Le professeur Didier Raoult est le scientifique européen qui compte le plus de publications scientifiques à son actif. Il a reçu Prévention santé à l'institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection, qu'il dirige à Marseille.
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© InconnuProfesseur Didier Raoult
Il vient de publier un livre intitulé « La vérité sur les vaccins » aux éditions Michel Lafon. Lors de cet entretien de 55 minutes, le Professeur Raoult nous apporte son éclairage sans langue de bois sur la politique vaccinale du gouvernement. Une interview iconoclaste et exhaustive, du meilleur connaisseur des maladies infectieuses en France, que nous vous faisons découvrir en exclusivité sur notre média.


Ajout du 19 mars 2018 - 19h00

Pour résumer la pensée du Pr. Raoult, voici les principaux points de l'interview dont l'objet concernait les 11 vaccins rendus obligatoires pour les nourrissons depuis 2018.
Il faut sortir du débat fermé. Il n'y a pas d'un côté les bons qui sont pour les vaccins, et de l'autre les archaïques qui sont contre, estime le professeur : « tout ça n'a pas de sens ».
« Il faut faire au cas par cas une analyse bénéfice-risque. » « Si le risque d'une maladie n'existe pas le risque du vaccin est inacceptable ».

Il ne sert à rien de vacciner contre des maladies qui n'existent plus, les maladies fantômes. Il faut identifier les vrais problèmes de santé publique.

Oublier les maladies fantômes

Sont donc inutiles pour le nourrisson français en 2018 car les maladies ont disparu :

1- le vaccin contre la diphtérie

2- le vaccin contre le tétanos

3- le vaccin contre la polio : « actuellement le vaccin anti-poliomyélitique n'a pas d'intérêt.(22 :10)

Soit, pour faire simple, le DTP qui rassemble les trois et qui était le seul obligatoire avant l'extension décidée par Emmanuel Macron pour 2018.

« A partir du moment où il n'y a plus de risque, il ne peut pas y avoir de bénéfice. C'est évident. »(19 :28)

Oublier les maladies peu graves ou peu répandues chez les nourrissons

Il ne sert à rien de vacciner massivement les nourrissons français contre des maladies qui ne sont pas graves (qui font peu de morts) ou qui ne touchent que des groupes à risque.

Il ne faut pas se tromper de cible.

Sont donc inutiles pour le nourrisson français en 2018 :

4- Le vaccin contre l'hépatite B, car la maladie transmissible par le sexe ou les seringues souillées ne concerne pas les nourrissons français. Le professeur préconise plutôt la vaccination des pré-ados.(24 :14)

5- Le vaccin contre la méningite C qui ne concerne que des cas sporadiques. « C'est pas négligeable, mais c'est un mort par an. » (11 :18) « C'est 30% des méningites à méningocoques » (31 :46) Le reste, 70%, concerne la méningite B.

6- Le vaccin contre La rougeole « il y a un mort par rougeole par an » (11 :11) alors que les maladies bactériennes dans les hôpitaux font 24 000 morts par an. Ce sont les personnels de soins qui doivent être ciblés. (07 :23)

Quelle est l'efficacité du vaccin contre la rougeole ? « On ne sait pas »

Le vaccin contre le pneumocoque « c'est l'inverse de la rougeole, contrairement à ce qu'on pensait, il dure beaucoup plus longtemps. Il dure à peu près 10 ans ». (28 :20)

« On ne savait pas qu'il fallait faire deux injections, pendant longtemps on en a fait une maintenant on se rend compte qu'il faut en faire une deuxième. »

« On est en train de rattraper ça, on est pratiquement à 80% ; il n'y a pas de drame, et il y 300 cas de rougeole en France (04 :50) »

« Il y a eu un phénomène particulier en 2011 en Italie aussi , un phénomène qui a mis en évidence qu'une seule vaccination ne suffisait pas. Il est bien possible d'ailleurs que deux ne suffisent pas .On le verra avec le temps, c'est un vaccin récent. Donc on verra si à 60 ans avoir eu deux injections de rougeole, ça suffit ou ça suffit pas. Pour l'instant, on ne le sait pas. (07 :29)

« Ce qui s'est passé pour la rougeole , c'est une maladie extrêmement contagieuse chez les gens qui ne sont pas protégés. On a des frontières poreuses. Il y a eu une épidémie en Roumanie, les roms sont arrivés, ils ont foutu la rougeole à ceux qui n'avaient pas d'anticorps (07 :14)

Total des vaccins dont les nourrissons peuvent se passer : 6 sur 11

Cela fait donc si on fait l'addition : 6 vaccins sur 11 qui ne sont pas utiles de façon massive et obligatoire pour des nourrissons français par ailleurs en bonne santé et vivant dans des bonnes conditions d'hygiène.

Conserver certains vaccins du nourrisson soit 5 vaccins sur les 11 obligatoires

Sont utiles pour le nourrisson , selon le professeur,

7-Le vaccin contre la coqueluche (surtout pour les femmes enceintes),

8-Le vaccin contre l'hémophilius HIB (22 :18) « un des trois tueurs que l'on a après une infection virale respiratoire » ,

9-Le vaccin contre oreillons

10-Le vaccin contre la rubéole

11-Le vaccin contre les pneumocoques (Prévenar). « Pneumocoque, c'est un problème de santé publique » .

Soit 5 vaccins sur les 11.

