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À tout moment, une pandémie mondiale potentiellement mortelle pourrait éclater et anéantir une grande partie de l'humanité. C'est en tout cas ce qu'a fait savoir l'OMS il y a quelques semaines. Elle parle aujourd'hui de « maladie X », une maladie contagieuse et mortelle, qui n'existe pas encore.

Nous ne savons rien d'elle. Simplement qu'elle pourrait être la prochaine épidémie mondiale, selon les experts de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Désigné sous le nom de « maladie X », ce mystérieux agent pathogène n'a même pas encore été découvert. Mais sa menace imminente et visiblement inévitable lui a valu une place sur la liste « la plus dangereuse » de l'OMS : un catalogue des futures épidémies potentielles contre lesquelles nous ne sommes absolument pas préparés. Mais comment une maladie qui n'a même pas été identifiée peut-elle être considérée comme une menace aussi sérieuse pour la santé publique ?

Imaginez plutôt la « maladie X » comme un espace réservé pour un risque contagieux que nous n'avons pas encore rencontré - mais qui est pratiquement certain. Une « inconnue » pour laquelle nous ne sommes pas encore préparés, mais face à laquelle nous devons anticiper. C'est pourquoi elle figure sur cette liste, qui classe par ordre de priorité les principaux agents pathogènes émergents susceptibles de provoquer des épidémies graves dans un avenir proche.

L'examen le plus récent a eu lieu en février, les experts s'accordant à dire que les maladies suivantes sont celles qui requièrent le plus d'attention de la part des chercheurs : la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (CCHF), le virus Ebola et le virus de Marburg, la fièvre de Lassa ou encore le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV). Sont aussi évoqués le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), les maladies henipavirales, la fièvre de la vallée du Rift (RVF) et le virus Zika. Cette année, l'OMS a donc pour la première fois ajouté la maladie X à cette liste, reconnaissant qu'il est hautement probable qu'un autre agent pathogène sera bientôt enregistré. En favorisant la prise de conscience de cette probabilité, cela pourrait stimuler les efforts de recherche pour lutter contre la menace imminente, bien qu'elle soit encore inconnue.

« L'histoire nous dit qu'il est probable que la prochaine grande épidémie sera quelque chose que nous n'avons jamais vu auparavant », a déclaré au Telegraph le directeur exécutif du Conseil norvégien de la recherche et conseiller de l'OMS, John-Arne Rottingen. « Il peut sembler étrange d'ajouter un "X", mais il s'agit de s'assurer que nous préparons et planifions de manière flexible des tests de diagnostic et des systèmes qui nous permettront de créer des contre-mesures le plus rapidement possible ».

Quant à savoir d'où la maladie X pourrait provenir, personne ne le sait avec certitude. Mais il existe une multitude de sources possibles, y compris des virus existants qui démontrent une nouvelle virulence et de nouveaux symptômes (comme pour Zika), des virus échappés de laboratoires ou utilisés comme armes biologiques, ou encore les zoonoses - qui concernent les maladies et les infections qui peuvent être transmises de l'animal à l'Homme de manière directe ou indirecte. « À mesure que l'écosystème et les habitats humains changent, il y a toujours un risque que la maladie saute de l'animal à l'homme », poursuit le chercheur. « C'est un processus naturel et il est vital que nous en soyons conscients et que nous nous préparions. C'est probablement le plus grand risque ».

Les contacts humains-animaux s'intensifient en effet à mesure que l'Homme se déplace. Cela rend ainsi plus probable l'émergence de nouvelles maladies - les voyages et le commerce mondial se chargeront de les propager.

Rappelons qu'il y a quelques semaines, Tedros Adhanom, directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé, expliquait lors du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï que l'absence de couverture sanitaire universelle était l'une des plus grandes menaces pour la santé mondiale, déclarant que 3,5 milliards de personnes dans le monde n'ont toujours pas accès aux services de santé essentiels.

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