Sur les deux théâtres d'opérations militaires de Raqqa, en Syrie, et de Mossoul, en Irak, les Etats-Unis ont décidé de recourir au phosphore blanc. L'ONG HRW s'inquiète de l'utilisation de telles armes dans des zones urbaines densément peuplées.
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© Capture d'écran YouTubeBombardements au phosphore blanc sur Raqqa en Syrie
Le phosphore blanc est un explosif, mais ses capacités incendiaires (cœur de l'explosion) sont nettement supérieures au napalm. Le phosphore qui ne brûle pas s'échappe sous la forme d'un nuage corrosif, ce qui le classe dans la catégorie des armes chimiques.

Lors d'utilisations offensives, les concentrations de phosphore sont si élevées que le nuage blanc en question est souvent beaucoup plus meurtrier que l'explosion. ( Source )
Les images de bombardements circulant sur les réseaux sociaux ne laissent aucun doute. La coalition occidentale menée par les Etats-Unis procède bien à des bombardements au phosphore à Raqqa, dans le nord de la Syrie, ainsi qu'à Mossoul, en Irak.

Depuis mars 2017, les Etats-Unis et leurs alliés ont lancé une offensive afin de reprendre la ville à Daesh. Utilisé entre autres contre l'Allemagne nazie par les Alliés en février 1945, mais aussi par Israël sur Gaza en 2009, le phosphore blanc crée un épais nuage blanc. Au contact de celui-ci, les êtres humains sont consumés jusqu'à l'os sans même pouvoir éteindre le feu avec de l'eau.

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© G. EstebanVictimes d'une bombe au phosphore blanc, Gaza

La coalition occidentale met en œuvre ces armes également à Mossoul, en Irak, comme l'a confirmé un haut-gradé néo-zélandais, le général Hugh McAslan, cité par la radio publique américaine NPR.
« Nous avons utilisé [des munitions contenant] du phosphore blanc afin de faire écran et de permettre aux civils de fuir en sécurité », a-t-il précisé. C'est la première fois que la coalition reconnaît l'utilisation de telles armes dans des zones densément peuplées.

Commentaire : Quel cynisme tout de même !



L'organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW) s'est ému de la situation et a exhorté la coalition à protéger les populations des effets du phosphore blanc. « Peu importe comment il est utilisé, le phosphore blanc présente un risque élevé d'effets néfastes et durables sur les villes densément peuplées », s'est alarmé Steve Goose, directeur de la division Armes de HRW.


Commentaire : Au lieu d'être " émue ", peut-être que Human Rights Watch devrait être scandalisée et faire tout pour que cessent ces attaques au phosphore blanc.


Le controversé Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), pourtant plutôt favorable à la coalition occidentale, a fait de son côté état de la mort de 23 civils, tués le 8 juin à Raqa par du phosphore blanc. Toujours selon l'observatoire, les munitions au phosphore auraient été lancées par des avions de la coalition occidentale.