Se concentrer sur les vrais problèmes de santé publique

Il faut au contraire reconnaître les vrais problèmes de santé publique ; Selon le Pr.Raoult « les tueurs » sont :

Les pneumonies, les diarrhées à clostridium difficile (46 :50) « il tue 2500 personnes par an en France », la grippe (12 :11), la varicelle « plus de morts avec la varicelle qu'avec la rougeole » (12 :30) , les rotavirus (gatro-entérites) .

Il n'y a pas de problème avec le taux de vaccination en France, ce n'est pas un problème de santé publique.

« Moi je crois que la confiance s'érode parce que plus personne ne comprend l'intérêt d'un certain nombre de vaccins puisqu'on ne voit pas de stratégie vaccinale autour des maladies qui existent. » (10 :40)

L'objectif de 95 % de couverture vaccinale n'a aucune base scientifique.

La politique vaccinale, c'est de la politique, ce n'est pas de la science.

« C'est pas de la science qu'on applique là, c'est une stratégie politique qui est différente de celle des États-Unis ou de la Grande Bretagne. C'est pas de la science, c'est des stratégies politiques qui sont basées sur des recommandations qui sont faites par des gens qui sont plus ou moins qualifiés pour réfléchir sur les besoins de santé publique et ça ne représente pas les priorités publiques que je constate tous les jours . » (05 :55)

« C'est une fantaisie scientifique, ces modèles mathématiques qui représentent de la science comme moi je représente un joueur de lutte » (06 :40)

« Ces espèces de chiffres de 95 %, c'est des trucs de bureaux administratifs . Ça n'a aucune base scientifique. Aucune, personne n'a jamais démontré une chose pareille. C'est une spéculation sur des modèles mathématiques qui ne prédisent jamais rien. Ça marche jamais, les modèles mathématiques de prédiction ». (09 :07)

Le professeur Raoult a été le rédacteur en chef pendant près de dix de la plus grosse publication européenne de maladies infectieuses.

Les vaccins ne sont que l'un des moyens de l'arsenal de la médecine. Par exemple pour combattre clostridium il faut éviter certains antibiotiques.

« Derrière tout cela, il y a des problèmes scientifiques qui nécessitent d'être réfléchis qui ne sont pas simplement "les Français sont idiots, ils ne font pas ce qu'on leur demande." »

Il y a des réflexions à avoir sur les décisions de prendre des obligations brutales d'obliger la population à faire quelque chose ; Il faut qu'il y ait une situation de risque, une situation de guerre ou d'épidémie qui justifient des mesures qui soient extrêmement rigoureuses. On n'est pas dans cette situation... et ces espèces de chiffres de 95%, c'est des trucs de bureau administratif. Cela n'a aucune base scientifique, aucune. » (08 :37)

Les effets secondaires, il ne faut pas les ignorer.

Il faut faire confiance au pouvoir de conviction des médecins en matière de vaccin plutôt que passer par des obligations.

Il n'est pas possible de trouver des vaccins efficaces pour des maladies qui naturellement ne sont pas immunisantes : Dengue, sida ...

Les vaccins anciens n'ont jamais fait l'objet d'une analyse scientifique d'efficacité.(41 :50)

Certains vaccins étaient très dangereux car c'était des virus vivants : la polio.

Les dernières polios en Europe étaient provoquées par les virus des vaccins.

« La solution à tout n'est pas le vaccin » (43 :24) » C'est une partie de l'arsenal préventif de la médecine . Point final. C'est pas la panacée.» (44 : 35)

« On n'a pas le culte du chiffre dans ce pays ... Il faut compter, compter, compter et une fois qu'on a compté, on s'attaque aux problèmes qui existent pour de bon. Pas à ceux qui n'existent pas. » (46 :25)

« il n'y a pas une science à laquelle tout le monde est obligé de croire...C'est pas blanc ou noir ... Je ne crois pas que ce soit si simple que ça. » (52 :00)

C'est la discordance entre les vaccins recommandés et assez bien utilisés et l'énormité de maladies les plus courantes pour lesquelles on n'a pas de stratégie vaccinale qui elles tuent beaucoup.

La solution c'est pas de dire écoutez maintenant tout ce qui était recommandé on a qu'à le rendre (05 :31) obligatoire et les gens vont obéir , c'est pas si simple. (05 :07)

L'avis du professeur sur chacun des 11 vaccins obligatoires pour les nourrissons.

Ces vaccins sont-ils utiles de façon obligatoire pour le nourrisson tel que prévu par le calendrier vaccinal 2018 ?

Nuances

1-Diphtérie NON Maladie disparue
2-Tétanos NON Maladie disparue
3-Polio NON Maladie disparue
4-Hemophilius influenza B OUI
5-Coqueluche OUI
6-Hépatite B NON Cibler les pré-ados.
7-Pneumocoque OUI
8-Méningite C NON Maladie peu répandue (30% des méningocoques)
9-Rougeole NON Maladie peu répandue (un mort par an)
10-Oreillons OUI
11-Rubéole OUI Surtout pour femme enceinte

Une politique ciblée plus appropriée

Au total sur les onze vaccins obligatoires, seuls 5 sont justifiés selon le professeur, les 6 autres ne le sont pas et l'obligation ne se défend pour aucun d'entre eux. C'est le médecin qui doit conseiller et non pas contraindre.