Ophelia storm
© NASAUn ouragan de catégorie 3 aussi près des côtes européennes, du jmais vu depuis au moins 1939, début des observations climatologiques.
Ophelia est le 6e ouragan majeur de la saison. Il est surtout l'ouragan de catégorie 3 le plus au nord-est jamais observé depuis le début des observations climatologiques.

Samedi soir, avant d'atteindre l'archipel portugais des Açores, l'ouragan Ophelia a atteint la catégorie 3, montant d'un cran sur une échelle de 5. Il devient ainsi le sixième ouragan majeur de la saison dans l'Atlantique Nord, après Harvey (catégorie 4), Jose (4), Lee (3), et les dévastateurs Irma et Maria (tous les deux de catégorie 5).

Avec six ouragans majeurs dans l'Atlantique nord, l'année 2017 était déjà exceptionnelle, puisque le nombre moyen de cyclones dans l'Atlantique nord par saison (du 1er juin au 30 novembre) est 12,1 tempêtes tropicales et 6,4 ouragans, dont 2,7 ouragans majeurs (classés au moins 3 sur l'échelle de Saffir-Simpson), selon un rapport publié par des chercheurs de l'université d'État du Colorado.

Ophelia, une exception

Mais Ophelia est d'autant plus remarquable qu'il est "surtout l'ouragan majeur le plus au nord-est jamais observé depuis le début des observations climatologiques", souligne l'Observatoire français des tornades et des orages violents Keraunos.
La carte suivante illustre bien l'anomalie que représente #Ophelia. Carte par Tomer Burg (@burgwx) pic.twitter.com/70ALXgMiq5

- Keraunos (@KeraunosObs) October 14, 2017
Météo France le confirme. 185 km/h près du centre avec des rafales supérieures à 200 km/h : les vents d'Ophelia sont "les plus forts observés pour un cyclone situé aussi à l'est sur l'Atlantique et pour un mois d'octobre depuis Ivan en 1980" (catégorie 2). Il faut dire que "cet ouragan a bénéficié de conditions favorables à son développement", précise l'organisme, "et notamment d'eaux plus chaudes que la normale, de plus de deux degrés dans cette partie de l'Atlantique."

Avis de tempête sur l'Irlande

Toutefois, son centre devait passer à 150 km au sud de l'île de Santa Maria et il poursuit sa route vers le nord-est, en remontant dans le Golfe de Gascogne, sans toucher terre. Déjà rétrogradé en catégorie 1 dimanche soir, lorsqu'il atteindra l'Irlande lundi, il sera redescendu au stade de tempête, selon Météo France.

Il n'empêche que ses vents pourront avoisiner les 130 à 150 km/h en Irlande et 90 à 120 km/h ailleurs au Royaume-Uni. Le passage d'Ophelia s'accompagnera "de très fortes pluies et des vagues de plus de 10 mètres", complète Keraunos, qui précise que sa transition ouragan/tempête, va notamment "avoir pour effet de creuser la dépression et d'étendre considérablement le rayon des vents violents".
Le cœur chaud d'#Ophelia, persistant vers 5500 m d'altitude, jusqu'en #Irlande malgré la transition extratropicale. pic.twitter.com/zaTGA0l9fd

- Keraunos (@KeraunosObs) 14 octobre 2017
La France à l'écart

Malgré cela, "le territoire français restera à l'écart", selon Météo France.
"Les vents violents liés à Ophélia séviront bien au large de la pointe bretonne. On y attend lundi des rafales de l'ordre de 80 à 90 km/h ; et surtout une houle avec des creux de l'ordre de 6 à 7 m près de la pointe bretonne. Ce type de conditions n'est pas exceptionnel pour la région"
Voilà qui devrait tout de même réveiller le spectre de la violente tempête qui avait touché le pays il y a 30 ans, durant la nuit du 15 au 16 octobre 1987. Des vents d'une violence rare avaient alors soufflé sur l'Ouest, dévastant les ports, les villes, les campagnes, soulevant en mer des vagues de 12 à 14 mètres. En Bretagne et en Normandie, des rafales de 200 km/h avaient été mesurées localement.
1 #ouragan de catégorie 3 aussi près des côtes européennes : du jamais vu selon l'Agence américaine d'observation océanique & atmosphérique. pic.twitter.com/NTcV8KSYGK

- Visactu (@visactu) October 14, 2017