Sur décision de Bagdad, l'aéroport d'Erbil, au Kurdistan irakien, cessera de desservir tous les vols internationaux à partir du 29 septembre à 18h ( heure locale ). L'information a été transmise à l'AFP par la directrice de l'aéroport, Talar Faiq Saleh, dans la soirée du 27 septembre.
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© InconnuAéroport de Erbil

Les ressortissants étrangers quittent les lieux dans la précipitation

Un grand nombre d'étrangers travaillant à Erbil quittaient le 27 septembre la capitale du Kurdistan irakien de peur de se retrouver bloqués, car titulaires d'un visa délivré par les autorités kurdes non reconnu par Bagdad.

Par ailleurs, une source journalistique anonyme sur place a fait savoir à RT France que le consulat français avait demandé à tous ses ressortissants de quitter la région et rentrer en France. D'après cette même source, tous les vols internationaux au départ d'Erbil sont actuellement complets.

« Une mesure qui touche tout le monde »

Le gouvernement du Premier ministre Haider Abadi avait menacé de prendre des mesures contre la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak, pour avoir organisé un référendum d'indépendance, considéré comme illégal par Bagdad.

Haider Abadi avait intimé l'ordre au Kurdistan de remettre aux autorités centrales le contrôle de ses deux aéroports, faute de quoi tous les vols internationaux depuis et vers le Kurdistan seraient interdits à partir du 29 septembre. Un autre aéroport international, moins important, est en effet situé au Kurdistan d'Irak, à Souleimaniyeh.

La compagnie aérienne libanaise Middle East Airlines (MEA) et l'égyptienne Egyptair avaient confirmé cette annonce le 27 septembre et fait savoir qu'elles suspendraient leurs vols vers et depuis Erbil à partir du 29 septembre.

« Nous avons ici des consulats, des entreprises et du personnel international, cela va affecter tout le monde. Ce n'est pas une bonne décision », a ajouté Talar Faiq Saleh. « Cette décision ne frappe pas seulement les Kurdes. Nous avons un grande nombre de réfugiés qui utilise cet aéroport et nous étions un pont entre la Syrie et l'ONU pour envoyer de l'aide humanitaire », a-t-elle poursuivi.

« Nous avions ici aussi des forces de la coalition [internationale anti-djihadistes], ce qui veut dire que l'aéroport servait pour tout », selon la responsable.

La responsable de l'aéroport a en outre affirmé avoir demandé au ministre irakien des Transports ce que signifiait « remettre en ordre l'aéroport ». « Il m'a répondu : "Cela veut dire que tout le personnel de sécurité, de l'immigration, des douanes doit être remplacé par des gens de Bagdad" », a-t-elle expliqué.