syrien qui ne parlait pas arabe. La ministre de la Défense, Ursula von der Leyen, a été la cible de nombreuses critiques dans cette affaire. Elle a donc ordonné une vaste opération de fouille au sein de toutes les casernes de la Bundeswehr afin d'y saisir tout objet en lien avec l'époque nazie.