Plusieurs ministres serbes du gouvernement kosovar ont décidé de démissionner le 27 mars, en réaction à l'arrestation et l'expulsion la veille d'un haut responsable du principal négociateur de Belgrade pour le Kosovo. L'arrestation puis l'expulsion le 27 mars de Marko Djuric, le principal négociateur de Belgrade pour le Kosovo, a ravivé les tensions entre la Serbie et le Kosovo.
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© STRINGERArrestation le 27 mars de Marko Djuric par les forces de l'ordre kosovares
Des heurts entre la police et des manifestants serbes ont rapidement éclaté à Mitrovica, dans le nord du Kosovo, où Marko Djuric a été arrêté. Face à la décision des autorités kosovares, les membres serbes du gouvernement ont décidé de quitter leurs fonctions.

De son côté, le président serbe Aleksandar Vucic a accusé Pristina d'avoir organisé un « enlèvement », affirmant que Marko Djuric avait été « battu » et « traîné dans les rues de Pristina sous les huées afin de parachever l'humiliation ».

Une fois arrivé à Belgrade, Marko Djuric a accusé, lors d'une conférence de presse, la police kosovare d'avoir usé « de la violence, de terreur et de la peur » pour « prendre le contrôle et occuper le Nord-Kosovo ».

Débuté en mars 2011 sous l'égide de l'Union européenne (UE), le dialogue entre le Kosovo et la Serbie a permis la signature d'un accord en avril 2013 censé améliorer leurs relations. Si des avancées ont pu être enregistrées, comme la libre circulation des personnes, la suspension deux ans plus tard par le Kosovo d'un accord portant entre autres, sur le point de Mitrovica, ville que Serbes et Kosovars se disputent, a gelé ce processus de dialogue. Pristina avait pris cette décision au lendemain du rejet de sa candidature à l'Unesco, qui avait reçu l'opposition de Belgrade. Depuis, les appels répétés de l'UE pour faire aboutir les négociations n'ont pas eu les effets escomptés.

Province serbe majoritairement peuplée d'Albanais, le Kosovo a déclaré son indépendance en 2008 après une guerre longue et meurtrière débutée dix ans plus tôt. Au cours du conflit, les États-Unis et l'OTAN étaient intervenus sans mandat de l'ONU à l'appel des rebelles albanais qui luttaient pour l'indépendance contre le gouvernement yougoslave de Belgrade, attaché à l'unité du pays. Si une grande partie de la minorité serbe du Kosovo a fui le pays par peur des représailles des milices albanaises, il reste toujours un nombre important de Serbes dans le nord du pays.