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02.04 Il faudra sans doute encore « plusieurs mois » pour parvenir à stabiliser la situation à la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi, a avoué l'opérateur TEPCO.
Une radioactivité plusieurs millions de fois supérieure à la limite a été mesurée ces derniers jours au large de la centrale nucléaire de Fukushima.

L'opérateur de la centrale a précisé que des échantillons prélevés le 2 avril dans l'eau de mer près d'un des réacteurs contenait de l'iode à des niveaux 7,5 millions de fois supérieurs à la limite admise. Deux jours plus tard, ce chiffre était de cinq millions. TEPCO a affirmé dans un communiqué que cette contamination n'aurait pas un «impact immédiat» sur l'environnement.

Ces prélèvements ont été effectués dans des zones plus rapprochées de la centrale qu'auparavant, et ne reflètent donc pas nécessairement une aggravation de la situation. D'autres mesures à quelques centaines de mètres du complexe affichaient des niveaux un millier de fois supérieurs à la limite légale.

La centrale de Fukushima est fissurée et de l'eau radioactive s'écoule directement dans le Pacifique, dont le rivage n'est distant que de quelques dizaines de mètres. Une brèche de 20cm a été découverte ce week-end dans le béton d'une fosse de maintenance.

Lundi, TEPCO a commencé à rejeter 11.500 tonnes d'eau radioactive accumulée dans les installations accidentées par le tsunami du 11 mars. La procédure devrait durer deux jours.

Après le lait et les légumes, les poissons

Le gouvernement japonais a fixé mardi un taux limite de radioactivité pour les produits de la mer afin de tenter de rassurer la population préoccupée par les rejets radioactifs de la centrale accidentée de Fukushima.

La limite a été fixée à 2.000 becquerels/kg pour l'iode 131, qui peut provoquer des cancers. Celle pour le césium 137, elle est de 500 becquerels. Au-delà, les poissons sont considérés comme impropres à la consommation.

Cette décision a été prise après la découverte de taux anormalement élevés de radioactivité ces derniers jours sur des petites anguilles de sable pêchées au
Les Japonais sont de gros mangeurs de produits de la mer et accordent une grande attention à leur fraîcheur.

Le Japon a déjà interdit la vente de plusieurs sortes de légumes et du lait cru provenant de quatre préfectures proches de la centrale, en raison d'un niveau anormalement élevé de radioactivité.

L'action Tepco à son plus bas en 60 ans.

L'action de Tokyo Electric Power a encore dévissé de 18,10%. Elle est tombée à son plus bas historique en près de 60 ans, mardi à la Bourse de Tokyo, où l'indice Nikkei a perdu 1,06% en clôture.

Un regain de craintes est apparu lundi lorsque la compagnie a annoncé qu'elle rejetait volontairement en mer de l'eau faiblement radioactive. Cette décision fait redouter une contamination et des effets accrus sur la chaîne alimentaire, selon des courtiers.

Le titre a encore perdu mardi le maximum autorisé pendant la séance, soit 80 points, pour tomber à 362 yens. Ce cours est le plus bas depuis que la société est cotée, et est inférieur de 31 yens au précédent record de faiblesse datant de décembre 1951.

L'action Tepco a dévissé de quelque 83% depuis le 11 mars en clôture, plombée par l'escalade d'accidents à la centrale Fukushima Daiichi. Tepco fait face à une montagne de difficultés pour éviter une aggravation de la situation sur ce vaste site nucléaire.

Le groupe a annoncé le report de la publication de ses résultats financiers au mois de mai au lieu du 28 mars, ce qui doit lui donner le temps d'évaluer l'impact de l'accident.