Commentaire: Avant, pendant, après les élections, la décatie Clinton nous donne un bel exemple de pathologie mentale ; de celle que se trimbale dans son ensemble la clique politicienne, à divers degrés, dans ses multiples variations, américaine ou pas. Il faut dire ici que la harpie joue dans la cour des grands et nous donne une inestimable et fameuse démonstration de que l'on appelle "déni". Qui est, rappelons-le, « un phénomène de refus de prendre en compte une part de réalité externe inacceptable, c'est-à-dire, non métabolisable sur le plan psychique. (...) En psychiatrie, il représente une modalité défensive permettant parfois la coexistence de représentations isolées. La clinique nous confronte régulièrement à différentes formes de déni, relevant d'élaborations psychopathologiques multiples. Lorsque le déni n'est pas structurel, comme dans le cas de la perversion mais conjoncturel, il apparaît réversible et accessible aux soins. »

Alors, structurel où conjoncturel pour Hillary ? Voyons voir... :

clinton
© Inconnu
Les efforts incessants et soutenus d'Hillary Clinton pour expliquer sa défaite à la course à la présidence frisent le ridicule et indisposent même ses alliés.

Difficile de battre Hillary Clinton dans l'art du déni. Si elle avait investi autant d'efforts dans une course efficace à la présidence que dans la recherche approfondie des raisons de ses insuccès, elle serait à la Maison Blanche.

Mais ce n'est pas Hillary. Hillary ne fait pas d'erreurs. Elle est la victime des les gens qui l'entoure, des organisations où elle oeuvre, des partis politiques et, ultimement, de l'électorat. Tous ses problèmes viennent de l'extérieur. Elle n'y est pour rien.



Hillary Clinton assume la responsabilité de toutes les décisions qu'elle a prises dans sa campagne électorale contre Donald Trump, « mais ce n'est pas pour cela que j'ai perdu », dit-elle. Elle l'a bien expliqué dans une longue entrevue avec deux journalistes sympathiques à sa cause, Walt Mossberg et Kara Swisher. L'entrevue mérite d'être écoutée tellement elle défie l'imagination.



La défaite d'Hillary Clinton n'aurait rien à voir avec elle !

Les raisons de la défaite d'Hillary Clinton sont tellement nombreuses que lorsqu'on suit l'ex-secrétaire d'état sur toutes les tribunes où elle va, il devient difficile d'établir un ordre de priorité dans les causes de sa débandade.



L'un des éléments-clés de sa défaite a été, selon elle, la relance, le 28 octobre 2016, par le directeur du FBI, James Comey, de l'enquête sur sa messagerie privée de secrétaire d'État. La candidate démocrate affirme avoir perdu des plumes dans les intentions de vote après cette annonce de James Comey dans une lettre au Congrès. J'aurais gagné si l'élection présidentielle avait eu lieu le 27 septembre plutôt que le 8 novembre affirme-t-elle. Et à cet élément il faut ajouter, selon Hillary Clinton, que l'intervention de James Comey a été motivée par la découverte d'éléments d'information fantoches qui auraient été émis par des sources russes.



Les Républicains souligne-t-elle se spécialisent dans les contenus bidons bons conçus en Macédoine pour distribution dans les algorithmes de recherche sur internet alors que les Démocrates se concentrent sur les messages traditionnels.



Mais il faut aller plus loin. Selon la démocrate, il ne faut pas sous-estimer le fait qu'on aurait empêché beaucoup d'électeurs de voter au Wisconsin, un État qu'elle était certaine d'emporter.



Le fait qu'Hillary Clinton ne se soit pas rendue dans l'État pendant la campagne électorale n'est pas un facteur de défaite semble-t-il.

Hillary Clinton blâme son propre parti !

