Londres (awp/afp) - L'or a franchi mardi pour la première fois le seuil de 1.450 dollars l'once, dans un marché s'inquiétant des tensions géopolitiques dans le monde arabe, de la montée des prix du brut et de la crise persistante des dettes publiques européennes.

Vers 15H15 GMT (17H15 HEC), le prix de l'once d'or sur le marché au comptant s'est élevé jusqu'à 1.450,65 dollars, un niveau inédit. Il dépassait le sommet de 1.447,82 dollars enregistré le 24 mars.

Le métal jaune était porté par la flambée persistante des prix des matières premières, et avant tout ceux du pétrole - qui sont montés à plus de 122 dollars le baril mardi à Londres, leur plus haut niveau depuis août 2008.

Cette poussée des prix du brut est susceptible d'alimenter les tensions inflationnistes, contre lesquelles les métaux précieux sont habituellement considérés comme une bonne protection.

"De très forts taux d'inflations sont particulièrement bons pour l'or dans un premier temps, car les investisseurs cherchent des actifs solides", expliquaient les analystes de Standard Chartered.

"La fuite vers les actifs jugés les plus sûrs s'accélèrent et les inquiétudes s'intensifient sur les perspectives économiques (...) Alors que la croissance économique sera probablement mise à mal par l'envolée des prix du pétrole", l'or devrait continuer à être soutenu par "la menace persistante de l'inflation", notaient-ils.

Par ailleurs, les tensions au Moyen-Orient, le conflit en Libye et les craintes persistantes sur la solidité financière des Etats les plus endettés de la zone euro continuaient d'exacerber la nervosité des investisseurs, les incitant à se reporter vers les métaux précieux.

"La crise européenne des dettes souveraines ne cesse d'empirer depuis que les Européens ont échoué fin mars à s'entendre sur une solution crédible" pour un Fonds de secours permanent au sein de la zone euro, estimaient les analystes de la banque suédoise SEB.

A la suite de ses consoeurs Fitch Ratings et Standard & Poor's, Moody's a dégradé d'un cran mardi la note du Portugal, considéré par les marchés comme le prochain candidat au Fonds de soutien européen.