Des pluies diluviennes se sont abattues à l'ouest d'Athènes, mercredi 15 novembre, provoquant d'énormes inondations et des coulées de boue. Seize personnes sont mortes et des dizaines d'autres ont été blessées.

vvvvvv
© InconnuInondations en Grèce
Un deuil national de trois jours a été décrété jeudi 16 novembre en Grèce après les inondations qui ont fait mercredi seize morts, plusieurs disparus et des dizaines de blessés dans trois localités situées à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest d'Athènes.

Un nouvel orage a frappé la capitale grecque jeudi soir. Les pompiers ont indiqué être intervenus dans 400 bâtiments inondés.


Le premier ministre Alexis Tsipras en a fait l'annonce après avoir visité la zone dévastée, exprimant son « choc » devant l'ampleur des dégâts.
« Il s'agit clairement d'un phénomène météorologique rare et extrême, mais il a eu une telle répercussion en raison de ( décennies ) de problèmes qui se sont accumulés et de carences dans les infrastructures et l'aménagement du territoire », a reconnu Alexis Tsipras.
Les feux de forêt ont facilité les torrents de boue

Selon les météorologues, les pluies torrentielles se sont accumulées sur une montagne dévastée par des feux de forêts en 2016, ce qui a facilité l'avancée du torrent de boue enregistré mercredi.

Médias et experts relevaient que la catastrophe était prévisible en raison de constructions mal conçues dans le secteur, dont certaines par les autorités municipales elles-mêmes. Des travaux de drainage avaient été approuvés en 2016 mais n'ont pas encore été engagés.

Mandra, Nea Peramos et Megara, les trois localités frappées, étaient autrefois des zones agricoles. Elles sont devenues ces dernières années des zones semi-industrielles.

Traversée par des centaines de cours d'eaux dans le passé, l'Attique, proche d'Athènes, a subi une urbanisation tous azimuts à partir des années 60. À Mandra et à Nea Peramos, les cinq cours d'eau sont actuellement couverts pour des raisons d'aménagement du territoire, a rappelé le géologue Michalis Diakakis dans un entretien au quotidien Ethnos. « C'est l'intervention humaine qui est à l'origine du désastre (...) La plupart des ruisseaux sont quasiment fermés et sont incapables d'absorber le volume d'eau de tels orages ».

Les dernières inondations de cette ampleur remontent à 1994, lorsque neuf personnes sont mortes dans un quartier proche du front de mer athénien faute, à l'époque, d'aménagement et d'entretien de la rivière Kifissos.

Des victimes piégées à leur domicile

Jeudi, le niveau d'eau avait considérablement baissé et les habitants tentaient de nettoyer la boue et les gravats à l'intérieur de leurs locaux.

Les équipes de nettoyage, elles, s'affairaient à ramasser débris et gravats dans les rues où gisaient des dizaines de carcasses des voitures renversées.

« Notre problème actuellement est de faire face à deux torrents, dont l'un qui coule toujours avec des gravats dans le centre de Mandra, les opérations sont très difficiles », a indiqué à l'AFP un responsable de la Protection civile.

La plupart des victimes ont péri noyées, certaines piégées à leur domicile, comme deux octogénaires habitant dans des sous-sols.