Là où l'entrevue de l'ex-Secrétaire d'État avec Walt Mossberg et Kara Swisher étonne, c'est lorsqu'Hillary Clinton s'en prend au Parti démocrate. Je ne dois rien au Parti démocrate dit-elle. Le parti était en faillite et son réseau d'information était tellement inadéquat que j'ai du y injecter mon propre argent.
Là où l'entrevue de l'ex-Secrétaire d'État avec Walt Mossberg et Kara Swisher étonne, c'est lorsqu'Hillary Clinton s'en prend au Parti démocrate. Je ne dois rien au Parti démocrate dit-elle. Le parti était en faillite et son réseau d'information était tellement inadéquat que j'ai du y injecter mon propre argent. Le Parti démocrate a pourtant été derrière elle avec une vigueur qui a mené son adversaire Bernie Sanders à se plaindre du favoritisme pro-Clinton de la part du parti.



Hillary Clinton affirme qu'elle a été désavantagée par le fait que le Parti démocrate venait de remporter la présidence pour deux mandats consécutifs et qu'il est difficile historiquement pour le même parti d'en remporter un troisième. Elle estime que le fait qu'elle était largement favorite pour l'emporter aurait aussi joué en sa défaveur.

Barack Obama est devenu le premier président noir parce qu'il était attirant ?

Hillary Clinton ajoute que les gens ont déjà une idée du look d'un président et qu'il était difficile de succéder à un homme aussi charmant que Barack Obama. Pour elle, il aurait remporté la présidence en 2008 en tant que Noir parce qu'il avait une très belle apparence... Un commentaire qui en a fait réagir plusieurs...



Lorsque l'on évoque l'apparence physique des candidats, l'argument de la misogynie n'est pas très loin. Il n'est pas convainquant à l'ère moderne pour le choix de chefs d'État. L'Allemagne compte une présidente, Angela Merkel, depuis 2005. La Grande-Bretagne est dirigée par Teresa May et a bénéficié du leadership de Margaret Thatcher en 1979. Comme l'écrit Peggy Noonan dans le Wall Street Journal, peut-être qu'Hillary Clinton n'a pas envisagé l'hypothèse qu'elle était la mauvaise candidate au mauvais moment ?

Les causes de la défaite dont Hillary Clinton ne veut pas parler

Hormis le fait qu'elle voulait devenir la première femme présidente, Hillary Clinton n'avait aucune vision à présenter. Elle était simplement contente de poursuivre le travail accompli par Barack Obama pendent ses deux mandats. Candidate de la continuité, elle a été surprise par la force de la candidature d'un candidat qui s'annonçait plutôt marginal, Bernie Sanders.

Mais Bernie Sanders a rapidement séduit les jeunes par ses propos anti-establishment et ses discours inspirants. Son dynamisme et son authenticité on tranché avec le style plutôt froid et calculé d'Hillary Clinton. Hillary Clinton a eu plus de misère que prévu à vaincre Bernie Sanders. Plusieurs des partisans du sénateur du Vermont ne voulaient rien savoir d'Hillary Clinton et ne se sont pas présentés à l'isoloir. Dans la multitude de causes évoquées pour sa défaite, Hillary Clinton n'a pas un mot sur Bernie Sanders.



Mépris et absence d'auto-critique

Le politicien qui méprise l'électeur finit toujours par se dévoiler. Lorsqu'Hillary Clinton a qualifié les partisans de Donald Trump de gens mal informés et pitoyables, elle a commis une bourde majeure qui lui a fait mal justement dans les États dont elle avait absolument besoin pour aller chercher les grands électeurs.

Lorsqu'il a regardé l'entrevue d'Hillary Clinton avec Walt Mossberg et Kara Swisher, l'ancien stratège de la campagne présidentielle de Barack Obama, David Axelrod s'est écrié « Ce n'est pas James Comey qui a dit à Hillary Clinton de ne pas faire campagne au Wisconsin. Il faut vraiment travailler très fort pour perdre contre Donald Trump.

Avant même le début de la campagne électorale d'Hillary Clinton, David Axelrod s'était demandé si Hillary Clinton avait appris de ses erreurs de 2008 alors qu'elle avait de la difficulté à articuler son message et à organiser sa campagne. Il a eu sa réponse.