La violente coulée de boue survenue mercredi matin dans le Val Bregaglia (GR) pourrait avoir fait des victimes. Les autorités grisonnes ont intensifié leurs recherches le soir même après avoir été informées de la disparition de huit personnes. Des hélicoptères et des chiens ont été déployés, mais leurs efforts étaient toujours infructueux jeudi soir.
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© APJeudi, le passage de la coulée de boue est encore bien visible à Bondo, frappé de plein fouet.
La police avait dans un premier temps indiqué qu'aucun blessé n'était à déplorer. Mais mercredi soir, six personnes qui se trouvaient dans la région du Val Bondasca au moment de l'éboulement ont été portées disparues par des proches. La police est également sans nouvelles de deux autres personnes. Il s'agit de promeneurs et d'alpinistes de nationalité suisse, autrichienne et allemande, ont indiqué les autorités jeudi aux médias.

Un groupe de cinq à six randonneurs a suscité un moment des inquiétudes, mais il a été retrouvé jeudi en Italie. C'est la présidente de la Confédération elle-même qui l'a annoncé lors d'une conférence de presse improvisée à Promontogno (GR). Doris Leuthard s'est montrée pessimiste sur les chances de retrouver les autres disparus sains et saufs.

Selon les premières estimations, 4 millions de mètres cubes de roches se sont détachés du Piz Cengalo (3369 m), ce qui représente l'équivalent de près de 4000 maisons familiales. L'éboulement a provoqué une coulée de boue qui s'est étendue jusqu'aux portes du village de Bondo, tout près de la frontière italienne, emportant avec elle des morceaux de roche dans la vallée. Des mayens ont été endommagés et deux étables ont été détruites à proximité du village, selon la police. Au total, douze bâtiments ont été endommagés, voire détruits. Le village de Bondo a du être évacué par sécurité. Les quelque 200 villageois ne peuvent toujours pas retourner chez eux, de nouveaux éboulements n'étant pas exclus.
Il s'agit du « plus grand (éboulement) depuis plusieurs décennies dans les Grisons», a déclaré le Bureau grison des dangers naturels. Le service sismologique suisse indique, lui, que la chute de roches et de pierres a été si forte qu'elle a produit des « vibrations» que les sismographes ont pu enregistrer « dans toute la Suisse ».
La catastrophe naturelle de mercredi était trois fois plus grosse que le précèdent éboulement dans la région. En 2011, un effondrement géant de 1,5 million de mètres cubes de roche avait alors frappé une vallée inhabitée. Le Piz Cengalo se trouve depuis sous surveillance. Un système d'alerte automatique a été installé. Il s'est enclenché mercredi, permettant la rapide évacuation de Bondo. (24 heures)