Comment: On l'a compris, Macron est une coquille vide ; il semble être le médium parfait au travers duquel peuvent s'exprimer les forces qui n'ont pas à cœur, mais alors pas du tout, le bien-être de la population. On reste encore sidéré de l'incroyable efficience de la grande leçon d'hypnose nationale à laquelle nous avons été convié. Macron l'inconnu est apparu, il a été vu, entendu puis promu, aidé en cela par quelques maléfices médiatiques grossiers mais efficaces, en seulement quelques mois. L'on entend parler depuis quelques années, ça et là, de troubles sociaux grandissant, de guerre civile larvée, en France. Avec Macron le va-t-en-guerre piétineur des libertés et des acquis sociaux, nous semblons avoir un pas de géant dans cette direction.

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© Inconnu
L'élection d'Emmanuel Macron, dernier rempart contre le fascisme ? On peut en douter au vu des éléments de son programme thatchérien dont la mise en oeuvre aggravera le sort de l'immense majorité de la population. Paupérisation, guerre et répression au service du capital financier sont les éléments essentiels de la politique qu'il entend mettre en oeuvre.

  • Impérialisme : En plus de ces mesures et du projet de lancer une « guerre de l'information », Emmanuel Macron développe une vision agressive de l'impérialisme - toujours bien sûr sous prétexte de « guerre contre le terrorisme ».Son programme cite explicitement l'Afrique, la Méditerranée et le Proche-Orient comme zones d'intervention. La présence de la France dans ses colonies comme la Guyane sera aussi renforcée. Un service militaire obligatoire d'un mois sera rétabli, la « garde nationale » gagnera en importance, l'opération Sentinelle sera maintenue, un centre de commandement des opérations à l'intérieur du pays sera mis en place... Et pour tout ça, il prévoit d'augmenter le budget de la défense à 2% du PIB. Bref, renforcement de la dynamique contre-révolutionnaire préventive, militarisation, marche vers la guerre.
  • Droit du travail et cadeaux à la bourgeoisie : Emmanuel Macron défend une « super loi Travail » où les accords d'entreprise primeraient systématiquement sur les accords de branche, et qui serait défavorable en tous points aux salariés. La seule chose qu'il ne veut pas déréguler, ce sont les indemnités prud'hommales : pas question que les entreprises en tort paient trop d'indemnités aux personnes lésées, ces indemnités seront donc plafonnées. On pourra également perdre son chômage après un refus de deux offres d'emploi, même si celles-ci sont minables ! Et, bien sûr, toutes ces lois seront passées durant l'été par décret présidentiel pour ne même plus avoir à faire semblant de passer par un processus démocratique. Suppression de l'ISF, coupes dans le code du travail, plus de droits pour les directions d'entreprises... Le programme d'Emmanuel Macron a été soutenu par le MEDEF pour des raisons évidentes. Pour nous par contre, c'est le bâton : départ à la retraite retardé, précarisation du travail, vision managériale de la société, affaiblissement du « dialogue social ». Les mesures pour lutter contre la pauvreté font rire jaune, comme la proposition de numériser les documents des personnes vivant à la rue. Il ne leur restera plus qu'à trouver un smartphone !
  • Police : 10 000 policiers et gendarmes seront recrutés, la police pourra interdire des zones à un individu, lui mettre immédiatement des contraventions pour des faits mineurs (possession de drogues illicites...), sera plus lourdement équipée... De plus, un centre du renseignement sous contrôle présidentiel sera mis en place pour surveiller la population. Rassurant.
  • Justice : Suppression de l'appel suspensif. En gros, si vous êtes innocents mais que la justice vous a condamné, vous allez en tôle et vous ferez appel derrière les barreaux ! Idem pour les aménagements de peine : vous pensiez prendre des TIG ? Non, ce sera la prison ferme : plus d'aménagements de peine en dessous de 2 ans. D'où la construction de 15000 nouvelles places de prison, et le recrutement massif de matons.
  • Etat d'urgence : Ayant constaté l'intérêt de l'état d'urgence pour briser les mobilisations sociales, Emmanuel Macron a déclaré que seuls les services de renseignement pouvaient juger d'en sortir. En gros, l'état d'urgence deviendra la norme, en matière de sécurité, de réformes, d'information, bref, de contrôle de la population.
Vision d'ensemble
Ce que propose Emmanuel Macron, c'est une société de l'état d'urgence permanent, militarisée, où les prolétaires doivent vivre dans la précarité permanente. Pour cacher ce cauchemar digne de Thatcher, l'accent est mis sur les nouvelles technologies (notamment la numérisation des procédures ou l'emploi de drones) et sur des incitatifs visant à s'assurer le soutien des classes moyennes éduquées. Quand on se rappelle des promesses de François Hollande, et qu'on les compare au bilan désastreux du dernier quinquennat pour notre classe, on ne peut que s'inquiéter d'un programme aussi ouvertement agressif.